Interruption volontaire de grossesse - Définition

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Techniques d'avortement

Deux types de méthodes existent pour interrompre une grossesse : la méthode médicamenteuse, et les méthodes chirurgicales. La première ne nécessite pas d'hospitalisation, mais est réservée à des grossesses pas trop avancées : jusqu'à cinq semaines de grossesse suivant la loi française, soit sept semaines d'aménorrhée. Au-delà et jusqu'au terme du délai légal d'accès à l'IVG, il faut utiliser une méthode chirurgicale.

Voie médicamenteuse

La méthode médicamenteuse (ou chimique) consiste en l'ingestion successive de deux produits :

  • la mifépristone (RU 486), à action antiprogestative, qui a pour effet d'interrompre la grossesse ;
  • le misoprostol, analogue de la prostaglandine E1, qui augmente les contractions et permet l'évacuation de l'œuf.

Le protocole en France est généralement de 600 mg de mifépristone, suivis, 36 à 48h plus tard, de 400 µg de misoprostol.

L'association de ces deux produits permet un avortement avec expulsion complète de l'embryon, dans 95 % des cas.

Les principaux effets indésirables de ces deux médicaments sont des saignements génitaux importants et des troubles digestifs divers. Cette combinaison médicamenteuse est par ailleurs contre-indiquée en cas d'insuffisance rénale, hépatique, surrénalienne, d'asthme sévère, de bronchite obstructive, d'anémie, de troubles de la coagulation, d'antécédent cardio-vasculaire et autres contre-indications à l'emploi de prostaglandines, en cas d'allergie à la mifépristone, et aussi en cas de suspicion de grossesse extra-utérine. Un âge supérieur à 35 ans ou un tabagisme exposent à des risques cardio-vasculaires.

En cas d'échec de l'avortement chimique, il reste possible de procéder à une IVG chirurgicale. Si toutefois la patiente renonce alors à avorter et décide de poursuivre sa grossesse, il existe un risque de malformation du fœtus.

En France, tout médecin pratiquant des IVG médicamenteuses doit avoir signé une convention avec un établissement de santé autorisé à pratiquer des IVG. L'IVG médicamenteuse nécessite au moins 5 consultations médicales : deux consultations médicales préalables, séparées par un délai de réflexion d'une semaine (réduit à 48h en cas d'urgence), une consultation pour la prise de la mifépristone, une autre pour celle du misoprostol, et enfin un rendez-vous de contrôle 15 jours après. La prise médicamenteuse s'effectue en présence du médecin, ou d'une infirmière dans le cadre d'un centre d'orthogénie. L'IVG doit être pratiquée en établissement de santé si la femme enceinte souhaite garder son anonymat.

Voie chirurgicale

La principale méthode chirurgicale consiste à aspirer l'embryon à l'aide d'une canule introduite dans l'utérus. Cette opération nécessite une dilatation préalable du col de l'utérus, dilatation douloureuse et nécessitant donc une anesthésie qui peut-être locale ou générale. Le taux de succès de cette méthode chirurgicale est de 99,7%.

Le curetage (plus précisément « dilatation et curetage ») est une autre méthode chirurgicale, qui consiste à utiliser une curette à la place d'un aspirateur. Cette technique apparue au milieu du XIXe siècle tend à être remplacée de nos jours, dans les pays riches, par la méthode par aspiration, nettement plus sure et confortable. Elle est cependant toujours très utilisée dans les pays en développement, souvent par des praticiens non compétents et avec une curette non ou mal aseptisée, ce qui peut entraîner de graves complications (hémorragies, perforations de l'utérus, infections) entraînant parfois la stérilité voire la mort.

Anesthésie

Tous les centres d'IVG ne pratiquent pas les deux modes d'anesthésie, il convient donc de vérifier que l'anesthésie souhaitée est pratiquée dans le centre où l'on prend rendez-vous. Le choix de l'anesthésie sera pris en concertation entre la patiente et le médecin anesthésiste, en prenant en compte les contre-indications éventuelles. L'anesthésie locale est effectuée par injection intra-cervicale et para-cervicale.

L'avortement sous anesthésie locale est peu douloureux ; néanmoins les patientes préfèrent généralement l'anesthésie générale (75% contre 20% d'anesthésies locales en France) afin de ne pas « assister » à l'opération.

Accompagnement médical et psychologique

En France, le système de santé est habitué à recevoir, de manière anonyme, des femmes envisageant une IVG [réf. souhaitée]. Toutefois, le Ministère de la Santé a publié en décembre 2009 un rapport réalisé par la DREES selon lequel l'accompagnement psychologique des femmes demandant une IVG est trop souvent négligé.

IVG réalisées dans des conditions médiocres

Généralement réalisés dans des conditions sanitaires médiocres, les avortements clandestins sont la cause de complications graves et même d'une forte mortalité féminine dans de nombreux pays.

48 % des avortements pratiqués dans le monde en 2003 l'ont été dans des conditions dangereuses. Plus de 97 % de ces avortements dangereux avaient lieu dans des pays en voie de développement.

Ce sont près de 20 millions d'avortements qui sont ainsi pratiqués chaque année en dehors de structures adaptées ou par des praticiens n'ayant pas les compétences requises, ou auto-administrés par la femme elle-même. 68 000 femmes en meurent chaque année, souvent à la suite d'hémorragies, de septicémies ou d'empoisonnements, et des millions d'autres femmes en gardent des séquelles.

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