Infection nosocomiale - Définition

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Introduction

Les infections nosocomiales sont les infections contractées dans un établissement de santé.

Le terme nosocomial vient du grec nosous, maladie et de komein soigner .

Une infection est dite nosocomiale ou hospitalière, si elle est absente lors de l'admission du patient à l'hôpital et qu'elle se développe 48 heures au moins après l'admission. Ce délai permet de distinguer une infection d'acquisition communautaire d'une infection nosocomiale. Ce critère ne doit pas être appliqué sans réflexion et il est recommandé d'apprécier, dans les cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection.

Le délai de 48h s'allonge jusqu'à 30 jours dans le cas d'infections de site opératoire, et jusqu'à un an s'il y a mise en place de matériel prothétique. Autrement dit, toute infection survenant sur une cicatrice chirurgicale dans l'année suivant l'opération, même si le patient est sorti de l'hôpital, peut être considérée comme nosocomiale.

Généralités

L'augmentation des infections nosocomiales est en partie liée aux progrès diagnostiques et thérapeutiques de la médecine : la prise en charge de patients de plus en plus fragiles, notamment atteints de déficit congénital de l'immunité ou, le plus souvent, d'un déficit acquis par l'administration de médicaments immunosuppresseurs.

Il faut cependant relativiser cette affirmation d'augmentation : entre l'enquête française de prévalence de 1996 et celle de 2001, bien que la comparaison des résultats soit difficile, on observe une diminution de 13 % de la prévalence des infections nosocomiales.

Les nouveau-nés, les prématurés et les personnes âgées sont particulièrement sujets aux infections nosocomiales.

Les techniques invasives utilisées dans les hôpitaux pour le diagnostic, la surveillance et le traitement ouvrent souvent de nouvelles portes à l'infection : sonde urinaire à demeure, mesure de la pression veineuse centrale, perfusions de toute nature, implantation de prothèses…

Les infections nosocomiales ne sont donc pas toutes évitables, même si près de la moitié de ces infections peuvent être prévenues par des moyens simples, comme le lavage des mains et une formation continue adaptée.

Épidémiologie

En France

En 1990, parmi 11 599 patients d’un échantillon de 39 hôpitaux de court séjour dans 16 départements; la prévalence des patients infectés était de 6,7 % et celle des infections nosocomiales (IN) de 7,4 %, (certains patients ayant contracté deux IN, voire plus) .

En 1996, une première enquête nationale de prévalence (ENP) couvrait 236 334 patients dans 830 établissements de santé (ES) publics et privés. La prévalence des patients infectés était de 6,7 %, comme dans l’enquête de 1990, et celle des IN de 7,6 %

En 2001, une deuxième ENP était proposée à tous les ES publics et privés sous l’égide du Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin). Cette enquête a inclus 305 656 patients dans 1 533 établissements (78 % des lits d’hospitalisation). La prévalence des patients infectés était de 5,9 % et celle des IN de 6,4 %

Le jour de l’ENP des IN de juin 2006, 17 817 des 358 353 patients avaient une ou plusieurs IN actives, soit une prévalence nationale des patients infectés de 4,97 % ; 19 294 IN étaient recensées, soit une prévalence nationale des IN de 5,38 %.

Bien que les résultats de ces enquêtes ne soient pas directement comparables en raison des différences d’échantillonnage, la baisse des prévalences des IN en France est néanmoins réelle. Par exemple, si on se restreint aux IN acquises et aux ES ayant participé aux deux enquêtes nationales de 2001 et 2006, la prévalence des patients infectés a diminué de 4,61 % en 2001 à 4,25 % en 2006 (- 8 % globalement au niveau national).

En 2006, les infections urinaires représentaient 30,3 % des pathologies nosocomiales suivies par les pneumopathies (14,7 %), les infections du site opératoire (14,2 %).les infections de la peau et des tissus mous (10,2 %), les autres infections respiratoires (6,8%) et les bactériémie/septicémies (6,4 %).

Les infections nosocomiales compliquent 5 à 19 % des admissions dans les hôpitaux généraux et jusqu'à 30 % des patients en soins intensifs. En moyenne, ces infections prolongent l'hospitalisation de 4 à 5 jours. Les patients admis en réanimation sont particulièrement susceptibles en raison de leur exposition à divers dispositifs invasifs. Parmi les patients adultes hospitalisés en réanimation plus de 2 jours dans les services participant au Réseau Raisin, 14,4 % ont présenté au moins une infection en 2007. Les taux étaient de 13,5 % en 2004, 14,6 % en 2005 et 14,1 % en 2006.

On estime qu'il y a environ 9 000 morts par an, mais dans seulement 4 200 cas, le pronostic vital n'était pas engagé avant la déclaration de la maladie.

En Italie

En Italie, les maladies nosocomiales concernaient dans les années 2000 environ 6,7 % des personnes hospitalisées, soit 450 000 et 700 000 victimes, causant entre 4 500 et 7 000 morts.

À la polyclinique Umberto-Ier où les conditions d'hygiène se sont révélées désastreuses en 2006, le taux d'infection dépassait 15 %.

Aux États-Unis

Aux États-Unis, on estime que 10 % des patients hospitalisés sont victimes d'une infection nosocomiale, soit 2 millions de patients par an.

Cela a représenté 88 000 morts en 1995, et un coût allant de 4,5 à 11 milliards de dollars. Un tiers des maladies nosocomiales seraient évitables.

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