La carpe koï (鯉, koi?) est un poisson ornemental venant du Japon. Son nom est la contraction du terme « nishikigoi » (錦鯉? littéralement « carpe de brocart »). Vivant dans les rizières, ce poisson est le fruit de croisements entre individus de l'espèce appelée Carpe commune, Cyprinus carpio. Elle est définie comme étant de la sous-espèce Cyprinus carpio carpio. La carpe koï arbore diverses couleurs : rouge, blanc, jaune, noir, etc. Certaines variétés colorées sont très prisées par les collectionneurs et peuvent atteindre des prix records alors qu'elles ne sont encore âgées que d'environ deux ans. C'est un symbole d'amour et de virilité que l'on retrouve couramment dans la culture japonaise.
La carpe koï est représentée par différentes variétés:
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la carpe koï n'est pas originaire du Japon. La plus ancienne forme du nishikigoi, appelé magoi, était noire et vivait dans les mers Noire, Caspienne, d'Aral et d'Azov. C'est en Chine qu'apparaissent les premiers écrits les concernant au environ de 500 av. J.-C..
Les premières techniques d'élevage de la carpe koï furent également inventées en Chine. Les variations chromatiques se limitaient alors au rouge et au gris car on l'élevait principalement pour la saveur de sa chair. La carpe koï ne fut introduite au Japon que lors des invasions chinoises.
C'est au XVIIe siècle, dans la région du Niigata, que l'on introduit la carpe dans les rizières afin d'agrémenter le régime à base de riz des paysans. Les premières mutations chromatiques dignes de ce nom apparurent entre 1804 et 1830 et concernèrent les carpes rouge, blanche et jaune. Entre 1830 et 1850, les kohaku virent le jour à la suite d'un croisement entre une carpe blanche et une carpe rouge. Et dès la fin du XIXe siècle, la plupart des variétés que nous connaissons maintenant s'étaient établies.
L'élevage des carpes koï ne connut cependant qu'un succès qui ne dépassa pas les frontières du Niigata. Mais au sein de cette région, certains poissons valurent bientôt leur pesant d'or et l'élevage fut temporairement interdit par les autorités locale qui considéraient cela comme de la spéculation.
Ce n'est qu'à la suite d'une exposition à Tokyo en 1914 que les koïs sortirent de leur isolement, le maire d'un village du Niigata y ayant envoyé 27 exemplaires afin de sensibiliser le public aux conditions de travail pénible dans la région. Huit de ces carpes furent offertes au fils de l'empereur Taisho. Ce fut cet évènement qui permit la propagation de la carpe koï dans le monde entier.
Le marché de la carpe koï s'est considérablement développé à l'issue de la Seconde Guerre mondiale grâce au transport aérien et la création d'élevages à l'extérieur du Japon. Maintenant, de nombreux pays assurent la production de carpes ornementales, mais la qualité des koïs élevées au Japon surpasse néanmoins toute concurrence.