Johann Wolfgang von Goethe - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Johann Wolfgang von Goethe
Détail du tableau Goethe dans la campagne romaine par Johann Heinrich Wilhelm Tischbein, 1787
Détail du tableau Goethe dans la campagne romaine par Johann Heinrich Wilhelm Tischbein, 1787

Naissance 28 août 1749
Nurtingen, Saint Empire romain germanique après 1400 Saint-Empire
Décès 22 mars 1832 (à 82 ans)
Weimar, Flagge Großherzogtum Sachsen-Weimar-Eisenach (1813-1897).svg Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach
Profession(s) poète, romancier, dramaturge, diplomate,.

Johann Wolfgang von Goethe, né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 à Weimar, est un poète, romancier, dramaturge, théoricien de l'art et homme d'État allemand, fortement intéressé par les sciences, notamment l'optique, la géologie et la botanique, et grand administrateur.

Biographie

Lieu de naissance

Il est l'auteur d'une œuvre prolifique aux accents encyclopédiques qui le rattache à deux mouvements littéraires : le Sturm und Drang et le classicisme de Weimar (Weimarer Klassik). Il proposa une théorie de la lumière et fit la découverte d'un os de la mâchoire. Il est souvent cité en tant que membre des Illuminés de Bavière. Son Divan doit beaucoup à Hafez.

Il est notamment l'auteur des Souffrances du jeune Werther (Die Leiden des jungen Werther), Les affinités électives (Wahlverwandschaften), Faust I et II, Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister (Wilhelm Meisters Lehrjahre) ainsi que de nombreux poèmes dont beaucoup sont si célèbres que des vers en sont entrés comme proverbes dans la langue allemande : Willkommen und Abschied (« es schlug mein Herz, geschwind zu Pferde / es war getan fast eh gedacht »), Mignon (« kennst du das Land wo die Zitronen blühen... », Connais-tu le pays où fleurit le citronnier), Le Roi des aulnes (« Wer reitet so spät durch Nacht und Wind / es ist der Vater mit seinem Kind… ») Der König in Thule, etc.

Origines et jeunesse (1749-1765)

Johann Wolfgang von Goethe

Les Goethe, vieille famille d'artisans originaires de la Thuringe, habitaient, au moment de la naissance de Johann Wolfgang, une maison de Francfort, aujourd'hui appelée Goethe-Haus. Son père, Johann Caspar Goethe (1710-1782), un juriste, qui consacra une large partie de sa vie à la création d’un cabinet d’Histoire naturelle et à une collection de tableaux, n’avait nullement besoin d’exercer quelque profession que ce soit à côté de ces activités et de l’éducation de ses enfants, étant donné qu’il avait acheté un titre de conseiller impérial. Homme cultivé, il voyagea en Italie (son fils se souviendra d'ailleurs dans Poésie et vérité d'une gondole qu'il aurait ramenée de Venise), et tira de ce voyage un journal qui ne fut publié qu'en 1932. La mère de Goethe, Catharina Elisabeth Goethe, née Textor (1731-1808), était quant à elle issue de la noblesse de robe. Fille d’écoutète (prévôt), elle épousa à 17 ans le conseiller Goethe, alors âgé de 38 années. Mais Johann Wolfgang était rien moins que soumis et la relation qu'il entretint avec ses parents se révéla souvent conflictuelle, du fait notamment de l'extrême sévérité de son père.

Des nombreux enfants du couple, seuls Johann Wolfgang, le cadet, et sa soeur Cornelia Friderike Christina (née le 7 décembre 1750), survécurent, malgré une petite vérole qui manqua l'emporter en 1758.

Son éducation humaniste rigoureuse consistait en l'apprentissage de plusieurs langues dont notamment le grec ancien, le latin, le français, l'anglais, l'hébreu, mais aussi de la plupart des sciences enseignées en ce temps comme la danse, l'équitation, l'escrime etc. Elle fut alors faite notamment par son père, homme sévère auquel il préfère souvent la compagnie de sa mère. La relation qu'il entretenait avec ses parents, et notamment avec son père, était particulièrement conflictuelle, d'autant plus que le jeune Goethe n'a rien d'une nature joviale. Pourtant, ses études parurent le transformer : de querelleur, il devint garçon modèle, apprit avec une grande facilité, se passionna pour le dessin, mais éprouva parallèlement de grandes difficultés en musique.

La guerre de Sept Ans fut pour lui l'occasion de découvrir la civilisation française : un officier français, le comte de Thorane, s'installa en effet dans la maison des Goethe en 1759, alors que l'armée française stationnait à Francfort.

