L'homme aux loups - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Sergueï Constantinovitch Pankejeff (Russe: Сергей Константинович Панкеев) (1887-1979) est connu pour avoir suivi une cure psychanalytique auprès de Sigmund Freud, qui relata son cas dans les Cinq psychanalyses sous l'appellation de « l'homme aux loups ». Son cas est unique dans l’œuvre freudienne dans la mesure où il s’agit d’un compte-rendu du plus long traitement analytique que nous tenons de Freud : cette cure, entamée en janvier 1910, s'est achevée le 28 juin 1914, le jour de l’attentat de Sarajevo. La guérison de l’homme aux loups fait elle aussi l'objet de discussions passionnées mais, en tout état de cause et après la Grande Guerre, Freud l'adressa à l’une de ses élèves : Ruth Mack Brunswick [1].

Biographie et généalogie de l'homme aux loups

Sergueï est né à en Russie méridionale, dans une riche famille de la noblesse terrienne, et fut élevé à Odessa, avec sa sœur Anna, par trois gouvernantes (Grouscha, Nania et Miss Owen) ainsi que par des précepteurs. Sa mère était atteinte de divers troubles psychosomatiques (dont des douleurs abdominales), et se préoccupait exclusivement de sa santé, tandis que son père, dépressif, passait la plupart de son temps dans des sanatoriums.

Pour ce qui en est des membres de la famille, des deux côtés de la généalogie : l’oncle Pierre, le premier frère du père, souffrait de paranoïa et fut soigné par le psychiatre Sergueï Korsakov. Fuyant les contacts humains, il vécut comme un sauvage au milieu d’animaux et finit sa vie dans un asile. L’oncle Nicolas, deuxième frère du père, voulut enlever la fiancée d’un de ses fils et l’épouser de force, mais en vain. Enfin, un cousin, fils de la sœur de la mère, fut interné dans un asile de Prague, atteint d’une forme de délire de persécution.

En 1896, à l’age de 10 ans, Sergueï Pankejeff présenta les premiers signes d’une névrose grave. En 1905, sa sœur Anna se suicida, et deux ans plus tard, son père se donna la mort. À cette époque, Sergueï fréquentait le lycée, où il rencontra Matrona, avec laquelle il contracta une gonorrhée. Il sombra alors dans de fréquents accès de dépression, qui le conduisirent de sanatoriums en asiles, de maisons de repos en cures thermales. Il fut soigné par Vladimir Bekhterev par hypnose puis par Theodor Ziehen à Berlin, et Emil Kraepelin à Munich qui posa le diagnostic de psychose maniaco-dépressive. Sergueï Pankejeff entra alors au sanatorium de Neuwittelsbach où il subit divers traitements qui restèrent sans succès. Puis il retourna à Odessa, où il fut soigné par un jeune médecin, Léonid Droznes, qui décida de le conduire à Vienne pour une consultation avec Freud.

Freud décide de le prendre en analyse. Dès le début de l'analyse, Freud estima être confronté à un transfert négatif violent, comme il le confie à Ferenczi, dans une lettre datée du 13 février 1910 : « Un jeune Russe riche, que j’ai pris en analyse à cause d’une passion amoureuse compulsive, m’a fait l’aveu, après la première séance, des transferts suivants : juif escroc, il aimerait me prendre par derrière et me chier sur la tête ».

Face aux supposés transfert négatif et résistances du patient, Freud décide de fixer, dès le départ, la date de la fin de l’analyse afin de faire céder toute fixation à la maladie. Freud perçoit bien à ce moment les aspects psychotiques de son patient mais décide de n'exposer que la névrose infantile de Sergueï, analysée « 15 ans après sa résolution » dans son livre Cinq psychanalyses. Le but de Freud est de prouver l’efficacité de la psychanalyse face à ses détracteurs et aux psychiatres comme Kraepelin, qui avait diagnostiqué un état maniaco-dépressif similaire à celui dont souffrait le père de Sergueï. Dans ce texte, Freud postule que SergueÏ aurait été témoin de la "scène primitive", qui constituerait le point de départ des perturbations qui aurait par la suite conditionné la névrose du jeune homme. Sergueï réfutera tout souvenir de ce d'autant que les enfants à l'époque vivaient et dormaient avec leur gouvernante et non avec leurs parents.

Page générée en 0.052 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise