Karabane - Définition

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Économie

Les témoignages des explorateurs et des administrateurs coloniaux montrent que Karabane a longtemps vécu de la riziculture, de la pêche et du commerce, sans oublier la récolte du vin de palme, toujours si apprécié. L'île a connu le déclin au XXe siècle, lorsque Ziguinchor s'est affirmée comme capitale régionale. Puis elle a été affectée par les conséquences économiques du conflit en Casamance et le drame du Joola. Désormais la vente de produits locaux dans la capitale nécessite une véritable expédition, d'abord en pirogue puis en taxi-brousse, pour une durée totale comprise entre 9 et 12 heures. Aujourd'hui Karabane cherche un nouveau souffle, notamment à travers une relance du tourisme.

Transports et énergie

Pour le colonisateur, la position de Karabane à l'entrée du fleuve constituait un indéniable atout. Aujourd'hui, en termes d'enjeux commerciaux et touristiques, sa situation est le premier de ses handicaps, surtout depuis sa coupure du reste du pays par l'enclave gambienne et la suppression de l'escale après le naufrage du Joola.

Points de traversée de la Gambie : Banjul ou Farafenni

Faute de liaison maritime directe pour le moment, le voyageur en provenance de Dakar a donc le choix entre plusieurs moyens de transport pour se rendre en Basse-Casamance. Des routes nationales permettent de rallier Ziguinchor, en descendant par la N1 jusqu’à Kaolack. Puis, pour traverser la Gambie – le pays, mais aussi le fleuve Gambie –, il est possible d’emprunter la N4 qui, via Nioro du Rip, mène au bac de Farafenni, ou, plus à l’ouest, la N5 qui franchit le fleuve à Banjul. Les deux voies se rejoignent à Bignona, avant la descente vers Ziguinchor. Cependant la circulation reste interdite sur la N4 et la N5 entre 19 h et 10 h du matin et, en 2008, le Ministère des Affaires étrangères français déconseille toujours formellement cet itinéraire, en raison d’incidents sporadiques et d’opérations de déminage toujours en cours. Il recommande d’emprunter l’avion pour atterrir à l'aéroport de Ziguinchor ou à celui de Cap Skirring – mais cette option n'est pas accessible à tous –, ou encore le bateau pour l’une de ces destinations. Il reste cependant à rallier Karabane, comme on l'a vu plus haut.

Éclairage solaire pour les larges allées héritées du plan d'origine

Par bateau, la distance Dakar-Karabane est de 143 milles marins. Celle de Karabane à Ziguinchor est de 30 milles. Avant le lancement du Joola, d'autres bateaux, généralement vétustes, se sont succédé : d'abord le Cap Skirring, puis le Casamance-Express et enfin Île de Karabane. En janvier 1991 un ferry flambant neuf est mis en circulation. Comme ses prédécesseurs, il relie Dakar à Ziguinchor, s'arrête près de Karabane où des pirogues permettent de rejoindre l'île. De fait c'est quelques heures après cette escale où près de 180 passagers supplémentaires avaient embarqué sur un bateau déjà surchargé que le Joola a sombré le 26 septembre 2002. Pour des raisons de sécurité, le bateau qui lui a succédé, le Wilis, a dû renoncer à cette escale au grand dam des habitants. Les touristes se font plus rares depuis et les habitants doivent parfois prendre le chemin de l'exil vers Dakar ou Ziguinchor. Des aménagements significatifs seraient nécessaires pour que le Aline Sitoé Diatta – qui a remplacé le Wilis en mars 2008 – puisse y faire escale. La construction d'un poste d'accostage est annoncé, mais l'échéance n'est pas connue à ce jour.

Début 2008, l'île n'était pas dotée d'un réseau électrique. L'éclairage public a recours à l'énergie solaire. Les hôtels et certaines habitations utilisent des groupes électrogènes. Cette pénurie n'est pas dénuée d'avantages : malgré les larges allées prévues dans le plan d'origine, nulle voiture ne trouble la quiétude du lieu.

