Jean Houzeau de Lehaie - Définition

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Introduction

Jean Houzeau de Lehaie
Jean Houzeau de Lehaie.jpg
Naissance 6 mars 1867
L'Ermitage de Mons
Décès 4 septembre 1959 (à 92 ans)
Saint-Symphorien (Belgique)
Nationalité Belgique Belgique
Profession(s) Négociant,
Journaliste,
Conférencier.
Autres activités Président de plusieurs sociétés savantes de Mons
Famille Jean-Charles Houzeau de Lehaie

Jean Houzeau de Lehaie (1867-1959), naturaliste belge a consacré sa vie entière à l'étude des bambous, à l’introduction de nouvelles espèces venues essentiellement du Japon, de la Chine puis de l'Inde et à leur acclimatation en Belgique dans sa propriété de l’Ermitage.

Créateur d'une revue spécialisée éditée à compte d'auteur (bulletin périodique Le Bambou entre 1906 et 1908), tout au long de sa vie il a diffusé gratuitement de nombreux taxons de bambous rustiques et tropicaux en Europe jusqu'à la limite climatique de la Norvège puis en Afrique dans une perspective agronomique. Il a contribué également à l'étude des orchidées principalement en Belgique et en France. Ses études préhistoriques portent notamment sur les Minières néolithiques de silex de Spiennes (près de Mons). Voyageur infatigable à travers toute l'Europe, à 66 ans et 67 ans il fera deux expéditions ethnographiques en AOF. Entre 1945 et 1947 il édite, encore sur ses fonds personnels, l’hebdomadaire La Solidarité paysanne qui a pour objectif de défendre la cause paysanne.

Origines et influences familiales

Jean Auguste Hyppolite est né le 6 mars 1867 dans une vieille famille patricienne du Hainaut. Pour bien comprendre son œuvre, il est utile d’évoquer rapidement les principaux membres de sa famille qui ont pu l’influencer ainsi que le milieu familial dans lequel il a évolué.

L'Ermitage de St-Barthélemy,sur les flancs du mont Panisel (Mons). Pour une localisation du domaine de l'Ermitage : Mons.
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Mons

L'Ermitage de St-Barthélemy,sur les flancs du mont Panisel (Mons). Pour une localisation du domaine de l'Ermitage :

Mons.

Son grand-père paternel, Charles, orphelin à six ans, est élevé par un aïeul qui l’envoie à Paris faire des études à Louis-le-Grand et à la Sorbonne (doctorat en droit). Il reçoit en legs de la part son tuteur un domaine situé près de Mons. Il s’agit de l’ermitage de Saint-Barthélemy, « pittoresque résidence qui s’élève sur les flancs du mont Panisel ». L’ensemble de la propriété représente une trentaine d'hectares.

Charles est un homme très ouvert aux idées des encyclopédistes, de la Révolution française, de la laïcité (telle que l’on pouvait la concevoir à l’époque). D’une grande ouverture d’esprit, il a considérablement enrichi la bibliothèque de l’Ermitage avec des ouvrages rares et précieux sur l’histoire, la littérature et les sciences. Le grand-père de Jean Houzeau de Lehaie épouse en 1819, Adèle Pradier « nature très fine et très artiste, douée d’un esprit fort cultivé, surtout porté sur les belles-lettres et très adroite dans le portrait au crayon », note 2 Charles et Adèle sont les parents de deux garçons : l’un Jean-Charles et l’autre Charles-Auguste, père de Jean Houzeau de Lehaie.

 
 
 
Adèle Pradier (1799-1892)
 
 
 
Charles Houzeau de Lehaie (1791-1885)
 
{{{Adèle Pradier (1799-1892)}}}
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mélanie de Casembroot (1856-1918)
 
Charles-Auguste Houzeau de Lehaie (1832-1922)
 
Jean-Charles Houzeau de Lehaie (1820-1888)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis Houzeau de Lehaie (1857-1872)
 
Charles Houzeau de Lehaie (1860-1919)
 
Jean Auguste Hyppolite de Lehaie (1867-1959)
 
 

