Isaac Asimov - Définition

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Son œuvre de fiction

Isaac Asimov, en dehors d'une inventivité débordante, se caractérise par la simplicité de son écriture. Pour lui, comme pour la plupart des auteurs anglo-saxons, les styles tourmentés ne font que rebuter le lecteur. C'est donc l'histoire, et elle seule, qui est mise en avant. Il fonde ses livres sur des dialogues entre protagonistes.

C’est avec la nouvelle Quand les ténèbres viendront (Nightfall, 1941), écrite à 21 ans, que la carrière littéraire d’Asimov a véritablement débuté. Jusqu’ici il n’avait connu que des publications occasionnelles dans les magazines auxquels il proposait ses histoires. John Campbell fut si enthousiasmé par Quand les ténèbres viendront, qu’il envoya à son auteur un chèque plus important que prévu : 150 dollars, au lieu de 120. On payait à l’époque un cent par mot, et la nouvelle en compte 12 000... Quand les ténèbres viendront est très vite devenu un « classique » du genre.

Asimov a ensuite écrit de nombreuses autres nouvelles, policières (Mortelle est la nuit), humoristiques (À Port Mars sans Hilda, L'Amour, vous connaissez ?) et évidemment de science-fiction, notamment sur les robots (L'Homme bicentenaire). Il y met à l'épreuve l'esprit hypothético-déductif du lecteur et y montre la fantaisie dont il est capable (par exemple, dans Le Plaisantin). Dans l'une d'elle: Menteur !, Asimov invente un nouveau mot qui allait passer dans le langage courant: la robotique. Certaines, telles Profession ou La Dernière Question, ont une portée philosophique indéniable et d'autres, telles Le Petit Garçon très laid, sont très émouvantes.

Asimov a principalement traité deux grands thèmes : les robots et la psychohistoire.

Les robots

L'œuvre d'Asimov sur les robots regroupe de très nombreuses nouvelles et plusieurs romans :

  • Recueils de nouvelles :
    • I, Robot, 1950 (Les Robots)
    • The Rest of the Robots, 1964 (Un Défilé de robots)
    • Robot Dreams, 1986 (Le Robot qui rêvait)
    • Nous les robots, 1982
  • Romans :
    • The Caves of Steel, 1953 (Les Cavernes d'acier)
    • The Naked Sun, 1956 (Face aux feux du soleil)
    • Robots of Dawn, 1983 (Les Robots de l'aube)
    • Robots and Empire, 1985 (Les Robots et l'Empire)

L'ensemble forme une seule grande histoire, le cycle des Robots, qui s'étale sur plusieurs millénaires. Toutes les nouvelles de robotique publiées par l'auteur ont été regroupées dans deux grands recueils nommés Le grand livre des robots. Le premier tome — I. Prélude à Trantor — regroupe toutes les nouvelles de robotique — Nous les robots ainsi que Les Cavernes d'acier et Face aux feux du soleil. Le second tome — La Gloire de Trantor — regroupe Les Robots de l'Aube, Les Robots et l'Empire, Les Courants de l'espace, Poussières d'étoiles et enfin Cailloux dans le ciel.

Il renouvelle complètement ce thème en inventant des « robots positroniques » gouvernés par trois lois protégeant les êtres humains et, a priori, parfaites et inviolables. Le jeu d'Asimov consiste à imaginer des failles de ces lois (exemple : un robot peut-il, restant passif, laisser un humain fumer une cigarette ?) et des bizarreries de comportement de robots qui semblent les enfreindre, puis à faire découvrir au lecteur comment cela est possible à la manière d'une enquête policière.

Les trois lois sont (source : Les Robots, Isaac Asimov, éditions J'ai Lu, traduction de C.L.A., 1967) :

  • Première Loi : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. » ;
  • Deuxième Loi : « Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi. » ;
  • Troisième Loi : « Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi. »

Deux robots exceptionnels, R. Daneel Olivaw et R. Giskard Reventlov, en viennent à ajouter une Loi Zéro, qui stipule qu'un robot ne peut porter atteinte à l'humanité dans son ensemble, même pour protéger un être humain : Un robot ne peut ni nuire à l'humanité ni, restant passif, permettre que l'humanité souffre d'un mal. Cette loi est apparue dans Les Robots et l'empire (chapitre LXIII).

