Institut d'études politiques de Paris - Définition

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Histoire

L'entrée du 27, rue Saint-Guillaume (avant le changement de logo). Les mentions Institut d'études politiques de Paris et Fondation nationale des sciences politiques rappelaient les liens des deux institutions sous l'appellation d'ensemble Sciences Po.

Origines

L'IEP de Paris est issu de l'École libre des sciences politiques, surnommée « Sciences Po », établissement privé fondé en 1872 par Émile Boutmy. Il en tire sa tradition pédagogique, ses premières structures, son surnom, et ses bâtiments de la rue Saint-Guillaume.

L'École entre en 1945 dans le service public d'enseignement supérieur et devient l'institut d'études politiques de l'université de Paris, tandis que simultanément la Fondation nationale des sciences politiques est créée pour recevoir son patrimoine et la gérer administrativement et financièrement ; l'ensemble est appelé « Sciences Po ».

D'autres instituts d'études politiques sont créés par la suite dans d'autres grandes villes en France.

De l'après-guerre à 1969

L'École nationale d'administration, créée en même temps que l'IEP, s'installe dans un bâtiment acheté par la FNSP, l'hôtel de Cossé, dit de la Meilleraye, situé au nº 56 de la rue des Saint-Pères, derrière l'IEP ; les jardins des deux établissements sont voisins.

En 1947, Jacques Chapsal devient directeur en remplacement de Roger Seydoux, qui s'engage dans une carrière diplomatique ; il occupera ce poste jusqu'en 1979.

L'université de Paris est démembrée en 1969 par la loi Edgar-Faure. L'institut prend alors son nom actuel d'Institut d'études politiques de Paris et devient un établissement public à caractère scientifique et culturel, distinct des universités, en application du décret du 18 janvier 1969.

Au milieu des années 1960, l'Institut d'études politiques de Paris devait migrer sur le campus alors naissant de Nanterre.[réf. souhaitée] Le projet fut suffisamment avancé pour qu'un vaste bâtiment soit érigé sous le nom d'IEP et soit partiellement occupé par quelques pionniers parisiens, tel Henri Mendras. Les événements de Mai 68 confortèrent les réticences devant un déménagement vers cette banlieue « peu fréquentable » et Sciences Po resta intra muros, à l'étroit, tandis que l'Université Paris X-Nanterre, en pleine croissance, récupéra, de facto, le bâtiment (le G), notamment au profit des enseignements de sciences économiques.

De 1969 à 1996

De 1969 à 1973, les cours de première année ("année préparatoire") sont donnés au Centre universitaire Dauphine.

Jusqu'en 1978, l'École nationale d'administration était située rue des Saints-Pères, dans un bâtiment qui n'était séparé du 27, rue Saint-Guillaume que par un jardin. Ainsi, dans le jargon des élèves de Sciences Po, « traverser le jardin » signifiait réussir le concours d'entrée à l'ENA. En 1978, l'ENA emménage à l'hôtel Feydau de Brou, au nº 13 de la rue de l'Université et abandonne le bâtiment de la rue des Saints-Pères, qui est affecté à l'IEP. Le mur séparant les deux jardins est abattu et les deux bâtiments sont reliés par un jardin dit « jardin du directeur » ; la pente légère au milieu de celui-ci signale aujourd'hui l'ancienne séparation.

En 1979, Jacques Chapsal quitte le poste directorial après trente-deux ans de mandat, et Michel Gentot lui succède.

En 1985, l'IEP se voit attribué le statut de grand établissement.

La promotion 1986, qui compte parmi ses élèves nombre de futures célébrités — Isabelle Giordano, Alexandre Jardin, David Pujadas, Anne Roumanoff, etc. —, sera l'objet en 2004 d'un livre de la journaliste Ariane Chemin, La Promo.

En 1987, le politologue Alain Lancelot succède à Michel Gentot comme directeur.

