Krill antarctique - Définition

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Comportement

Quand il se sent menacé, le krill replie sa queue, d'où un mouvement de l'animal vers l'arrière.

Le krill est plus lourd que l'eau, et il doit, pour compenser ce désavantage, constamment fournir des efforts en agitant ses pattes pour se maintenir à flot. Il dépense ainsi 40 % de son énergie simplement pour ne pas couler au fond de l’eau.

Les krills se réunissent pour former des essaims qui peuvent parfois prendre des proportions importantes. Ainsi, des échosondages menés à proximité du détroit de Gerlache, des bancs d'environ deux millions de tonnes s'étendant sur une surface de 450 km2. Ces bancs peuvent rester compacts plusieurs jours avant de se dissoudre. Ces essaims migrent au cours de la journée. La journée, ils restent en profondeur, évitant ainsi les prédateurs. Ils remontent près de la surface pendant la nuit. Des krills ont également pu être observés jusqu'à 3 000 mètres de profondeur.

Pour échapper à ses prédateurs, le krill a un réflexe de fuite que l'on retrouve chez de nombreux autres crustacés, nageant rapidement vers l'arrière en repliant et dépliant successivement leur telson. Le krill peut atteindre de cette manière une vitesse supérieure à 60 cm/s. Le temps de déclenchement de ce réflexe après observation visuelle d'un danger est de 55 ms.

Utilisation humaine

Pêche

Graphique représentant la capture mondiale annuelle de E. superba, à partir de données de la ONUAA data.
Carrés de « viande » de krill antarctique pour la consommation.

Cent mille tonnes de Krills antarctiques sont pêchées chaque année. Cette pêche s’est développée à partir des années 1970, avant de connaître un pic au tout début des années 1980, avant de ralentir légèrement. Le contenu riche en protéines et vitamines du krill, qui le rend utilisable pour l'alimentation humaine comme pour l'industrie d'aliments pour animaux, ainsi que sa grande concentration et son abondance ont tout d’abord intéressé la Russie, une des premières nations à pratiquer cette pêche. Actuellement, les principales nations pêcheuses sont la Corée du Sud, la Norvège, le Japon, la Russie, l’Ukraine et la Pologne.

Toutefois, la pratique de cette pêche comporte des difficultés techniques. Tout d'abord, le filet utilisé pour pêcher le krill a une maille très fine qui génère une importante force de traînée, qui a tendance à écarter l'eau et les krills sur les côtés. De plus, les mailles fines ont tendance à s'encrasser très rapidement, et sont assez fragiles, ce qui fait que les premiers filets conçus se déchiraient lorsqu'ils rencontraient un banc de krill. La remontée du krill à bord du bateau constitue un autre problème. Quand le filet plein est sorti de l'eau, les organismes sont compressés les uns contre les autres, d'où une perte importante de liquide des krills. Des essais ont été entrepris pour pomper le krill alors qu'il est encore dans l'eau à travers un large tuyau, et des filets plus adaptés sont en développement.

La biologie particulière du krill pose d'autres problèmes pour son utilisation dans l'alimentation. En effet, rapidement après sa sortie de l'eau, les enzymes puissantes contenues dans le krill commencent à dégrader ses protéines, ce qui oblige à un traitement rapide du crustacé fraîchement pêché. La transformation consiste à séparer la partie arrière de la tête et à enlever la carapace de chitine, dans l'optique de produire des produits congelés et des poudres concentrées. Avant sa commercialisation, il est nécessaire d'ôter sa carapace chitineuse riche en fluorures qui sont des composés toxiques pour l'homme. Cette opération est assez délicate à cause de la taille de l'animal et de sa fragilité. Toutes ces difficultés ont fortement augmenté le coût de la pêche du Krill antarctique, et cette activité ne s’est pas autant développée que certains le laissaient présager.

La perspective d’une pêche à très large échelle du krill, élément essentiel de l’écosystème antarctique, a rapidement inquiété certains scientifiques. C’est ainsi qu’en 1981 on a signé la convention sur la conservation des ressources marines vivant en Antarctique, destinée à protéger l’écosystème antarctique d’une pêche excessive du krill. Mais les premières mesures de gestion concernant cette pêche viennent en 1991, quand la Commission for the Conservation of Antarctic Marine Living Resources (CCAMLR), créée pour faire appliquer la convention, établit une limite de pêche à 1,5 million de tonnes de krill par an dans l’Atlantique sud. Ce chiffre n’a jamais été atteint, l’exploitation du krill ne s’étant jamais vraiment développée.

Visions futures et ingénierie océanique

Animation de la tête d'un krill antarctique.

Malgré le manque de connaissances disponibles sur l'ensemble de l'écosystème antarctique, des expériences à grande échelle impliquant le Krill antarctique sont déjà réalisées pour accroître la séquestration du dioxyde de carbone : dans de vastes zones de l'océan Austral, il y a beaucoup d'éléments nutritifs, mais le phytoplancton ne pousse pas bien. Ces zones sont appelées HNLC (teneur élevée en nutriments mais faible teneur en carbone). Ce phénomène est appelé le « paradoxe de l'Antarctique » et se produirait parce que le fer est absent de la zone. De petites injections de fer à partir de navires océanographiques déclenchent une très grande chaîne, couvrant de nombreux kilomètres. L'espoir est que ces grandes manœuvres puissent « tirer » vers le fond de l'océan le dioxyde de carbone compensant l'utilisation de combustibles fossiles. Le Krill antarctique est l'acteur clé dans ce processus car il collecte le plancton dont les cellules fixent le dioxyde de carbone et le convertit en substance carbonée coulant rapidement sur le fond océanique, par l'intermédiaire de ses déjections.

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