Jean-Charles Houzeau de Lehaie

Sphère armillaire à Mons en l'honneur de Jean-Charles Houzeau

L’oncle Jean-Charles Houzeau de Lehaie (1820-1888) est un autodidacte, doté d’un esprit scientifique, influencé part les idées républicaines de son père, il est surtout connu comme expert en astronomie. Ses engagements politiques lui ont fait perdre son emploi d’aide astronome à l’Observatoire royal de Belgique. Son esprit téméraire et aventurier l'a conduit à s’installer outre-Atlantique. En 1857 il accoste avec un petit voilier sur les côtes de La Nouvelle-Orléans. Arpenteur géomètre puis frontierman dans l’Ouest du Texas, il revient à San Antonio au début de la guerre de Sécession. Ne voulant ni être tué par les planteurs texans, ni enrôlé dans l’Armée sudiste, il fuit au Mexique. Puis il revient à la Nouvelle-Orléans pour s’engager au péril de sa vie pour la cause des Noirs et pour l’abolition de l’esclavage. Il va ainsi collaborer au journal des Noirs Unions puis devenir directeur de La Tribune. La feuille locale est devenue un quotidien d’envergure nationale qui fait sensation dans les États-Unis. À ses parents, Jean-Charles Houzeau écrit de La Nouvelle-Orléans, le 31 mars 1867 : « Au 15 mai je vais prendre l'air des champs, et travailler à des choses de mon choix. C'est un droit que j'ai acheté. Je laisse mes amis de couleur en possession du droit du suffrage, c'est-à-dire que la dernière des conquêtes qu'ils avaient à faire est réalisée. Et je puis dire que j'y ai eu ma bonne part ». Passé la guerre de Sécession, Jean-Charles Houzeau s’installe en Jamaïque. Il y passe les meilleurs moments de sa vie : petit planteur de café, instituteur, il va se consacrer à l’astronomie et à la littérature. Après 19 ans d’expatriation volontaire, il revient en Belgique, et à sa grande surprise, il est nommé directeur de l’Observatoire par le roi Léopold II.

Auguste Houzeau de Lehaie

Auguste Houzeau de Lehaie (1832-1922), le père de Jean, très influencé par son frère aîné, l’impétueux Jean-Charles, fait une carrière à la fois d’homme public (bourgmestre de la commune d'Hyon, parlementaire libéral, inter-parlementaire ) et d’enseignant comme professeur d’économie politique et sociale à l’École des Mines de Mons. Il est le fondateur de la banque montoise « Union du Crédit » qui fait des prêts avantageux aux commerçants rencontrant des difficultés financières mais « honnêtes ». C'est aussi un travailleur acharné, conférencier dont la culture est universelle, Grand Maître du Grand Orient de Belgique et bibliophile. Latiniste et helléniste, il parle couramment l'anglais et l'allemand. Il s’intéresse à la botanique, la géologie, l’anthropologie préhistorique, la géographie physique, la physique du globe.

Auguste Houzeau de Lehaie s’est toujours intéressé à la botanique. C’est un jardinier émérite à tel point qu’en 1910, il figure en première page de couverture d’un périodique Pourquoi pas ? avec une fleur en main ! L’événement a tellement marqué l’histoire de la gazette que dans son numéro spécial-souvenir 75e anniversaire la fameuse caricature est à nouveau reproduite en page un de couverture et sur une petite boîte d’allumettes !

Auguste Houzeau de Lehaie, une orchidée à la main

M. Auguste Houzeau de Lehaie à la une de Pourquoi pas ?

Extrait de la chronique des « Trois Mousquetaires » du 1er septembre 1910

"Ayant été voir M. Clemenceau, l'ayant considéré de près, notre confrère Jean Bar, de la Dernière Heure s'exclama: « Il ressemble à M. Houzeau de Lehaie », et, en effet, il y a de ça.

Quand notre ami Ochs se campa devant M. Houzeau de Lehaie, crayon en main, avec l'intention de le croquer, sa victime lui dit : « N'oubliez: pas les trois cheveux de Bismarck » Regardez: donc le crâne M. Houzeau de Lehaie : les trois cheveux y sont.[…]

Monsieur Houzeau apparaît dans l’agreste décor de son ermitage au fond d’une lourde avenue de marronniers, dans la banlieue de Mons, parmi les bambous et les orchidées. Il a des bambous, de quoi bâtir douze cabanes – pas même toutes petites – à Lakmé. C’est, d’ailleurs, son fils, M. Jean Houzeau de Lehaie, qui a introduit le bambou en Belgique, il est le Parmentier du bambou et cultive le bambou pour… le Congo. Notre parole ? Nous ne publions pas ici des études approfondies sur les grands hommes ; non, simplement, nous fixons des silhouettes de contemporains, c’est pourquoi on nous fera grâce d’une notice bio-bibliographique, consciencieuse et documentée sur M. Houzeau de Lehaie, savant, voyageur, érudit, écrivain, orateur. Nous aurions préféré, après avoir indiqué le jardinier, signalé le banquier, crayonné le sénateur, photographier le bicycliste – mais il a tout récemment remisé sa bécane, encore qu’il fût capable d’abattre des records, étant resté depuis très longtemps très jeune. Parmi, donc, les redingotes du Congrès interparlementaire, cherchez celle du secrétaire. Elle n’est plus tout à fait de notre temps, représentant le travail consciencieux, persistant, la tâche quotidienne, le devoir, la marche constante vers un idéal raisonnable une fois pour toutes arrêté. M. Houzeau porte avec dignité le nom que son frère a illustré et que commémorent dans une rue de Mons une obélisque et un baromètre. Et nous signalons un fait à M. Arouet de Voltaire, qui, peut-être, de là-haut, ricane en nous regardant, M. de Voltaire a écrit tout un roman sur l’impossibilité qu’il y a à courir le monde et à cultiver en même temps son jardin. M. Houzeau de Lehaie cultive parfaitement son jardin dans son ermitage, et cela ne l’empêche pas d’être interparlementaire, c’est-à-dire mondial."

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