John Vanbrugh - Définition

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Introduction

Portrait de Sir John Vanbrugh par Godfrey Kneller

Sir John Vanbrugh (24 janvier 1664 - 26 mars 1726) est un architecte et un dramaturge britannique. On lui doit notamment l'édification de Blenheim Palace et de Castle Howard. Il rédigea également deux comédies engagées et argumentées : La Rechute ou la Vertu en danger (The Relapse) en 1696 et L'Épouse outragée (The Provoked Wife) en 1697. Toutes deux furent de grands succès de scène mais furent à l'origine de nombreuses controverses.

Vanbrugh fut aussi l'architecte du Queen's Theatre à Londres: achevé en 1705, celui-ci sera détruit par le feu en 1789.

Tout au long de sa vie Vanbrugh défendit des idées progressistes dans bien des domaines. Dans sa jeunesse, whig convaincu, il prit part au complot destiné à renverser Jacques II, à mettre sur le trône Guillaume III et à protéger la démocratie parlementaire anglaise, entreprises dangereuses qui le conduisirent à la Bastille à Paris comme prisonnier politique. Durant sa carrière de dramaturge il offensa bien des secteurs de la société de la Restauration anglaise et du XVIIIe siècle, non seulement par les références sexuelles explicites de ses pièces, mais aussi par leur contenu favorable au droits des femmes dans le mariage. Il fut attaqué sur l'un et l'autre chef, et fut l'une des cibles principales de Jeremy Collier dans son Short View of the Immorality and Profaneness of the English Stage (Coup d'œil sur l'immoralité du théâtre anglais) de 1698. Comme architecte il fut à l'origine de ce qu'on appela plus tard le Baroque anglais. Son œuvre architecturale, aussi audacieuse que l'activisme politique de ses débuts et que ses pièces sur le mariage, heurta l'opinion conservatrice.

v · d · m

Jeunesse

Vanbrugh naît à Londres et grandit à Chester, où la famille a été chassée par la grande peste de Londres en 1665. Downes ne partage pas l'opinion des historiens qui l'ont précédé quant à l'appartenance de la famille à la classe moyenne, et il montre que la suggestion faite au XVIIIe siècle selon laquelle le père, Giles Vanbrugh, « aurait pu être sucrier » a été mal interprétée. « Sucrier » est en fait synonyme de richesse, le mot se rapportant non à la fabrication de confiseries mais au raffinage du sucre, dont la matière première venait de la Barbade. Le raffinage allait normalement de pair avec le commerce du sucre, fort lucratif. Downes donne l'exemple d'un raffineur de Liverpool dont l'affaire est estimée à 40 000 livres sterling par an, ce qui élève le milieu social des Vanbrugh bien au-dessus de celui du modeste confiseur de Chester dépeint par Leigh Hunt en 1840 et repris à sa suite.

Ce que fit Vanbrugh entre 18 et 22 ans, après la fin de ses études, resta longtemps un mystère. La suggestion parfois avancée (et présentée comme un fait dans le Dictionary of National Biography) qu'il étudia l'architecture en France semble sans fondement. Robert Williams a récemment établi dans un article qu'il a signé dans le Times Literary Supplement (« Vanbrugh's Lost Years » (« Les années perdues de Vanbrugh »), 3 septembre 1999) qu'en fait Vanbrugh avait passé une partie de cette période en Inde, employé par la Compagnie anglaise des Indes orientales (East India Company) au comptoir de Surat dans le Gujarat. Dans les années qui suivirent il semble que Vanbrugh n'ait jamais mentionné ce fait par écrit. Les spécialistes débattent de l'influence possible de ce séjour en Inde sur les bâtiments dessinés ultérieurement par Vanbrugh.

Cette image de jeune homme bien né est confirmée par le fait qu'en 1686 Vanbrugh reçut un commandement dans le régiment de son lointain parent, le comte de Huntingdon. Étant donné que l'attribution des grades d'officiers était à la discrétion du commandant du régiment, la nomination de Vanbrugh montre qu'il jouissait du réseau de relations familiales de haut niveau requis pour un jeune homme désireux de se lancer dans la vie.

Il faut noter toutefois qu'en dépit de ses lointaines relations aristocratiques et du commerce du sucre Vanbrugh ne disposa jamais par la suite des capitaux nécessaires à des entreprises telles que le théâtre de Haymarket, mais dut toujours s'appuyer sur des prêts et des commanditaires. Le fait que Giles Vanbrugh ait eu douze enfants à élever et à établir peut expliquer en partie les dettes qui poursuivirent John toute sa vie.

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