À partir de la fin des années 1980, les frais de scolarité annuels connaissent une croissance soutenue : de 800 FF (120 € environ) en 1987, il atteindront à 5 600 FF (850 €) en 1994. En 1994, Alain Lancelot lance une réforme visant à supprimer les bourses, remplacées par des emprunts à intérêt faible et remboursables après l'entrée dans la vie professionnelle. Ceci provoque l'un des mouvements de protestation les plus longs de l'histoire de l'établissement. Une « grève générale et illimitée » finit par éclater en janvier 1995 ; l'amphithéâtre Émile-Boutmy est occupé trois jours durant et est rebaptisé du nom du castrat Farinelli, au motif que la direction voulait « couper les bourses ». La réforme est finalement retirée et Alain Lancelot ne demandera pas le renouvellement de son mandat l'année suivante. Richard Descoings, son directeur adjoint, lui succède alors.

Depuis 1996

Le hall d'entrée de Sciences Po, dit la péniche (avant le retrait des drapeaux et le réaménagement du hall en 2008).

Richard Descoings engage dès son arrivée au poste de directeur l'internationalisation du recrutement de l'institut, qui accueille aujourd'hui un tiers d'étrangers parmi ses étudiants. Ce mouvement s'accompagne d'une croissance soutenue du nombre d'élèves : les effectifs passent de 4 254 pour l'année universitaire 1999-2000 à 5 717 pour 2002-2003.

Au printemps 2001, l'établissement annonce la création de Convention éducation prioritaire (CEP), conclues avec des lycées situés en zone d'éducation prioritaire près de Paris et de Nancy et permettant à certains de leurs élèves d'entrer en première année dans le cadre d'une procédure d'admission ad hoc, sur dossier puis sur entretien. Les « conventions ZEP », présentées le 26 février, sont l'un des premiers programmes de discrimination positive en France, et suscitent à ce titre un débat très vif, que ce soit au sein de l'établissement ou dans la presse. La première année, les CEP permettent à 17 étudiants d'entrer en première année. Le nombre de conventions et d'admis ira croissant, atteignant à la rentrée 2005 trente-trois lycées et cinquante-sept admis. La première promotion incluant des élèves bénéficiaires de ces conventions est diplômée en 2006.

À la rentrée 2000, la scolarité est étendue à cinq ans : l'année préparatoire (AP) disparaît et est remplacée par un premier cycle de trois années, correspondant à la licence mais non diplômant, composé de quatre semestres d'étude et d'une année à l'étranger. Les quatre sections du cycle du diplôme sont supprimées et remplacées par vingt-trois majeures. L'IEP entend ainsi proposer une scolarité complète du baccalauréat jusqu'à l'entrée sur le marché du travail ou dans un troisième cycle universitaire ; il reste toutefois possible d'entrer en quatrième année après un autre cursus.

En 2003, une réforme des frais de scolarité est annoncée, établissant un barème de frais d'inscription allant de la gratuité pour les boursiers à 4 000 € pour les étudiants issus des familles ayant les revenus les plus élevés ; elle entre en vigueur à la rentrée 2004. À la rentrée 2005, les critères sont revus et le barême modifié, les frais atteignant jusqu'à 5 000 €.

À la rentrée 2004, le cycle du diplôme est de nouveau transformé : le diplôme de l'établissement et les diplômes d'études supérieures spécialisées (DESS) sont remplacés par un « master », sanctionnant cinq années d'études après le baccalauréat et décliné en onze mentions. Les diplômes d'études approfondies (DEA) sont remplacés par un master recherche, organisé en cinq mentions, et obtenu en un an, ou bien en deux ans dans le cadre d'une double scolarité avec le cursus du diplôme de Sciences-Po.

La rentrée 2004 voit également la création d'une école de journalisme pour accueillir les étudiants de la nouvelle mention « Journalisme » du diplôme de Sciences-Po. Cette décision intervient dans une période de crise pour le secteur, le Centre de formation des journalistes (CFJ) ayant même été contraint à un dépôt de bilan l'année précédente.

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