Un grand nombre d'anciens élèves ont fait carrière dans la politique, la haute fonction publique, les médias, la recherche scientifique ou les entreprises, en France et dans le monde. D'autres ont joué un rôle important dans le domaine de l'art ou de la littérature.
Les anciens élèves de Sciences Po Paris forment l'Association des Sciences Po (Sciences Po Alumni). Trois ans seulement après la création de l’Ecole Libre des Sciences Politiques en 1872, les anciens élèves ressentent le besoin de maintenir les liens qu’ils ont pu nouer lors de leur scolarité. C’est en effet le 20 mars 1875 qu’ils se fédèrent officiellement, 26 ans avant le vote de la loi 1901 sur les associations ; c’est donc la formule de la « Société » qui est choisie. L’objet social est ambitieux : « établir des relations amicales, un lien de solidarité et d’aide mutuelle entre tous les anciens élèves, élèves et auditeurs de l’Ecole et éclairer, par la discussion et le travail en commun, les questions qui rentrent dans le domaine des Sciences Politiques ». En tenant compte des présidences par intérim et des réélections après une période d’inéligibilité, quarante présidents et deux présidentes se succéderont à la tête de l’institution depuis cette époque fondatrice. Dès l’origine, un annuaire est édité. Le conflit de 1914-1918 ne pouvait manquer d’avoir des effets perturbateurs ici comme partout ailleurs. Les conférences de sections et les repas d’anciens s’interrompent ; seules subsistent jusqu’en 1916, de grandes conférences permettant de débattre des événements de la guerre. Le 9 février 1920, l’Assemblée générale peut enfin se tenir après six ans d’interruption. Le bilan de la guerre est très lourd : plus de 200 membres sont morts ou disparus au combat... La période de l’entre deux guerres renoue avec la tradition : la « société » continue d’être le reflet de l’Ecole, qui forme ses élèves selon le modèle du « libéral éclairé » et prépare les candidats à s’intégrer dans les grands Corps de l’Etat. Elle anime des réunions et des grandes conférences, assure le service gratuit de la Revue des Sciences Politiques et celui de l’annuaire ; elle publie un bulletin, organise des excursions. Dès 1923, le bulletin rappelle que la Société a « la mission d’accorder aux plus jeunes son concours pour faciliter leur entrée dans la carrière qu’ils ont choisie ». Sciences Po n’échappe évidemment pas aux ambiguïtés ou discordances qui ont marqué la période de 1939-1945. Cependant, la Société des anciens élèves, comme l’Ecole elle-même, s’est comportée plus qu’honorablement pendant cette sombre période. Nombreux sont ceux parmi les anciens élèves qui participent à la Résistance et à la France libre.
Par ailleurs, lorsqu’en 1945, le bulletin reparaît, on peut y lire qu’un service d’entraide particulièrement efficace a permis de livrer aux prisonniers quelque 11 000 colis pour un montant de deux millions de francs. On apprend également que quatre nouvelles sections professionnelles (Assurances, Banques, Commerce-Industrie-Agriculture et Professions Libérales), « répondant aux préoccupations de la vie actuelle », ont été créées. Lors de la séance de son Conseil du 22 février 1946, la Société décide à l’unanimité de se transformer en association de la loi de 1901. Au-delà du changement de statut et d’appellation, elle s’adapte tout naturellement à la nouvelle page qui s’ouvre. Des sections éclosent dans les régions et à l’étranger. Les actions d’entraide ou de services se multiplient. L’association crée dans les années 50 un service de cours polycopiés et entreprend une activité de prêts ou de dons ; elle organise les premiers stages étudiants dans les entreprises, en relation avec la Direction de l’Institut ; plus tard, elle fournira un appui aux anciens élèves rapatriés d’Afrique du Nord. Elle n’en abandonne pas pour autant ses activités traditionnelles. Mai 1968 donne une fois de plus l’occasion de constater que l’Association vit non seulement à l’unisson de la Rue Saint Guillaume, mais également au rythme du pays. La remise en cause est générale. L’Association, pour sa part, s’efforce de la rendre aussi positive que possible. Les années 1970 vont être marquées par la présidence d’un homme de particulière envergure, Paul Delouvrier, qui fixe deux priorités : d’une part, le redressement de la gestion, d’autre part, le démarrage de nouveaux groupes professionnels et le placement des élèves et anciens élèves.
Chiffres-clés :
* 53 000 anciens élèves vivants en 2010 * 8 000 adhérents * Près de 80 entités (groupes professionnels, clubs, sections régionales et internationales) * Plus de 100 manifestations par an * 1,5 millions d’euros de budget * 13 permanents
En février 2010, un groupe de jeunes diplomés de l'école de journalisme de Sciences Po lancent le magazine trimestriel de reportages, d'enquêtes et d'entretiens Megalopolis, consacré au très Grand Paris, avec l'objectif ambitieux de devenir « le magazine de référence de la région parisienne », selon la proclamation des fondateurs dans l'éditorial du premier numéro.