Agriculture et pêche

Riziculture
Damier des rizières après la récolte

En Basse-Casamance, la riziculture rythme la vie de la population et joue un rôle central, tant sur le plan économique que religieux. Les Diolas – qui constituent 80 à 90% de la population de Basse Casamance – sont en effet « les détenteurs d’une authentique civilisation du riz ». Dès la fin du XVe siècle les premiers navigateurs portugais ont décrit des techniques élaborées proches de celles d’aujourd’hui, notamment en ce qui concerne l’inondation et le repiquage. Seules les variétés de riz cultivées ont changé.

Partie basse d'un kayendo

L’outil de base reste le kayendo, une sorte de bêche ou pelle en bois de 40 à 70 centimètres environ, cerclée d’une lame en fer forgé très tranchante et emboîtée dans long manche rectiligne et cylindrique. Les deux pièces sont reliées par des lanières arrachées aux feuilles de rônier. L’ensemble est confectionné dans un bois très dur et mesure de 2 à 2,5 mètres. Le kayendo est surtout utilisé pour labourer les rizières, mais connaît aussi d’autres usages, comme les travaux de terrassement ou de construction. Le défrichage et les labours sont assurés par les hommes, tandis que les femmes sèment, repiquent les plants, procèdent au désherbage, puis récoltent le riz entre octobre et janvier.

Petite digue près du cimetière

Le damier régulier des parcelles modèle le paysage, verdoyant pendant la saison des pluies, plus austère après la récolte. Il existe différents types de rizières, notamment en fonction des sols et de leur situation. Lorsque la mangrove est très présente, comme à Karabane, les rizières qui occupent ces espaces doivent être protégées de l’eau salée des bolongs, qui débordent lors des grandes marées. Il faut donc construire des digues, creuser des fossés et aménager des bassins. Les poissons et les crevettes qui s’y développent seront pêchés à la fin de l’hivernage, au moment du vidage des bassins. Les parcelles ainsi mises à l’abri des inondations sont défrichées et labourées. Des systèmes de drainage et plusieurs années de patience seront nécessaires pour que la mise en culture du sol, enfin dessalé, puisse être envisagée.

Pratiquée en Basse-Casamance depuis des siècles, la riziculture a connu des difficultés dès la fin des années 1960. Productivité et production de riz ont décliné en raison des départs de travailleurs vers la ville, même s’ils continuent de soutenir leur communauté, puis la sécheresse des années 1970 a encore aggravé la situation.

D’autres cultures sont pratiquées à Karabane, telles que le mil ou les cultures maraîchères, auxquelles s’ajoutent de petits élevages d’animaux de basse-cour ou de porcs, généralement laissés en liberté, et dont la présence s’explique par la présence de longue date d'une forte communauté chrétienne.

Huile de palme et vin de palme
Fruits de palmier en grappes
Équipement pour la récolte du vin de palme

Parmi les activités agricoles complémentaires, pratiquées pendant la saison sèche qui suspend les travaux dans les rizières, les plus traditionnelles sont celles liées à l’exploitation du palmier à huile (Elaeis guineensis) qui fournit deux produits très appréciés dans la région, l’huile et le vin.

L’huile de palme est un ingrédient essentiel de la cuisine locale. Condiment conservé avec soin, elle relève le riz ordinaire les jours de fête. Elle provient des fruits qui se présentent sous forme de grappes cueillies à maturité par les hommes, puis égrenées, mises à sécher, pilées dans un mortier et bouillies par les femmes.