Asimov laissa un de ses amis, Lester Del Rey, écrire lui aussi une histoire utilisant les trois lois de la robotique : Une Morale pour Sam. Cette histoire constitue une moquerie gentille sur la viabilité réelle des trois lois.

Le thème des robots, tel que traité par Asimov, constitue aussi un plaidoyer antiraciste discret, mais sûr : les robots, de plus en plus perfectionnés et dotés d'aspects de plus en plus humains, deviennent méprisés, voire haïs, par bien des êtres humains — d'autant que les trois lois les mettent à l'abri de défauts qu'on pourrait leur reprocher. L'Homme bicentenaire évoque cette question.

Le film I, Robot, sorti en juillet 2004, s'oppose complètement à l'esprit d'Asimov, qui pestait contre toutes les histoires de « créatures se rebellant contre leur créateur », depuis le Golem jusqu'à Karel Čapek en passant par Mary Shelley.

La psychohistoire et le Cycle de Fondation

Dans le Cycle de Fondation (qui a reçu, en 1966, le prix Hugo de « la meilleure série de tous les temps »), Asimov imagine le futur de l'humanité. Il commence avec l'effondrement d'un empire galactique qui se décompose. Un savant, Hari Seldon, invente une nouvelle science, la psychohistoire, basée sur la loi des grands nombres et le calcul des probabilités qui permet de « prévoir l'avenir », ou, plus exactement, de calculer les probabilités de différents avenirs.

Le scénario est d'autant plus aisément assimilé par le lecteur qu'il lui rappelle des repères connus  : l'émiettement du pouvoir des empires romain et ottoman d'une part en ce qui concerne l'empire de Trantor, l'ascension de personnalités charismatiques comme Alexandre le Grand, Jules César ou Napoléon Bonaparte d'autre part en ce qui concerne le personnage du Mulet, qui manipule à ses propres fins les émotions de son entourage.

Le roman Fondation — le premier paru — forme le « cœur » du cycle et peut être lu isolément. En y ajoutant Fondation et Empire et Seconde Fondation, on obtient la trilogie de Fondation, qui constitue elle aussi une histoire à part entière. Cela correspond à l'ordre d'écriture des romans. D'autres romans, comme par exemple Prélude à Fondation et L'Aube de Fondation — chronologiquement situés avant — ou Fondation foudroyée et Terre et Fondation — chronologiquement situés après —, se sont par la suite greffés à la trilogie, pour constituer le Cycle de Fondation.

L'histoire du futur selon Asimov

Après avoir écrit ses deux grands cycles, l'éditeur d'Asimov lui a demandé pour son public de les relier pour construire une « histoire du futur » cohérente. Il a alors écrit des ouvrages intermédiaires pour faire le lien entre les deux cycles. L'ensemble final incluant les nouvelles est composé de dix-sept ouvrages que l'on peut subdiviser en cinq parties, ou cycles qui peuvent se lire séparément les uns des autres et qui sont ici classés par ordre chronologique. À cela on peut ajouter La Fin de l'éternité, roman à part, qui prend cependant sa place dans l'ensemble comme point de départ vers l'empire galactique. On pourrait également ajouter Némésis juste après ce prélude, puisque l'histoire, qui se déroule dans le futur, est mentionnée dans le cycle de Fondation.

