Joseph Priestley - Définition

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Pennsylvanie (1794–1804)

Portrait de Priestley par Ellen Sharples (1794).

Joseph Priestley et son épouse arrivent à New York le 4 juin 1794, aspirant à jouir de la liberté politique et religieuse. Deux de leurs trois fils, Joseph, Jr. (l'aîné ) et Harry (le cadet), sont déjà sur place depuis août 1793, en compagnie du militant radical Thomas Cooper (1759 – 1839), ami de la famille. Le troisième, William, a quitté la France pour les États-Unis au début de la Terreur. Dès son arrivée, Priestley est fêté par les diverses factions politiques qui se disputent son soutien. Il repousse toutes les sollicitations, espérant, par sa réserve, éviter les discordes qu'il a subies en Grande-Bretagne. Au cours du voyage le conduisant vers son nouveau foyer à Northumberland, le couple s'arrête à Philadelphie, où Priestley fait plusieurs sermons et participe à la fondation de la First Unitarian Church of Philadelphia. On lui propose le poste de professeur de chimie à l'université, mais il le décline et préfère, avec son épouse, entreprendre la construction de la demeure familiale.

Les précautions prises pour éviter les controverses politiques aux États-Unis s'avèrent vaines. En 1795, le journaliste britannique William Cobbett fait paraître Observations on the Emigration of Dr. Joseph Priestley, dans lequel il l'accuse de trahison envers la Grande-Bretagne et tente de saper sa crédibilité scientifique. Son aura politique se trouve entachée quelque peu lorsque Cobbett se procure une série de lettres, que Priestley a reçues de l'imprimeur radical John Hurford Stone et de la romancière, elle aussi libérale, Helen Maria Williams, tous les deux résidant dans la France révolutionnaire. Cobbett publie ces lettres dans son journal, affirmant que Priestley et ses amis sont en train de fomenter une révolution. En définitive, Priestley se voit dans l'obligation d'assurer lui-même sa défense et, à cet effet, il publie un manifeste qu'il intitule Letters to the inhabitants of Northumberland and its neighbourhood (« Lettres aux habitants de Northumberland et de ses environs »).

Dessin de la Joseph Priestley House (vers 1800) par T. Lambourne.

Cependant, la vie de la famille s'assombrit : le benjamin, Harry, meurt en décembre 1795, probablement de paludisme. Mme Priesley, déjà souffrante et qui ne s'est pas remise de la perte de son fils, décède peu après en 1796. Après la mort de sa femme, Priestley écrit à un ami : « Je me sens défait, incapable des efforts que je fournissais. Ayant toujours été très casanier, occupé à lire et écrire, ma femme assise auprès de moi, et lui faisant souvent la lecture, elle me manque à chaque instant. » Les relations familiales se détériorent en 1800, lors de la publication, par un journal de Pennsylvanie, d'un article accusant William Priestley, prétendument imbu des « idées françaises », d'avoir tenté d'empoisonner tous les siens, affabulation que père et fils démentent avec la plus grande vigueur.

Priestley persévère à mener à bien les projets éducatifs auxquels il s'est intéressé toute sa vie. Il contribue à créer l'Académie de Northumberland à laquelle il fait don de sa bibliothèque. Il correspond avec Thomas Jefferson sur le sujet de l'université idéale, et ses conseils sont mis en œuvre lors de la fondation de l'Université de Virginie. Jefferson et Priestley deviennent proches et, à la parution de sa General History of the Christian Church (Histoire générale de l'Église chrétienne), Priestey dédie l'ouvrage au président Jefferson, écrivant que « ce n'est qu'aujourd'hui que je suis en mesure de dire que je ne vois rien à craindre de la part du pouvoir, le gouvernement sous lequel je vis actuellement m'étant pour la première fois réellement favorable. »

Priestley se préoccupe de poursuivre ses recherches scientifiques avec le soutien de l'American Philosophical Association, mais handicapé par le manque de nouvelles en provenance d'Europe sur les dernières avancées, il ne se situe plus à l'avant-garde du progrès. Si la plupart de ses publications reste concentrée sur la défense de la défunte phlogistique, il fait aussi preuve d'originalité par quelques travaux sur la génération spontanée et les rêves. Malgré le déclin de son audience, son activité scientifique parvient à stimuler durablement l'intérêt de l'Amérique pour la chimie.

À partir de 1801, sa santé s'altère au point qu'il devient pratiquement incapable d'écrire ou de mener ses expériences à bien. Il meurt au matin du 6 février 1804 et est inhumé dans le tout proche cimetière de Riverview à Northumberland. Sur son épitaphe on peut lire ce quatrain :

Return unto thy rest, O my soul, for the
Lord hath dealt bountifully with thee.
I will lay me down in peace and sleep till
I awake in the morning of the resurrection.

Retrouve, ô mon âme, le repos qui est tien,
Car le Seigneur de Sa munificence t'a comblée.
Dans la paix et le sommeil je m'allongerai
Jusqu'à mon réveil au matin de la résurrection.

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