Le vin de palme, connu sous le nom de bunuk (ou bounouk) en diola, est une boisson alcoolisée, mais pas un vin stricto sensu, puisqu’il n’est pas issu de la vigne, mais de la fermentation naturelle de la sève de palmier. L'islamisation tardive et partielle de la région n'a pas remis en cause sa consommation. La collecte du bunuk est pratiquée exclusivement par les hommes. Retenu par une sangle, le récolteur grimpe jusqu’à la cime de l’arbre, coupe le bourgeon et y fixe une sorte d’entonnoir qui permet au liquide de couler goutte à goutte dans une calebasse de forme allongée ou, de nos, jours, dans une bouteille. La teneur en alcool du vin de palme évolue au cours de la journée. On le consomme en grandes quantités au quotidien, mais aussi lors de banquets ou de cérémonies dédiées aux fétiches. Il peut aussi être échangé contre du riz ou vendu en ville. Nombre de proverbes diolas attestent de la grande popularité de cette boisson, par exemple « Bunuk abajut birto » (Avec le vin de palme, on ne se lève pas) ou « Ulako, kumusaet jígabulaju » (Assieds-toi, ne fais pas tarir le palmier).

Ressources halieutiques

La proximité du fleuve et de l’océan suggère une place privilégiée de la pêche et des activités connexes. Pourtant les populations autochtones, fondamentalement terriennes, se sont longtemps contenté de subvenir à leurs besoins quotidiens en pratiquant une pêche artisanale, fortement déterminée par le calendrier rizicole, souvent pratiquée avec des pirogues légères taillées dans le tronc d'un fromager et à l’aide de nasses, de filets, de paniers ou de palissades.

Au début du XXe siècle des pêcheurs expérimentés venus d’autres régions du Sénégal, mais aussi du Mali, de la Guinée et du Ghanaont développé la pêche en haute mer et introduit de nouveaux engins.

Huîtres de palétuviers

La cueillette de fruits de mer, notamment d’huîtres, est une autre activité ancestrale toujours pratiquée en Casamance, qui est l’une des trois régions productrices d’huîtres du Sénégal, avec la Petite-Côte et le Sine-Saloum. Les huîtres se développent sur les racines des palétuviers découvertes à marée basse. Elles sont cueillies pendant la saison sèche, principalement par les femmes, qui contrôlent, de la récolte à la distribution, une activité qui ne nécessite guère d’investissement en dehors des déplacements et qui leur assure une certaine autonomie financière. Les huîtres occupent une place importante dans la consommation familiale. Riches en oligo-éléments et en vitamine C, elles sont, chez les Diolas, la deuxième source de protéines animales après le poisson, devançant le poulet et le porc. Elles sont volontiers associées au riz, base de l’alimentation traditionnelle, voire le remplacent, en cas de pénurie. Localement on les consomme bouillies ou grillées au feu de bois, accompagnées d’une sauce relevée. Lorsqu’elles ont été décortiquées et séchées au soleil ou fumées, elles sont vendues dans la région ou conservées, éventuellement durant quelques mois. Dans certains villages – dont Karabane – elles sont parfois gardées vivantes, pendant plusieurs semaines, avant d’être transportées sur les marchés. Outre leurs qualités nutritives, les huîtres constituent aussi une source de revenus appréciable. Karabane se trouvant au centre de la zone de cueillette, c’est l’une des raisons pour lesquelles cette escale revêt une importance stratégique. Autrefois les huîtres étaient écoulées plus facilement, jusqu’à Dakar, au sein de la communauté diola qui y vit. Elles sont vendues par les cueilleuses elles-mêmes ou par les marchandes ambulantes, que l'on appelle bana-bana.

