Janvier de Bénévent - Définition

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Le culte de saint Janvier

Dans son récit de la vie de saint Paulin évêque de Nola (353-431), le prêtre Uranius indique que Paulin reçut, la veille de sa mort, la vision de saint Janvier et de saint Martin, évêque de Tours, venus le chercher pour le conduire au ciel.

Dès le début du Ve siècle, les Napolitains vénéraient les reliques de saint Janvier comme en atteste la peinture d’époque représentant le saint nimbé entre deux cierges, dans sa catacombe à Naples.

Saint Janvier vient en tête de la petite centaine de saints patrons que les habitants de Naples se sont donnés. Ceux-ci considèrent que le saint leur a accordé sa protection en 1497 contre la peste de même qu’en 1631, 1698, 1767, 1779… contre les destructions qu’auraient pu causer les éruptions du Vésuve.

Les pérégrinations du corps du saint

La dépouille de saint Janvier fut placée en 306 dans une catacombe de Capodimonte dédiée au saint évêque martyr, à Naples.

En 831, Sicon, prince de Bénévent, assiégea Naples et, victorieux, laissa la vie sauve aux habitants car ceux-ci acceptèrent de lui donner le corps de saint Janvier.

À Bénévent, le corps de saint Janvier changea d’église en 1129 puis fut secrètement caché et muré en 1156 sous le maître autel de l’abbaye de Montevergine à Avellino où on le redécouvrit en 1480 en restaurant l’autel.

En 1492, le roi Ferdinand Ier de Naples obtint du pape Alexandre VI la permission de ramener saint Janvier dans le Duomo San Gennaro à Naples ; les reliques y entrèrent solennellement le 13 janvier 1497 ; de nos jours, elles sont toujours dans ce lieu, dans la chapelle San Gennaro dont la construction fut décidée le 13 janvier 1527 par les notables napolitains dans le but d’épargner leur ville de la peste.

La chapelle San Gennaro

Les fresques

La chapelle terminée, les notables de la ville décidèrent de l’orner de fresques représentant les principales actions de la vie du saint en faisant appel aux plus grands peintres de l’époque. Mais selon le récit d’Alexandre Dumas (chapitre XX du Carrocolo), les peintres napolitains décidèrent que la chapelle ne serait décorée que par des artistes indigènes et jurèrent que tout rival qui répondrait à l’appel s’en repentirait cruellement :

« Soit qu'ils ignorassent ce serment, soit qu'ils ne crussent pas à son exécution, le Dominiquin, le Guide et le chevalier d’Arpino accoururent ; mais le chevalier d’Arpino fut obligé de fuir avant même d’avoir mis le pinceau à la main ; le Guide, après deux tentatives d’assassinat quitta Naples à son tour : le Dominiquin seul […] n’écouta ni insultes ni menaces, et continua de peindre. […] Lorsqu’un jour il se trouva mal sur son échafaud : on le rapporta chez lui, il était empoisonné.
Alors, les peintres napolitains se crurent délivrés de toute concurrence ; mais il n’en était point ainsi : un matin, ils virent arriver Gessi, qui venait avec deux de ses élèves pour remplacer le Guide, son maître ; huit jours après, les deux élèves, attirés sur une galère, avaient disparu, sans que jamais plus depuis on n’entendit reparler d’eux ; alors Gessi abandonné perdit courage et se retira à son tour ; et l’Espagnolet, Corenzio, Lanfranco et Stanzione se trouvèrent maîtres à eux seuls de ce trésor de gloire et d’avenir, à la possession duquel ils étaient arrivés par des crimes. »

On trouve ainsi les fresques suivantes dans la chapelle :

  • Femme guérissant une foule de malades avec l’huile de la lampe qui brûle devant saint Janvier du Dominiquin,
  • Résurrection d’un jeune homme du Dominiquin,
  • Saint Janvier sortant de la fournaise de l’Espagnolet,
  • Possédée délivrée par saint Janvier de Stauzione,
  • et la décoration de la coupole par Lanfranco (à laquelle il refusa de travailler tant que les fresques commencées par le Dominiquin aux angles des voûtes ne seraient pas entièrement effacées).

Le reliquaire

Les reliques de saint Janvier sont conservées dans une niche qui se trouve derrière le maître-autel de la chapelle séparée en deux par une cloison de marbre : une demi-niche contient les ossements du saint, l’autre les deux ampoules. Cette niche est close par deux portes d’argent massif sculptées aux armes du roi Charles II d'Espagne et fermées par deux clefs dont l’une est gardée par le cardinal archevêque de Naples et l’autre par une compagnie tirée au sort qu’on appelle les députés du Trésor.

La « cour » de saint Janvier

Saint Janvier, d’origine patricienne, se devait d’avoir sa cour en tant que saint patron de Naples : il a donc un cortège de saints inférieurs qui reconnaissent sa suprématie et l’accompagnent quand il sort en procession ; ce sont les patrons secondaires de la ville de Naples.

Voici comment se recrute cette armée de saints « courtisans » : toute confrérie, tout ordre religieux, toute paroisse ou tout particulier qui tient à faire déclarer un saint qu’il affectionne patron de Naples (sous la présidence de saint Janvier) doit faire fondre une statue de ce saint en argent massif et d’un poids requis et à en faire don à la chapelle du Trésor de la cathédrale.

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