Johann Wolfgang von Goethe - Définition

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Activité et travail scientifique

Biologie

Goethe s’intéresse à la botanique et publie un essai sur la métamorphose des plantes : Versuch die Metamorphose der Pflanzen zu erklären (1790). Dans celui-ci, Goethe tente d’établir une théorie générale sur la morphologie des végétaux en reconnaissant l’analogie de certaines formes comme les cotylédons, la forme des fleurs ou des feuilles. Il esquisse également une théorie de l’évolution chez les végétaux et relie la morphologie avec la phylogénie. Cette vision est très en avance sur les idées généralement tenues sur les végétaux à son époque. Il est ainsi l’un des premiers (et peut-être le premier) à employer le terme de métamorphose en botanique.

Les préoccupations de Goethe dans ce domaine étaient surtout philosophiques. Il cherchait à identifier l' Urpflanze, la plante originelle.

L’arbre fétiche de Goethe était également celui de la ville de Weimar, le Ginkgo biloba. A noter que la ville de Strasbourg regorge de ginkgo biloba: un exemplaire très ancien sur le jardin de la place de la république en face de la BNU (Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg), dans le jardin des plantes (que Goethe observe par ailleurs du haut de son piédestal depuis le jardin de l'université de chimie, jouxtant le jardin botanique), et un peu partout dans les nombreuses allées de la ville (par exemple dans le quartier des archives nationales).

Zoologie et ostéologie

Il s'intéresse à d'autres sciences naturelles et publie sur l’ostéologie (sa découverte de l'os intermaxillaire chez l'homme).

Optique

Spectrum Claire : le système de Newton réfuté par Goethe

Dans son Traité des couleurs, Goethe décrit les couleurs comme issues de la rencontre de la lumière et de l'obscurité, celle-ci n'étant pas une absence de lumière mais existant indépendamment. Cette réification de l'obscurité fait que la théorie de Goethe est rejetée par la physique moderne. Il propose une catégorisation des couleurs (couleurs physiologiques, physiques, chimiques), y fait intervenir les notions d'harmonie, du contraste et de différence chromatique, discours sur la couleur se fondant sur l’observation des « objets-dans-la-lumière », suivant son expression.

Il s'exprime aussi longuement sur la perception visuelle en affirmant notre différenciation quant à la perspective des éléments verticaux et horizontaux, les premiers semblant plus courts que les seconds (une montagne de 3 000 m semble moins grande qu'une distance vers un objet situé à 3 000 m ; ou la perception déformée et ovale de la lune basse vers l'horizon).

Géologie

Goethe à l'âge de 70 ans (Joseph Karl Stieler, 1828)

Goethe et les arts

Goethe et le dessin

Peinture de Gœthe datée du 14 décembre 1807

Longtemps, Goethe s'est efforcé de développer ce qu'il appelait son petit talent, et ce, essentiellement au cours de son Voyage en Italie, au contact de peintres expérimentés comme Tischbein. Il va se porter essentiellement sur la gravure de paysage, mais ne poussera que rarement jusqu'au portrait, n'allant jamais à se considérer comme talentueux. De son goût pour le dessin, il dit dans un petit texte édité en 1821 :

« J'ai pensé depuis longtemps que le dessin est souvent mentionné dans mes confessions, dans les renseignements que j'ai donnés sur le cours de ma vie, si bien que l'on pourrait demander non sans raison pourquoi donc rien de satisfaisant au point de vue artistique n'a pu sortir de ces efforts répétés et de cette permanente prédilection d'amateur. »

Récemment, la maison d'édition Maisonneuve et Larose a publié, dans sa collection Un double regard, des Voyages à Rome (extraits de son Voyage en Italie) agrémentés de nombreuses gravures de Goethe.

Goethe et la musique

En 1821, il rencontre Félix Mendelssohn, alors agé de 12 ans, et admire les talents du jeune prodige.

