La prévalence de la maladie dépend de plusieurs facteurs :
L'accès à l'eau potable : l’eau polluée véhicule des bactéries (Salmonella, Vibrio…), des parasites (Entamoeba, Fasciola, Giardia…) et des virus (hépatite), susceptibles de s’attaquer aux enfants affaiblis ;
L'efficacité de l'agriculture : qualité des sols, importance des précipitations ;
La fréquence des catastrophes naturelles : inondations, sècheresses, invasions de locustes…
Le poids des coutumes : les femmes ont 8 ou 10 enfants.Dans certaines ethnies elles doivent arrêter d’allaiter après la conception d'un nouvel enfant. Un sevrage précoce peut entraîner un kwashiorkor. Parfois, afin que les enfants n'y prennent goût, on leur interdit de manger des œufs ou de la viande. Après le sevrage, alors qu'ils ont besoin de protéines animales, leur alimentation devient alors essentiellement végétale ;
Les conflits ethniques ou religieux et les guerres : rationnement alimentaire, raréfaction des denrées, mort des parents ;
Le niveau de vie : la pauvreté et le prix élevé des protéines animales entraînent de mauvaises pratiques alimentaires ;
L’économie de la nation : l'instabilité politique nuit au développement du pays.
Épidémiologie
Tous les ans, plus de 12 millions d'enfants vivant dans des pays en voie de développement meurent à cause de pathologies infectieuses, bactériennes ou parasitaires.
Sur ces 12 millions, 56 % - soit 6,7 millions d'enfants - décèdent de la malnutrition, en raison d'une plus grande fragilité aux infections. Au Gabon, la malnutrition est la première cause de décès chez les enfants de un à quatre ans. Dans certaines régions défavorisées, le kwashiorkor est responsable de la mort de 30 % des enfants de moins de 5 ans.
Pronostic
Les troubles disparaissent habituellement après un traitement précoce. Si le traitement est tardif, la santé générale de l'enfant est améliorée mais des séquelles physiques (taille réduite) et intellectuelles (incapacités mentales) sont à craindre. Sans traitement ou si le traitement survient trop tard, la mort est inévitable.
Un haut risque de décès est identifié par un périmètre brachial < 11 cm ou par un seuil de l’indice poids-taille < à –3 écart type. En pratique les enfants malnutris avec des œdèmes sont atteints de malnutrition grave potentiellement mortelle.
Symptômes
Un enfant avec signes de kwashiorkor et de marasme, au Nigeria. Notez l'abdomen ballonné et les œdèmes des pieds, caractéristiques.
Les symptômes précoces sont très généraux : anémie, apathie, fatigue, irritabilité, léthargie.
Si la carence perdure, on constate une hypoprotéinémie et de nombreux troubles surviennent :
croissance retardée ou arrêtée ;
diminution de la masse musculaire, amaigrissement ;
œdème de l’abdomen (grand ventre protubérant) et des extrémités ;
atteinte des cheveux et de la peau (éclaircissement ou rubéfaction, fragilisation, desquamation, dermatite, vitiligo, lésions) ;