Le jardin botanique de Pamplemousses est un jardin botanique situé dans le district de Pamplemousses à Maurice. Créé par Pierre Poivre, il porte maintenant le nom de Sir Seewoosagur Ramgoolam, ancien premier ministre de Maurice et père de son indépendance.
Le jardin botanique est créé à quelques kilomètres au nord de la capitale Port-Louis à l'initiative de Pierre Poivre, ancien séminariste, intendant de l'île de France (Île Maurice), en 1770.
C'est à cette date que Pierre Poivre acquiert le domaine de Mon Plaisir, ancienne propriété du gouverneur Mahé de La Bourdonnais. Cette propriété deviendra le jardin de Pamplemousses, jardin d'acclimatation sans précédent, d'où le botaniste diffuse vers Madagascar et les Antilles les végétaux tant convoités, enrichissant ainsi les planteurs et les négociants français. Pierre Poivre y rassemble des arbres et des épices du monde entier : laurier des Antilles, camphrier de Chine, arbre à pain des Philippines ou litchi de Cochinchine. C'est là qu'il accueille Philibert Commerson, le botaniste de l'expédition de Bougainville qui, fatigué de son tour du monde, débarque à l'île de France. Pendant deux ans, les botanistes herborisent, classent, inventorient, dessinent et plantent de concert le jardin. La tâche est immense, les collections ne cessent de s'agrandir arrivant d'Afrique, d'Inde, de Malaisie et de Polynésie.
Son successeur, le botaniste Jean-Nicolas Céré, s’efforce de poursuivre l’œuvre de Pierre Poivre. Il consacre sa vie et sa fortune à l’enrichir de fleurs et d’arbres. Le jardin force l'admiration des plus grands naturalistes et acquiert bientôt le renom qu’il a gardé aujourd’hui. Si, à partir de 1810, les Britanniques délaissent quelque peu le jardin, en 1849 James Duncan reprend le flambeau et lui redonne son charme d’antan. Il y fait croître de nouvelles espèces, telles que des fougères, des araucarias, des orchidées ou des bougainvilliers. C’est à lui que revient le mérite d’avoir planté de nombreuses espèces de palmiers.
Depuis, le jardin n'a cessé de s'enrichir.
Il n'y a pour ainsi dire pas d'étiquetage des plantes : baobabs, agathis, voisinent avec les araucarias et les palmiers. On y trouve aussi de grands bassins de Victoria regia et de lotus (Nelumbo nucifera).
Ce jardin recèle des trésors botaniques inestimables: arbre à épice, ébène, teck, acajou, balsa, canne à sucre, manguier, mangoustan, dattier, muscadier. Forêt de senteur où se mélangent la cannelle, le girofle, le camphre, le gingembre ou les quatre épices. Bassin de nénuphars géants, dont les fleurs sont successivement de trois couleurs : blanches le matin, roses dans la journée, violettes le soir avant de se refermer définitivement. Forêt de bambous géants (certains atteignent plus de 15 m).
Les atouts naturels considérables du jardin semblent plus mis en valeur pour en faire un jardin d’agrément où les Mauriciens et les touristes trouvent plaisir à se promener qu'un jardin botanique dont la fonction principale serait scientifique et pédagogique. Les naturalistes seront très déçus de ne pouvoir bénéficier des trésors botaniques en raison de l’absence presque totale d’étiquetage scientifique. Le paysagiste français Gilles Clément invité à Maurice, afin de recueillir son point de vue de professionnel sur le Jardin de Pamplemousses dira « En tant que jardin botanique, il est disqualifié! … Enfin, ce jardin est victime d’une mentalité globale qui vise à transformer n’importe quel site de qualité en un site soit disant touristique et rentable. Peu importe alors la manière dont on va attirer le public. ... Mais il est clair qu’aujourd’hui, il devient un simple lieu de promenade. »