Goethe librettiste

Goethe a longtemps caressé l'idée de se faire librettiste d'opéra. L'on compte ainsi 20 textes et esquisses d'ouvrages lyriques, soit un cinquième de sa production dramatique totale. Don Giovanni de Mozart constitue selon lui l'idéal insurpassable vers lequel doit tendre tout opéra. Ainsi dans sa conversation avec Eckermann du 12 février 1829, il s'exclamera que la musique de son Faust devrait être dans le style de Don Giovanni, et que, de fait, seul Mozart aurait pu réaliser celle-ci. Mozart obsèdera d'ailleurs Goethe à un tel point qu'il finira par rédiger une suite de la "Flûte enchantée".

Dans sa jeunesse (1777), avant Don Giovanni, Goethe rédigera deux livrets: Erwin und Elmire, une opérette inspirée du "Vicaire de Wakefield", célèbre roman anglais d'Oliver Goldsmith, auquel il ajoute un peu d'intrigue sentimentale à la Werther et Lila accompagné de chants et de danses populaires. Puis, en 1779, Goethe entamera une correspondance avec le compositeur allemand Philipp Christoph Kayser. Ainsi s'installe une collaboration qui va aboutir à un Singspiel, Plaisanterie, ruse et vengeance (Scherz, List und Rache) qui s'avèrera, lors de sa représentation en 1784, un échec total. Le problème dans ces trois livrets consiste en ce que « Goethe, qui n'est pas musicien, reconnaît nécessairement au livret une antériorité dans le temps ». Il considère la musique comme ornement du texte, et non le texte comme un prétexte à la musique. Il est donc ainsi aux antipodes de la célèbre formule italienne « prima la musica, poi la parole », ce qui l'empêche de développer une collaboration avec des musiciens de première importance, qui, à l'instar de Mozart dans l'Enlèvement au sérail, triomphant l'année même du four de Scherz, List und Rache, préfèrent des livrets médiocres qu'il leur est loisible de modifier à merci. Une nouvelle déconvenue va clore pour un temps son activité de librettiste : en 1786, il entreprend une adaptation d'une comédie de Friedrich Wilhelm Gotter, Le Secret connu de tous (Das öffentliche Geheimnis), elle-même inspirée du Segreto publico de Carlo Goldoni. Il s'agissait d'une adaptation très libre puisque Goethe avait décidé d'emprunter de nombreux éléments au Mariage de Figaro de Beaumarchais. Or, le 1er mai 1786 est créé les Nozze de Mozart, qui va connaître un succès retentissant. Cette conjonction va convaincre Goethe d'abandonner son ouvrage qui ne peut concurrencer celui de Da Ponte et de Mozart. « Mozart avait, pour la seconde fois, précédé Goethe en produisant un chef-d'œuvre incontestable » note Dietrich Borchmeyer, commentateur de Goethe.

Goethe va faire de nouvelles incursions dans le genre lyrique avec trois opéras, qu'il va faire représenter à Weimar au début de la décennie 1790 : Die theatralischen Abenteuer/Les Aventures théâtrales (1790-91), Die vereitelten Ränke/Les Intrigues déjoués et, surtout Circé (1790-94). Ce sont tout trois des adaptations germanisées d'opéras italiens : les deux premiers venant de Domenico Cimarosa (L'Impressario in angustie et Le trame deluse) quand Circé provient de La Maga Circe de Pasquale Anfossi. Goethe qui tenait ce dernier opéra en assez haute estime ("eine immer erfreuliche Oper", "Un Opéra toujours agréable") va lui assurer une certaine popularité en écrivant dans ses annales de 1791 qu'il aurait été mis en musique par Cimarosa et Mozart ("Mit Cimarosa's und Mozart's Musik). En fait, il aura simplement été adjoint à cet opéra quatre arias de Mozart, tirées du Schauspieldirektor (1786), pratique courante à une époque où il n'y avait pas encore de droits d'auteur..

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