Jean Delay, né le 14 novembre 1907 à Bayonne et mort le 29 mai 1987 à Paris, est un psychiatre, neurologue et écrivain français
Fils de Maurice Delay, chirurgien et maire de Bayonne, Jean Delay étudie la médecine à Paris. Reçu interne des hôpitaux à 20 ans et, marqué par l’enseignement de Pierre Janet et de Georges Dumas, il s’oriente vers la psychiatrie. Il a été analysé par Edouard Pichon mais après cela il ne s'est guère montré favorable aux thèses de la psychanalyse. Il se spécialise également en neurologie à la Salpêtrière. Il consacre sa thèse de doctorat aux astéréognosies en 1935. Il entreprend ensuite des études de philosophie à la Sorbonne et soutient en 1942 une thèse de lettres sur les maladies de la mémoire.
Il reçoit enfin une formation en psychiatrie clinique auprès d'Henri Ey à l’hôpital Sainte-Anne. C’est dans cet établissement qu’il devient titulaire de la chaire de la clinique des maladies mentales en 1946. Il y poursuit de nombreuses études cliniques et psychopharmacologiques, en particulier sur la chlorpromazine, chef de file des futurs neuroleptiques, dont il étudie les effets sédatifs sur les états d’agitation dès 1952 avec J. M. Harl et P. Deniker. Considérant ce médicament d’abord comme un « ganglio-plégique » aux Journées thérapeutiques de Paris, il en fait ensuite un psychotrope à action centrale, qu’il appellera d’abord « neuroplégique », puis finalement « neuroleptique ».
Jean Delay est le père de Florence Delay, de l'Académie française, et de Claude Delay, romancière et psychanalyste.
En 1957, il a élaboré avec son assistant Pierre Deniker une classification des drogues qui sera validée par le congrès mondial de psychiatrie en 1961. Cette classification distingue les substances psychotropes en fonction de leur activité sur le système nerveux central. ( Voir article détaillé Classification des psychotropes )
Brillant écrivain, il est élu à l’Académie française en 1959 et laisse des études biographiques remarquables sur la Jeunesse d’André Gide (1956-1957) et sur ses ancêtres maternels dans les quatre volumes de Avant-Mémoire (1979-1986). Son essai Psychiatrie et psychologie de L'Immoraliste lui a valu le Grand Prix de la critique.