Les crustacés de la mangrove (crabes violonistes, crevettes) occupent également une place significative dans l’économie locale. Alors que l'espace sénégambien abrite un grand nombre d'espèces de crevettes, en Casamance seule la famille des Penaeidae est présente. On capture surtout des Farfantepenaeus notialis. Elles sont pêchées ou piégées de façon assez artisanale par les hommes, les femmes ou les enfants. Traditionnelle, cette pêche crevettière s'est développée dans les années 1960, suite à l’implantation d’unités industrielles européennes. Des pêcheurs locaux se sont reconvertis, d’autres sont arrivés. Cependant une étude de 2005 met en évidence la dégradation généralisée de la ressource crevettière dans la région, liée à de multiples facteurs tels que la baisse de la pluviométrie, la sursalinisation de l'estuaire et une recherche du gain mal maîtrisée. À la dégradation de la mangrove se sont ajoutés les troubles dans la région et une règlementation inadaptée, puis la fermeture en 2003 d'un important complexe industriel à Ziguinchor, qui employait plus de 2 000 personnes.

Groupées en coopératives ou en associations, les femmes jouent un rôle de premier plan dans l'économie insulaire. Notamment grâce aux micro-crédits, elles pratiquent des activités dérivées de la pêche telles que le fumage du poisson, la transformation de crevettes, d'huîtres et de coquillages. Comme il n'y a pas d'activité industrielle sur l'île – les plus proches se trouvent à Ziguinchor –, celle-ci doit aussi lutter contre l'exode des jeunes, de moins en moins tentés par la vie rurale, qui partent pendant la saison sèche, reviennent pendant l’hivernage pour aider leurs parents aux travaux des rizières et préparer les cérémonies religieuses, mais tendent à s’installer définitivement dans leur nouveau cadre de vie.

Quel tourisme ?

Kitesurf à Karabane

Pays jeune, pionnier en Afrique de l'Ouest, la République du Sénégal a très tôt misé sur le tourisme et, après des débuts prometteurs, l'a inscrit dans les objectifs prioritaires de son 4e Plan économique et social (1973-1977). La Casamance devient alors la principale destination touristique du pays et, déjà décrite au XIXe siècle par le capitaine Brosselard-Faidherbe comme une sorte de « Brésil africain », Karabane semble bien placée pour attirer les visiteurs en mal d'exotisme, amateurs de plages de sable et de kitesurf.

Pourtant une polémique nationale, voire internationale, oppose bientôt ceux qui envisagent le tourisme comme une véritable panacée pour sortir le pays du sous-développement et ceux qui y voient la forme déguisée d'un nouveau colonialisme. L'idée d'un tourisme alternatif apparaît alors et plusieurs localités de la Basse-Casamance, dont Karabane, sont choisies pour accueillir les premières expériences d'un tourisme rural intégré s'appuyant sur des campements gérés par les villageois eux-mêmes. Au début des années 1970, leur promoteur Christian Saglio – un jeune sociologue français qui dirigera plus tard le Centre culturel français de Dakar – ne doute pas du potentiel de Karabane :

« Je voulais faire de cette île une sorte de Gorée de la Casamance, qui aurait servi de plaque tournante pour les autres campements. On aurait pu aller d'île en île en voilier ou en pirogue. On aurait restauré les vieilles bâtisses à l'ancienne et les lits à baldaquin [...]. D'un côté il y aurait eu l'ethnographie traditionnelle avec les cases d'argile, de l'autre Carabane restaurée comme autrefois. »
Extension de l'ancienne mission transformée en hôtel

Il sera pourtant déçu, car les négociations sur le terrain, notamment avec le clergé local, n'aboutissent pas. La maison coloniale de la mission catholique est transformée par les religieuses elles-mêmes en un hôtel moderne et fonctionnel, mais dépourvu de romantisme, et le projet est abandonné : les campements prévus seront installés au cours de la décennie dans une dizaine d'autres localités proches. Comment expliquer ce rendez-vous manqué ? Avec Niomoune, Karabane faisait partie des deux premières tentatives dans le cadre de cette démarche innovante. Elles se sont soldées toutes les deux par un échec. Les populations étaient réticentes et le jeune promoteur, encore inexpérimenté, dut « abandonner en partie ses théories ethnographiques, ses convictions occidentales en se mettant attentivement à l'écoute des réalités quotidiennes des villages ».

