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Korat femelle | |||
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Espèce | Chat (Felis silvestris catus) | ||
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Région d’origine | |||
Région |
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Caractéristiques | |||
Silhouette | Médioligne semi-cobby | ||
Taille | Petite | ||
Poids | 2 à 4 kg pour la femelle, 4 à 5 kg pour le mâle. | ||
Poil | Court, sans sous-poil | ||
Robe | Bleue | ||
Tête | En forme de cœur | ||
Yeux | Verts | ||
Oreilles | Grandes, placées haut | ||
Queue | Longueur moyenne, épaisse à la base et effilée au bout | ||
Standards | |||
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Le korat est une race de chat originaire de Thaïlande. Ce chat de petite taille est caractérisé par sa robe à poils courts de couleur bleue et ses yeux verts.
Les korats ont été décrits dans un très ancien manuscrit retrouvé sur le site d'Ayutthaya, la capitale de l’ancien royaume du Siam. Ce Traité des Poèmes des Chats ou Tamra Meow (également appelé Smud Khoi) est un recueil de vers richement illustré dont la rédaction est située entre 1350 et 1767. Le manuscrit répertorie et décrit de façon poétique les races de chats existant à cette époque. Il établit entre autres une classification entre les animaux qui sont censés « porter bonheur » et ceux qui, au contraire, attirent le mauvais œil selon les croyances populaires et religieuses de l’époque. Les chats de race korat arrivent 5e parmi les 17 chats « porte-bonheur », et on peut y lire la description suivante :
« Le chat Maled a le corps de la couleur du Doklao. Les poils sont fins, les racines sont comme des nuages teintés d’argent à leurs extrémités. Ses yeux brillent comme les gouttes de rosée sur les feuilles du lotus »
Cette description montre que le korat est un chat de race naturelle et comptant parmi les plus anciennes connues de nos jours, contrairement à la plupart des autres qui ont été créées récemment et de manière artificielle. Cela montre également que le korat moderne est la copie conforme de son ancêtre.
Le roi Rama V (1869-1910) en personne possédait des korats, qu’il conservait précieusement au cœur du palais, dans la chatterie royale de Chulalongkorn. Ce roi tenait tellement à ces chats que lorsqu’il accueillit à sa cour le Consul général du Royaume-Uni en 1884, pourtant accueilli en grandes pompes avec moult cadeaux précieux, il se refusa à lui céder un de ces pensionnaires. Pour donner le change à l’ambassadeur, il offrit à la place des chats Siamois sealpoint qui provenaient eux aussi de la chatterie royale, mais qui étaient tout de même beaucoup plus nombreux. Afin que le consul britannique et sa suite se sentent honorés d’un tel présent, le roi leur fit croire que ces chats Siamois aux masques noirs étaient l’emblème du pays et qu’ils étaient considérés par la population locale comme les chats les plus précieux du royaume. Les Britanniques, contents de ces présents qui leur apparaissaient prestigieux, se hâtèrent de répandre cette belle légende en Occident. C’était, en réalité, un petit mensonge salvateur de la part du roi Rama V qui ne souhaitait pas se séparer de ses korats et de ses autres chats « porte-bonheur ». C’est ainsi que les Siamois connurent un succès immédiat en Europe puis aux États-Unis, au détriment des autres races de chats asiatiques qui restèrent longtemps méconnues.
Ces chats sont restés confinés sur le plateau du Khorat (dans l’actuel province de Nakhon Ratchasima au Nord-Est du pays) d’où leur nom. Leur élevage étant réservé aux nobles et leurs exportations strictement interdites et sévèrement sanctionnées, les korats n’ont été découverts au Royaume-Uni qu’en 1896 et n’ont été reconnus comme race qu’en 1966. Il fallut attendre les années 1950 pour que la race arrive en Amérique et 1972 pour l'Europe continentale.
Les Thaïlandais désignent le korat par le terme si-sawat qui signifie littéralement « la couleur du sawat ». Le mot sawat possède plusieurs significations :
En référence à ces graines de look-sawat, le mâle korat est également appelé maled (« graine »). Le terme de doklao était quant à lui souvent utilisé pour la femelle korat. Il désignait la fleur grise d’une espèce de citronnelle sauvage.
C’est le Rama V qui aurait finalement décidé de garder le nom de korat pour nommer cette race.
En Thaïlande, les mythes et légendes abondent au sujet des chats, considérés comme des symboles de bons ou mauvais augures. Le korat reste considéré dans ce pays comme un symbole de prospérité et est très recherché par les habitants.
À l’origine, la couleur gris-bleu du pelage des korats rappelait aux Thaïlandais les nuages gorgés des pluies de la mousson qui étaient synonymes de bonnes récoltes et d’abondance. Quant à la couleur de leurs yeux, elle leurs rappelaient le vert tendre des jeunes pousses de riz. Le korat était donc censé porter chance aux agriculteurs. Dans certains villages du Nakhon Ratchasima, il est encore de coutume de promener un korat en procession afin d’émouvoir les dieux pour que ces derniers apportent de la pluie.
Les reflets argentés de la robe des korats étaient également censés favoriser l’activité des commerçants et des marchands. Selon les croyances populaires, en posséder un était un gage de richesse. Pour cette même raison, la tradition voulais qu’on offre un couple de korats aux jeunes mariés de la noblesse, afin d’apporter le bonheur et la prospérité au sein du nouveau foyer.