Thorane et le père de Goethe devinrent rapidement bons amis. Tant et si bien que ce dernier soutint les Français lors de la bataille de Rossbach, au grand scandale de son beau-père, Textor. Grâce aux bonnes relations qu'il entretenait avec ce dernier, le jeune Goethe put assister au couronnement du Roi des Romains Joseph II en 1764.

Études et premiers écrits (1765-1775)

Dans sa ville natale, Francfort, il s'éprit de la jeune et belle Lili Schoenemann. Goethe étudie le droit à Leipzig de 1765 à 1768 et à Strasbourg de 1770 à 1771. Il y rencontre Johann Gottfried Herder, et a une idylle avec Frédérique Brion. En 1772, il est reçu docteur, revient à Francfort de mai à septembre où il est nommé avocat de la chambre impériale, et devient magistrat à Wetzlar.

En 1773, il recommence à écrire. Au cours d'un voyage avec Basedow et Lavater sur la Lahn, il compose devant le château fort de Lahneck, le poème Geistesgruss, traduit par Madame de Staël. C'est en 1774 qu'il écrit le livre qui le rend immédiatement célèbre, les Souffrances du jeune Werther.

Weimar (1775-1786)

En 1775, il s'installe à Weimar en tant qu'attaché à la cour du duc Charles Auguste, puis Conseiller secret de légation dès 1776. Trois années plus tard, il se voit nommé Commissaire à la guerre, avant d'être anobli en 1782 et de se voir confier la direction des finances de l'État. Il y entame une liaison platonique qui dura dix ans avec Charlotte von Stein, de sept ans son aînée, à qui il écrivit 1 700 lettres. Il écrivit durant cette période deux grands drames, tout d'abord rédigés en prose, puis retranscrits en pentamètres iambiques : Iphigénie en Tauride et Torquato Tasso. Le 3 septembre 1786, il quitta Carlsbad (maintenant Karlovy Vary en République Tchèque) où il faisait une cure et se rendit secrètement en Italie, afin que personne ne puisse le gêner dans ce qui constitue à ses yeux la réalisation de l'un de ses rêves les plus chers, la découverte d'un pays que son père lui avait tant vanté.

Vie en Italie (1786-1788)

« En Italie! En Italie! Paris sera mon école, Rome mon université. Car c'est vraiment une université ; qui l'a vue a tout vu » écrivait déjà Goethe en 1770. Faisant de brèves étapes à Vérone, Vicence, Padoue puis, après un séjour de deux semaines à Venise, à Ferrare, Bologne, Florence et Pérouse, il atteint enfin la Ville éternelle le 29 octobre. Il s'y décide à résider au n°18 de la via del Corso. Il y fréquente là des artistes allemands tels que Tischbein qui peindra son portrait le plus célèbre en 1787, ainsi que la peintre Angelica Kauffmann, et italiens, tel que le graveur Giovanni Volpato. Il assiste au Carnaval de Rome, grande fête dont il laissera une description. De mars à juin 1787, Goethe part pour le sud de l'Italie et la Sicile, accompagné de Christoph Heinrich Kniep, peintre et graveur, chargé d'illustrer ce voyage. Après un bref séjour à Naples, il se rend à Palerme et y parvient le 2 avril après un voyage en mer difficile (il a le mal de mer) de quatre jours. Ce séjour l'impressionne vivement: « Sans la Sicile, l'Italie n'est pas en nous un tableau achevé ; c'est ici que se trouve en effet la clef de toute chose ». L'atmosphère méditerranéenne l'amenant à commencer une tragédie intitulée Nausicaa dont il n'écrira que quelques scènes. Il visitera de nombreux temples et ruines antiques (Ségeste le 20 avril, Agrigente le 24 avril, le théâtre de Taormina le 7 mai), mais ne portera aucun intérêt aux autres vestiges culturels de la Sicile (qu'ils soient byzantins, arabes ou gothiques). En effet, comme l'a noté Jean Lacoste: « Faute de pouvoir se rendre en Grèce à cause de l'occupation ottomane, le poète trouve en Sicile, la Grande Grèce de l'Antiquité, la possibilité de se rapprocher le plus possible de l'origine grecque, du modèle grec, sans être vraiment en présence de celui-ci, selon une démarche indirecte qui sera celle de Heidegger allant en Provence retrouver une Grèce oubliée, ou l'oubli de la Grèce. »

Dans une lettre datée du 3 décembre 1786, soit seulement trois mois après son départ, Goethe voit déjà dans ce voyage « Une vraie renaissance… Une deuxième naissance. »

Weimar (1788-1805)

Deux ans plus tard, il revient à Weimar, devient ministre du Duc et s'installe avec Christiane Vulpius, issue de la petite bourgeoisie, fleuriste. En 1791, il devient directeur du nouveau théâtre de la Cour grand-ducale, poste qu'il conserve jusqu'en 1817. Lassé par la banalité et le provincialisme de la cour ducale, il la fuit autant que possible. Mais il ne peut faire autrement que d'accompagner le duc de Saxe-Weimar, officier de l'armée prussienne en 1792, lors la bataille de Valmy. Il va avoir, à cette occasion, très tôt le sentiment de l'extrême nouveauté de la Révolution française, déclarant ainsi dans sa Campagne de France: « Aujourd'hui s'ouvre une ère nouvelle de l'histoire du monde ».