Puis les troubles dans la région, liés aux revendications indépendantistes d'une partie de la population, détournent les voyageurs de cette destination. La signature du cessez-le-feu en 2004 facilite la reprise des activités, qui ne sont pas pour autant revenues à leur niveau antérieur.

De leur côté les voyagistes continuent de présenter l'île comme un « paradis perdu au cœur de la mangrove », « dont les voyageurs en quête d'authenticité et de dépaysement rêvent de fouler le sol », mais le tourisme de découverte a conquis une certaine place aux côtés de ce traditionnel tourisme balnéaire. C'est ainsi que les visiteurs – venus de France, mais aussi d'Espagne ou d'Italie – combinent volontiers la découverte des cases à impluvium d'Enampore ou celles à étages de Mlomp avec quelques jours de farniente à Karabane. Les amateurs de pêche, sous toutes ses formes, y trouvent également leur compte. Le long de la plage de modestes échoppes proposent objets d'artisanat et vêtements traditionnels, une offre discrète sans commune mesure avec le déploiement commercial de Cap Skirring ou Saly. Malang Badji, à la fois peintre, potier, sculpteur et poète, n'a pas négligé de créer aussi son propre campement.

Dans l'intervalle, désormais sensibilisée à l'intérêt d'une démarche holistique et solidaire, Karabane a adhéré au réseau des écovillages du Sénégal, connu sous le nom de GENSEN (Global Ecovillage Network Senegal).

Les ressources du patrimoine

Intérieur de l'église
La tombe du capitaine Protet, enterré debout
La plaque de la tombe (décès en 1836)
Vestiges de l'ancien comptoir colonial en 2008

Témoins de son passé colonial, on trouve à Karabane de nombreux vestiges historiques comme ceux de la mission catholique construite en 1880 et transformée depuis en hôtel, une imposante église de style breton aujourd'hui privée de clocher et désaffectée, l'ancienne esclaverie ou encore le cimetière français où le capitaine Protet, frappé d'une flèche empoisonnée, fut enterré debout face à la mer selon ses dernières volontés. Il ne s'agit pas d'Auguste-Léopold Protet – le fondateur de la ville de Dakar – comme le suggèrent certains guides et sites touristiques, mais d'Aristide Protet, capitaine de l'Infanterie de Marine décédé en 1836, comme en témoigne la plaque apposée sur sa tombe, soit plus de vingt ans avant la fondation de la ville.

On peut également apercevoir près de la plage des restes de bâtiments, les vestiges de pontons ou d'un puits, un gros arbre prisonnier de ruines ainsi qu'une immense pièce métallique portant l'inscription CEO Forrester & Co. Vauxhall Foundry. 18 Liverpool S3.

Au Sénégal, le centre de Karabane a été classé sur la liste des sites et monuments historiques en 2003.

Un dossier de candidature pour l'inscription de Karabane sur la Liste du patrimoine mondial a été déposé auprès de l'UNESCO le 18 novembre 2005.

Enfin, inspirée par l'exemple de Gorée, Karabane voudrait à son tour rendre hommage aux victimes de l'esclavage et certains projettent un petit musée doté, comme la Maison des Esclaves, d'une « porte sans retour ». Cependant, les recherches en cours ne permettent pas encore d'établir avec certitude le rôle joué par Karabane dans la traite négrière.

Comme Gorée ou Saint-Louis, Karabane fonde beaucoup d'espoirs sur son patrimoine – qui a grand besoin d'être restauré avant que les derniers vestiges ne disparaissent. La question soulevée par l'anthropologue français Louis-Vincent Thomas en 1964, « Faut-il sauver Karabane ? », reste d'actualité. Les populations locales se font plus précises (« Qui pour sauver Diogué-Nikine-Carabane ? »), et parfois plus pressantes : « Après la paix, ne soyez pas les derniers voyageurs à revenir en Casamance ».

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