  1. The End of Eternity, 1955 (La Fin de l'éternité)
  2. Les nouvelles sur les robots :
    1. I, Robot, 1950 (Les Robots) - J'ai lu N°453
    2. The Rest of the Robots, 1964 (Un Défilé de robots) - J'ai lu N°542
    3. Robot Dreams, 1986 (Le Robot qui rêvait) - J'ai lu N°2388
  3. Le cycle d'Elijah Baley :
    1. The Caves of Steel, 1953 (Les Cavernes d'acier) - J'ai lu N°404, 1971
    2. The Naked Sun, 1956 (Face aux feux du soleil) - J'ai lu N°468, 1973
    3. Robots of Dawn, 1983 (Les Robots de l'aube) - J'ai lu N°6792
    4. Robots and Empire, 1985 (Les Robots et l'Empire) - J'ai lu N°5895
  4. Le cycle de l'Empire :
    1. The Currents of Space, 1952 (Les Courants de l'espace)
    2. The Stars Like Dust, 1951 (Tyrann)
      ou Poussière d'étoiles
      - J'ai lu N°484, 1973
    3. Pebble in the Sky, 1950 (Cailloux dans le ciel) - J'ai lu N°552
  5. Le cycle de Fondation :
    1. Prelude to Foundation, 1988 (Prélude à Fondation)
    2. Forward the Foundation, 1992 (l'Aube de Fondation)
    3. Foundation, 1951 (Fondation)
    4. Foundation and Empire, 1952 (Fondation et Empire)
    5. Second Foundation, 1953 (Seconde Fondation)
    6. Foundation's Edge, 1982 (Fondation foudroyée)
    7. Foundation and Earth, 1986 (Terre et Fondation)

Cycle de David Starr

Le cycle de David Starr a été écrit sous le pseudonyme de Paul French.

David Starr est chargé par le Comité Scientifique Terrestre d'enquêter sur les planètes du système Solaire, récemment colonisées, pour y résoudre des énigmes. Dès le premier tome, il est aidé par un petit homme natif de Mars, John Bigman Jones, et par une étrange rencontre avec des entités martiennes, qui se cachent des humains. Les autres tomes le voient explorer les lieux les plus emblématiques du système Solaire : les Astéroïdes, Vénus, Mercure, les lunes de Jupiter (qui, par son gigantisme, empêche toute colonisation), les anneaux de Saturne.

  • David Starr, Space Ranger, 1952 (Le Chasseur d'étoiles)
    ou Les Poisons de Mars
    - Bibliothèque Verte, 1977, Lefrancq, 1993
  • Lucky Starr and the Pirates of the Asteroids, 1953 (Les Écumeurs de l'espace)
    ou Les Pirates des Astéroïdes
    - Bibliothèque Verte, 1977, Lefrancq, 1993
  • Lucky Starr and the Oceans of Venus, 1954 (La Cité sous la mer)
    ou Les Océans de Venus
    - Bibliothèque Verte, 1978, Lefrancq, 1993
  • Lucky Starr and the Big Sun of Mercury, 1956 (Le Projet Lumière)
    ou La Fournaise de Mercure
    - Bibliothèque Verte, 1979, Lefrancq, 1993
  • Lucky Starr and the Moons of Jupiter, 1957 (Les Lunes de Jupiter) - Lefrancq, 1993
  • Lucky Starr and the Rings of Saturn, 1957 (Les Anneaux de Saturne) - Lefrancq, 1993

