Joseph Pitton de Tournefort - Définition

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Introduction

Joseph Pitton de Tournefort

Joseph Pitton de Tournefort (5 juin 1656, Aix-en-Provence – 28 décembre 1708, Paris) est un botaniste français.

Naissance et études

Joseph Pitton de Tournefort serait en fait né un peu avant la date du 5 juin 1656 car les registres de la paroisse Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence précisent qu'il reçut le baptême le 3 juin 1656. Sa famille était originaire de Tours. Son arrière-grand-père avait eu deux fils :

  • Jean Martin Pitton, père de Scholastique Pitton, historien célèbre de la ville d'Aix-en-Provence et auteur d'une Histoire de la ville d'Aix (1666) ;
  • Louis Pitton, grand-père de Joseph.

Son père, Pierre Pitton, écuyer, seigneur de Tournefort, époux d'Aimar de Fagone, possédait une fortune assez considérable ; il destinait son fils Joseph à l'état ecclésiastique. Joseph fit ses études chez les Jésuites où il acquit de solides connaissances. Il se passionne très vite pour la botanique et en reçut les premières notions chez un apothicaire d'Aix-en-Provence. La mort de son père le laisse libre de suivre ses intérêts personnels, notamment dans le domaine de la botanique.

Le voyage au Levant

Les voyages de Tournefort.

Sur proposition de Pontchartrain et afin de faire des observations non seulement sur l'histoire naturelle et la géographie mais encore sur tout ce qui concerne le commerce, Tournefort reçut l'ordre de Louis XIV de se rendre au Levant, ce qu'il fit avec enthousiasme. Pour cette expédition il se fait accompagner par le botaniste allemand Andreas Gundelsheimer (1668-1715) et le peintre Claude Aubriet (1651-1743).

Il part de Paris le 9 mars 1700 pour s'embarquer à Marseille. Il en profite, dans l'attente d'un bateau, pour visiter la ville et ses environs. Il prend la mer le 23 avril. Il s'arrête d'abord en Crète puis visite les Cyclades en faisant des escales dans de nombreuses îles : Milo, Siphanto, Paros, Naxos, Amorgos, Syra, Zia, Andros, Tinos, Chio… Il visite la mer de Marmara et Constantinople. Il se rend à Sinope et Trébizonde, ports de la mer Noire. À partir de cette dernière ville, il se rend par caravane à Erzurum, Kars, puis Tiflis en Géorgie qu'il qualifie de plus beau pays du monde. Il visite ensuite Erivan en Arménie et le Mont Ararat. Il revient par Kars, Angora (Ankara), Brousse, Smyrne d'où il s'embarque pour Marseille où il arrive le 3 juin 1702. Ce voyage est minutieusement rapporté dans son livre, Relation d'un voyage au Levant, publié après sa mort et constitué de XXII lettres à Ponchartrain.

Tournefort et ses deux compagnons connaîtront au cours de ce voyage de nombreuses aventures : tempête dans les Cyclades, suspicion des autorités locales de la ville de Cars où ils sont pris pour des espions russes, manque d'encre et de papier pour constituer l'herbier. De plus Tournefort manque se noyer avec son cheval en traversant une rivière près du Mont Ararat. Malgré ces difficultés, il se conforme aux instructions données par Louis XIV.

Dans le domaine de la botanique il fit non seulement un herbier, mais il décrivit différentes récoltes. Ainsi à l'île de Chio il décrit la production du mastic à partir de la résine coulant des incisions faites dans les troncs du pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus). Il décrit également la récolte du laudanum, utilisé autrefois en parfumerie, à partir de la gomme résineuse du Cistus ladaniferus (Ciste à gomme).

Page de titre d’Institutiones rei herbariae, editio altera (1700).

Mais ne se cantonnant pas à la botanique, il se fait tour à tour archéologue, géographe, ethnologue et multiplie les notes, observations et descriptions. Avec l'aide d'Aubriet, il redessine les cartes de la mer Noire et décrit les systèmes de défense et de fortification des ports qu'il traverse. Il décrit les religions orthodoxes et musulmanes. Les mœurs et coutumes des populations visitées font l'objet de récits savoureux. Dans l'île de Siphanto (Sifnos) il remarque dans sa lettre IV que « les femmes qui couvrent leur visage avec des bandes de linge pour protéger leur teint, ressemblent à des momies ambulantes ».

La lecture de son livre montre l'étendue de ses connaissances en dehors de la botanique notamment dans le domaine de l'histoire antique. Ce périple permet d'engranger une moisson formidable : 1 356 plantes inédites et 25 genres nouveaux viennent compléter et enrichir l'inventaire du monde vivant.

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