Konrad Lorenz - Définition

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Ses grandes théories

La théorie de la dégénérescence

La théorie de la dégénérescence de Lorenz inscrit dans la nature biologique de l'homme les problèmes de décadence des civilisations. Cette constatation vient de la comparaison entre les caractéristiques de l'homme civilisé et des animaux domestiqués. En cela, Lorenz remarque que les animaux domestiques se caractérisent souvent par :

  • Des problèmes alimentaires et un manque de contrôle des mécanismes de l'appétit pouvant entraîner l'obésité.
  • Des problèmes de régulation de la sexualité et une hypersexualisation.
  • Une régression infantile des individus, les adultes se comportant comme des individus immatures (dépendance parentale et activité ludique).

Selon Lorenz, l'homme civilisé, n'étant plus contraint par l'environnement sauvage, a été forgé par la sélection artificielle produite par la civilisation elle-même. Ainsi, l'espèce humaine s'est auto-domestiquée. Toujours selon Lorenz, sans un système social de valeurs fortes imposées et régulatrices des moeurs, la nature «domestique» de l'homme civilisé prendra le dessus. Nous obtiendrons alors une civilisation d'obèses, hypersexualisés, immatures et passant leur temps à se divertir. Plus inquiétant, si l'évolution de l'homme depuis un million d'années fut propulsée par l'ajout génétique d'instincts typiquement humains, celui de l'homme civilisé depuis dix mille ans est caractérisé par une dégénérescence génétique.

La théorie de l'agression

La théorie de l'agression de Lorenz est une généralisation de la théorie anthropologique du bouc émissaire. En premier lieu, Lorenz démontre que la parade nuptiale de plusieurs espèces animales est une variation du comportement d'agression. Le schéma général de la parade nuptiale consiste en un comportement d'attaque entre le mâle et la femelle qui, à la dernière seconde, est réorienté vers un ennemi commun, pouvant être un congénère dans le cas des animaux sociaux.

Pour Lorenz, ce schéma général provient du fait que pour qu'une relation interindividuelle soit possible, cela nécessite que deux individus partagent un même territoire. L'instinct de territorialité faisant en sorte que cette situation fasse augmenter inexorablement la motivation d'agression, la sélection naturelle a simplement permis ce rapprochement en permettant de détourner cette agressivité vers un ennemi commun.

L'application de cette théorie à l'homme fait en sorte que pour que l'amour soit possible, il faille nécessairement haïr les mêmes choses ensemble. De même, tout regroupement social ne peut exister que par réorientation de l'agressivité interindividuelle contre un ennemi commun : nation contre nation, classe supérieure contre inférieure, syndicat contre patronat, parti politique contre parti politique, équipe contre équipe, etc.

La théorie de la connaissance

Digne successeur de la chaire de Kant, Konrad Lorenz corrigea la théorie de la connaissance de celui-ci. En effet, à l'époque de Kant, la théorie de la sélection naturelle de Darwin et même celle du transformisme de Lamarck étaient inconnues. Il en découle que le fait que les concepts a priori de l'entendement soient indépendants et sans adéquation avec la réalité du monde (le noumène) ne tient plus.

Selon Lorenz, les concepts a priori de l'entendement comme la représentation centrale de l'espace furent forgés par le mécanisme de la sélection naturelle via la confrontation de la réalité avec les comportements des animaux; la sélection naturelle ayant favorisé les organismes aptes à se représenter le mieux possible l'espace et les autres concepts a priori.

Les notions d'inné et d'a priori ne sont donc plus compatibles, les concepts a priori étant le résultat de la confrontation, via l'expérience, des animaux avec la réalité tangible. Cette expérience n'étant pas réalisée par les organismes au cours de leur existence personnelle mais par la sélection naturelle au cours de l'évolution du vivant.

Lorenz développe longuement sur l'évolution de la représentation centrale de l'espace et comment elle fut forgée en comparant la structure de la représentation de l'espace de plusieurs espèces animales. Il élabore également sur le développement des autres concepts innés (a priori de l'entendement) et comment ceux-ci s'intégrèrent pour former les mécanismes de la pensée conceptuelle.

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