Les Kerkennah comptent une population de 14 400 habitants — selon le recensement de l'Institut national de la statistique de 2004 — répartis entre une douzaine de villages : Mellita et Ouled Ezzedine 3 556, El Attaya 3 077, Remla ou Erramla 2 086, Ennajet ou Najet 1 242, Kraten 1 153, Ouled Kacem 941, Kellabine et El Abbassia 763, Ouled Yaneg 660, Ouled Bou Ali et Sidi Fredj 569, Ech Chergui ou Chergui 353.
Le peuplement de l'archipel, ou plutôt son repeuplement après plusieurs siècles de déclin, remonte au XVIIIe siècle et à l'immigration de populations en provenance du Sud tunisien et de la Libye. Les ressources limitées de l'archipel et la tradition migratoire des Kerkenniens ont maintenu la population à ce niveau depuis plusieurs décennies. Durant l'été, elle décuple avec le retour saisonnier des émigrés de la Tunisie continentale, surtout de Sfax et Tunis, mais aussi de l'étranger, de la France ou de l'Italie : l'archipel compte alors près de 150 000 habitants.
La troupe folklorique de Kerkennah composée de quatre musiciens et chanteurs, habillés en tenue traditionnelle blanche et rouge, se produit lors des cérémonies, notamment de mariages. Ils présentent une chorégraphie de groupe et pratiquent l'élégie (midh) dans le cadre de chansons du terroir.
Le Musée du patrimoine insulaire méditerranéen situé à El Abbassia, village de l'île de Gharbi, est un musée privé ouvert à la fin 2004 sous l'égide du Centre Cercina pour les recherches sur les îles méditerranéennes dirigé par l'universitaire Abdelhamid Fehri. Dans une maison traditionnelle, il propose un parcours mettant en valeur l'histoire de l'archipel, ses productions artisanales voire quelques curiosités — comme un squelette de cétacé échoué mystérieusement sur le rivage — à travers des objets, des scènes reconstituées et des décors architecturaux.
Le tarf est une tapisserie brodée aux couleurs vives à dominante rouge originaire de l'archipel.
Les spécialités kerkenniennes valorisent les poissons locaux, comme le pataclet, le mulet ou la dorade, l'orge concassé, les dattes et les raisins secs, avec une place particulière pour le poulpe pêché et séché sur place.
Ce sont des productions locales aisément conservables dans des jarres qui faisaient l'objet d'un échange de troc avec les commerçants de Djerba. L'arrivée de l'électricité dans l'archipel a permis la réfrigération et la multiplication des supérettes, présentes dans tous les villages, qui élargissent la gamme des produits alimentaires. Paradoxalement, le poisson devient plus rare car c'est un produit à forte valeur ajoutée et tous les Kerkenniens ne peuvent se permettre d'en consommer aussi souvent qu'auparavant.
Le saint patron de l'archipel est Sidi Ali Khanfir, originaire de Khénifra au Maroc. Il existe également 25 marabouts correspondant à des tombeaux de saints qui apparaissent en partie dans la toponymie locale : Sidi Youssef, Sidi Fredj, etc.