Recueils de nouvelles de science-fiction

Série Science-fiction
Science-fiction
La SF à l’écran
autre-A-B-C-D-E-F-G
H-I-J-K-L-M
N-O-P-Q-R-S-T
U-V-W-X-Y-Z
Le monde de la SF
Auteurs - BD de SF
Fandom - Prix littéraires
Thèmes et genres
Catégorie
  • I, Robot, 1950 (Les Robots, J’ai Lu SF no 453)
  • The Martian Way and Other Stories, 1955 (La Voie martienne, J’ai Lu SF no 870 1978)
  • Earth Is Room Enough, 1957 (Espace vital, Le Masque Science Fiction no 40 1976)
  • Nine Tomorrows, 1959 (L'avenir commence demain, Presses Pocket Science-fiction no 5034)
  • The Rest of the Robots, 1964 (Un Défilé de robots, J’ai Lu SF no 542)
  • Asimov's Mysteries, 1968
    • Histoires mystérieuses (1), Présence du futur no 113 1971
    • Histoires mystérieuses (2), Présence du futur no 114 1971
  • Nightfall and Other Stories, 1969
    • Quand les ténèbres viendront, Présence du futur no 123
    • L'amour, vous connaissez ?, Présence du futur no 125
    • Jusqu'à la quatrième génération, Présence du futur no 301
  • The Early Asimov, 1972
    • Chrono-minets, Présence du futur no 191
    • Dangereuse Callisto, Présence du futur no 182
    • Noël sur Ganymède, Présence du futur no 187
    • La Mère des mondes, Présence du futur no 199
  • Buy Jupiter and Other Stories, 1975
    • Flûte, flûte et flûtes !, Présence du futur no 232
    • Cher Jupiter, Présence du futur no 233
  • The Bicentennial Man and Other Stories, 1976 (L'Homme bicentenaire, Présence du futur no 255)
  • Limericks d'Isaac Asimov & John Ciardi, 1978 (Limericks)
  • The Complete Robot, 1982 (Nous les robots)
  • The Winds of Change and Other Stories, 1983
    • Au prix du papyrus, Présence du futur no 395
    • Les Vents du changement, Présence du futur no 403
  • Robot Dreams, 1986 (Le Robot qui rêvait, J’ai Lu SF no 2388)
  • Azazel, 1988 (Azazel, Presses Pocket Science-fiction no 5508)
  • Robot vision, 1990 (Vision d'un robot, J’ai Lu SF no 3473)
    Nouvelle publiée dans un recueil de WU William F.
  • Gold, 1990 (Mais le docteur est d'or, Presses Pocket Science-fiction no 5621)
  • Magic, 1995 (Légende, Presses Pocket Science-fiction no 5627)
  • La Pierre parlante et autres nouvelles, 2002

Recueils de nouvelles policières

Les Veufs Noirs (The Black Widowers) constitue une sorte de reprise du Club du mardi d’Agatha Christie. Il s'agit d'un groupe se réunissant périodiquement autour d'un bon diner. Ni forcément veuf, ni forcément célibataire, chacun des six membres, à tour de rôle, doit venir accompagné d'un invité. Une anecdote racontée par ce dernier sert généralement de point de départ à la nouvelle.

  • Tales of the Black Widowers, 1974 (Le Club des Veufs Noirs, 10/18 no 1980 1989)
  • More Tales of the Black Widowers, 1976 (Retour au club des Veufs Noirs, 10/18 no 2015 1989)
  • Casebook of the Black Widowers, 1980 (Casse-tête au club des Veufs Noirs, 10/18 no 2146 1990)
  • Banquets of the Black Widowers, 1984 (À table avec les Veufs Noirs, 10/18 no 2061 1989)
  • Puzzles of the Black Widowers, 1990 (Puzzles au club des Veufs Noirs, 10/18 no 2183 1991)
  • The Return of the Black Widowers, 2003

Les 5 premiers recueils sont réédités en un tome chez Omnibus (2010)

Autres romans

  • The End of Eternity, 1955 (La Fin de l'éternité)
  • The Death Dealers, 1958 (Une bouffée de mort)
  • Fantastic Voyage, 1966 (Le Voyage fantastique)
    d'après le film du même nom
  • The Gods Themselves, 1972 (Les Dieux eux-mêmes)
    prix Nebula 1972, prix Hugo et Locus 1973
  • Fantastic Voyage II: Destination Brain, 1987 (Destination cerveau)
  • Nemesis, 1989 (Némésis)
  • Nightfall, 1990 (Le Retour des ténèbres)
    co-écrit avec Robert Silverberg.
  • The Ugly Little Boy, 1992 (L'Enfant du temps)
    co-écrit avec Robert Silverberg.
  • The Positronic Man, 1993 (Tout sauf un homme)
    d'une nouvelle originale d'Asimov (L'Homme bicentenaire), transformée par Robert Silverberg en roman, lui-même adapté au cinéma en 1999.
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