Kennebec (rivière) - Définition

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Introduction

Kennebec
La Kennebec à Winnegance
Wohngebiet Oestlicheabenaki.png
Caractéristiques
Longueur 240 km
Bassin 15 200 km2
Débit moyen 258 m3⋅s-1 (Baie de Merrymeeting) à l'entrée de l'estuaire
Régime nival
Cours
Source lac de Moosehead
 · Altitude 312 m
Embouchure Océan Atlantique
 · Localisation Baie de Merrymeeting
 · Altitude 0 m
Géographie
Pays traversés États-Unis  États-Unis
Régions traversées Maine
Principales villes Madison, Skowhegan, Waterville, Augusta, Bath

La Kennebec est une rivière des États-Unis, dans le Maine. Longue de 240 km, elle prend sa source dans le lac de Moosehead, et coule vers le sud, arrose les villes de Madison, Skowhegan, Waterville, Augusta, le grand centre de constructions navales de Bath avant de se jeter dans la baie de Merrymeeting, une sorte d'estuaire d'eau douce long de 26 km qui se déverse dans le golfe du Maine et l'océan Atlantique. Les marées océaniques provoquent un mascaret dont les effets sont encore bien visibles à hauteur d’Augusta. Les affluents de la Kennebec sont Carrabassett, Sandy River, et Sebasticook River.

Histoire

Samuel de Champlain explora en 1605 la baie de la Kennebec, que les indiens Abénaquis appelaient Sagadahoc, c’est-à-dire « embouchure du grand fleuve ». En 1607, une filiale de la Virginia Company (Plymouth Company) établit l’éphémère Colonie de Popham, défendue par le Fort Saint-George. Si les conditions météorologiques et la mauvaise gestion gâtèrent l'entreprise, du moins les colons anglais furent-ils assez habiles pour fabriquer de leurs mains le premier vaisseau proprement « américain » (construit entièrement au Nouveau Monde) capable de traverser l'Atlantique : le Virginia of Sagadahoc, avec lequel ils parvinrent à regagner l'Angleterre.

En 1629, des membres de la colonie de Plymouth vinrent établir un nouveau comptoir plus en amont, au lieu-dit Coussinoc (« pointe du mascaret », non loin de l'actuelle Augusta). Le trafic des fourrures était rentable, mais les agressions des indiens Abénaquis et l'accroissement de l'offre amenèrent la colonie de Plymouth à abandonner Coussinoc et à céder son privilège d'exploitation de la Kennebec en 1661. C'est à ce moment que reprit l’exploitation du comptoir de Sagadahoc, après rachat des terres à un sachem indien surnommé Robinhood.

La menace pour les colons venait toujours des Abénaquis du village de Narrantsouac, bien en amont sur la Kennebec : là, le père Sébastien Racle organisait une forme de résistance à la colonisation britannique. En 1722, les Abénaquis attaquèrent Fort Richmond et détruisirent Brunswick. En représailles, les Anglais pillèrent Narrantsouack et tuèrent le Père Racle en 1724 (guerre de Fort Dummer) : en l’espace de quelques mois, ils s'assurèrent le contrôle définitif de toute la vallée. Puis en 1754, les Britanniques installèrent un dépôt de ravitallement à l'avant-poste de Coussinoc, abandonné depuis 90 ans. Ce dépôt de Fort Western (le plus vieux fort en bois encore intact aux États-Unis) devait jouer un rôle décisif lorsqu'en 1775, Benedict Arnold et son armée firent marche pour la bataille de Québec.

Quant à la colonie de Sagadahoc, d’abord tournée vers la pêche, elle développa au fil des décennies plusieurs ateliers pour travailler le bois de charpente, le fer et le cuivre. C'est ainsi qu'en 1743, un charpentier du nom de Jonathan Philbrook et ses deux fils construisirent deux vaisseaux. Rattachée d'abord au comptoir de Georgetown en 1753, la colonie de la Kennebec grossit jusqu'à devenir un bourg indépendant qui le 17 février 1781 prit le nom de Bath : un postier anglais, Dummer Sewell, lui trouva ce nom qui évoque la ville anglaise de Bath dans le Somerset.

En 1814, un négociant de Bath du nom de Frederic Tudor imagina de ravitailler les Antilles et la Louisiane en glace. En 1826, Rufus Page construisait la première glacière à Gardiner pour approvisionner les navires de Tudor. La glace était collectée par les fermiers de la région en hiver : découpée à la scie, elle était amenée par flottage jusqu'à un entrepôt à quai, et conservée jusqu'au printemps suivant. Elle était alors conditionnée dans de la sciure de bois avant d'être embarquée sur les navires.

Le port de Bath se fit rapidement une réputation par ses ateliers de construction navale : on y dénombra jusqu'à 200 entreprises différentes, et plus de 5 000 navires y ont été construits à ce jour. La croissance de la ville était rapide : dès 1844, les quartiers ouest formaient à leur tour une commune séparée (West Bath), tandis que la ville prenait le 14 juin 1847 le statut de cité de l'Etat du Maine, et en 1854 devenait siège de comté. À cette date, c'était le 5e plus grand port des Etats-Unis ; les clippers sortis de ses arsenaux étaient réputés dans le monde entier. La dernière entreprise commerciale active dans la construction de trois-mâts fut Percy & Small Shipyard, dont les ateliers ont été rachetés en 1971 par le Maine Maritime Museum.

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