En 1794, il se lie d'amitié avec Schiller. Ils se connaissaient déjà depuis 1788 (date du retour en Italie de Goethe), mais n'avaient jusque-là que fort peu de sympathie l'un pour l'autre : Goethe se sentant bien éloigné des préoccupations du dramaturge rousseauiste, tandis que Schiller redoutait que Goethe ne lui fasse trop d'ombre. La rencontre décisive de juillet 1794 va se faire par l'intermédiaire d'amis communs, leur entretien ne portera pas sur la littérature mais sur les sciences naturelles et la philosophie, qui comptaient alors parmi les préoccupations principales de Goethe. S'ensuivra une célèbre correspondance entre les deux écrivains allemands. Goethe participera en 1795 à la revue de Schiller, Les Heures, et y fera publier les Entretiens d'émigrés allemands dont fait partie le célèbre Conte (Märchen), plus tard intitulé Le Serpent vert, et quelques poésies. L'année suivante, Goethe termine Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, le premier grand roman de formation (Bildungsroman) allemand. Schiller en sera l'un des tous premiers lecteurs, et donnera à Goethe un certain nombre de remarque sur l'œuvre mais celui-ci ne tiendra finalement compte que de quelques unes d'entre elles..

Schiller va décéder en 1805, provoquant l'avènement de ce que certains tiennent pour une troisième période dans la vie de Goethe.

Weimar (1805-1832)

En 1806, Goethe prend la décision d'épouser Christiane Vulpius.

Buste de Goethe par David d'Angers, Weimar, 1829. Galerie David d'Angers, Angers.

En 1808, il rencontre à Erfurt l'empereur français Napoléon Bonaparte, présent dans le cadre du Congrès d'Erfurt, qui l'y décore de la Légion d'honneur.
Bien que le philosophe Schopenhauer y ait été présent, ils attendront une rencontre en 1813 pour discuter de la théorie des couleurs élaborée par Goethe.

Visiteur assidu du salon littéraire tenu par sa mère Johanna, il y rencontre artistes et philosophes dont Heinrich Reiss et le peintre Füssli.

En 1814, il se prend de passion pour Marianne von Willemer. En 1822, son épouse étant décédée depuis six ans déjà, il demande en mariage Ulrike von Levetzow (18 ans), qui refuse (il en a 73!). Il finit sa vie sous le nom de « Sage de Weimar », fréquenté, courtisé et adulé par l'ensemble des milieux littéraires européens (et plus particulièrement par Carlyle).

Il s'éteignit le 22 mars 1832, c'est-à-dire à peine plus d'un mois après avoir achevé son Second Faust. Ses dernières paroles, suivant un "W" mystérieux qu'il aurait tracé dans l'air, auraient été : « Mehr Licht! Mehr Licht! » (« Plus de lumière! Plus de lumière! »), interprétées de manières bien différentes, certains y voyant le désespoir d'un grand homme de n'avoir pu amasser assez de savoir dans sa vie, tandis que d'autres, comme par exemple Friedrich von Müller, ne le veulent comprendre que comme une prière qu'on lui ouvrît la fenêtre, pour lui donner encore l'occasion de contempler la lumière du jour.

Goethe et les femmes

Dans son discours sur le centenaire de la mort de Goethe, Paul Valéry croit expliquer la versatilité sentimentale de Goethe, et son incapacité à se donner entièrement à une seule femme, par le fait qu'en chaque femme il recherche l'éternel féminin, c'est-à-dire la beauté physique (Hélène) et morale (Marguerite) absolue.

Les expériences de Goethe avec les femmes ont influencé les personnages féminins dépeints dans ses œuvres : ainsi le personnage de Charlotte dans Les Souffrances du jeune Werther correspond en partie à Charlotte Buff ; la jeune Ulrike von Levetzow lui inspire le personnage de Marguerite dans Faust.

Descendance familiale

L'unique fils de Goethe à avoir atteint l'âge adulte, August, issu de ses amours avec Christiane Vulpius, décédera du vivant de son père en 1830, étant âgé de quarante ans.

Page générée en 0.367 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise