Indonésie - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Le peuple et sa culture

Démographie

Données synthétiques

Lors de recensement national de 2000, la population indonésienne était de 206 millions de personnes. En 2006, le Bureau Central Indonésien des Statistiques et Statistics Indonesia l'ont estimé à 222 millions de personnes. Des estimations récentes estiment le nombre d'habitants de l'Indonésie à plus de 240 millions. 130 millions de personnes vivent sur Java, l'île la plus peuplé du monde.

La plupart des Indonésiens descendent des populations de langue austronésiennes originaires de Taïwan. L'autre origine majeure de la population est la Mélanésie, à l'est de l'Indonésie. Il y a en tout environ 300 peuples distincts en Indonésie et 742 langages et dialectes différents. La population la plus représentée en Indonésie est l'ethnie javanaise, qui représente 45 % de la population et qui est politiquement et culturellement dominante. Après les Javanais, ce sont les Sundanais, les Malais et les Madurais qui sont les plus nombreux. Il existe un sentiment national indonésien qui cohabite avec des identités régionales maintenues farouchement. La société est globalement stables même si des tensions religieuses, culturelles ou sociales ont pu mener à des moments de violence intenses (suite à la transmigrasi par exemple). Les Chinois d'Indonésie représentent une minorité de 1 % mais celle-ci est très influente. Ils contrôlent la majorité des commerces privés et de la richesse du pays. Ceci provoque un fort ressentiment envers eux et même des violences anti-chinoises.

Religions

Si la liberté de religion est stipulée dans la constitution indonésienne, le gouvernement ne reconnaît officiellement que six religions : l'islam, le protestantisme, l'Église catholique romaine, l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme. Avec 86,1 % d'Indonésiens lors du recensement officiel de 2000, l'Indonésie est le pays comptant le plus grand nombre de musulmans dans le monde. 8,7 % de la population se déclare chrétienne (dont les deux tiers protestants), 3 % hindoue et 1,8 % bouddhiste ou autre. La plupart des Indonésiens hindous sont balinais. La plupart des bouddhistes d'aujourd'hui sont des Indonésiens d'origine chinoise. Si l'hindouisme et le bouddhisme sont aujourd'hui deux religions minoritaires en Indonésie, elles ont eu beaucoup d'influence dans le passé et ont défini des aspects de la culture du pays. Le plus ancien État musulman attesté est le sultanat de Pasai dans le nord de Sumatra, dont le premier souverain, Malik as-Salih, est décédé en 1297. L'islam est arrivé en Indonésie avec des marchands musulmans d'origine arabe, indienne et chinoise. L'intégration de l'archipel dans un réseau marchand contrôlé par des musulmans s'est traduit à la fois par un essor du commerce entre les îles, et une diffusion de la nouvelle religion. Celle-ci est progressivement devenu la religion dominante. La religion catholique romaine a été importée par les premiers colons et les missionnaires portugais. Le protestantisme a lui été apporté par les missionnaires luthériens et calvinistes néerlandais lors de la période coloniale. Une forte proportion de Javanais abangan, d'hindous balinais et de Dayaks chrétiens pratiquent leur religion de manière syncrétique, influencée par les coutumes et les croyances locales.

Langues

La langue officielle de l'Indonésie est l'indonésien, enseignée dans les écoles et parlée par presque tous les Indonésiens. C'est la langue utilisée dans le commerce, la politique, les médias nationaux, l'école et les universités. Il s'agissait d'une lingua franca dans la plupart des régions dont le malais est très proche. L'indonésien a été promu par les nationalistes dans les années 1920 et a été déclaré langue officielle en 1945.

La plupart des Indonésiens parlent également l'une des langues parmi les plusieurs centaines de langues locales (bahasa daerah) existantes, souvent comme langue maternelle. Parmi ces langues, la plus parlée est le javanais, suivie par le sundanais. En Nouvelle-Guinée, il existe, en plus de ces langues, 500 langues papoues ou austronésiennes parlées. Suite à la période coloniale, des Indonésiens parlent encore aujourd'hui le néerlandais. En Papouasie, l'unserdeutsch est parlé par une minorité de personnes. En tout, il existe 742 langues différentes en Indonésie dont certaines sont éteintes ou en voie de disparition.

Société

Fêtes et jours fériés

Les jours fériés en Indonésie, en dehors de la fête de l'Indépendance, reflètent la diversité religieuse et culturelle du pays et le respect des coutumes de celles-ci, indépendamment de la taille de la population concernée.

Fêtes et jours fériés en 2009
Date Nom
1er janvier Jour de l'an
20 janvier Satu Muharram (premier jour du mois de Muharram, nouvel an musulman)
26 janvier Imlek (nouvel an chinois)
9 mars Maulud (naissance de Mahomet)
18 mars Nyepi (jour du Silence hindouiste)
10 avril Vendredi saint
2 mai Waisak (jour de l'Éveil du Bouddha)
21 mai Ascension
17 août Fête de l'Indépendance
20 juillet Isra Mi'raj (ascension de Mahomet)
21 septembre Idul Fitri (fin du Ramadan)
28 novembre Idul Adha (fête du Sacrifice)
25-26 décembre Noël
29 décembre Muharram (premier jour du mois de Muharram, nouvel an musulman)

Système éducatif

Écolier indonésien en uniforme

Il n'y a pas de crèches publiques en Indonésie. Les écoles maternelles (taman kanak-kanak) existent et accueillent les enfants à partir de 5 ans. Les enfants y restent 2 ans mais celles-ci sont très rares. L'école primaire (sekolah dasar) commence à l'âge de 6 ans et dure 6 ans. Les cours ont généralement lieu le matin. À l'école primaire succède un premier cycle secondaire de 3 ans dans les sekolah menengah pertama. L'instruction est obligatoire jusqu'à la fin de ce premier cycle. Le deuxième cycle en sekolah menengah atas, également d'une durée de 3 ans, s'atteint après le passage d'un examen. Les élèves peuvent y suivre différents cursus : cours préparatoires pour l'université, formation professionnelle ou formation d'instituteur.

Avant le début de la crise économique asiatique, le taux de scolarisation dans les écoles primaires était de 90 % mais il a chuté depuis. L'école a beau être obligatoire, elle engendre des frais pour les familles (l'uniforme entre autres), ce qui empêche les plus pauvres d'y accéder. Moins de la moitié des jeunes Indonésiens accèdent au cycle secondaire. L'accès à l'université, publique ou privé, nécessite le passage d'un examen difficile. Peu d'Indonésiens y accèdent. Les femmes représentent environ la moitié de la population universitaire. Les frais de scolarité étant très élevées, celles-ci sont globalement concentrée sur Java.

Les cours de religion (agama) sont obligatoires dès l'école primaire. Ils correspondent à la religion de chacun, les Musulmans étudiant par exemple l'islam et la langue arabe. Les écoles privées, dépendant généralement de mosquées ou d'églises, sont très prisées bien que chères, car le niveau d'enseignement y est plus élevé.

En 2006, 17,2 % du budget de l'état était considéré à l'éducation, ce qui est moins que ce qui est stipulé par la Constitution (20 %). Le taux d'alphabétisation du pays est de 87,9 %. Si l'école est obligatoire en Indonésie, le travail des enfants existe encore dans le pays (avec près de 700 000 enfants domestiques à Jakarta).

Santé

Dans les grandes villes indonésiennes, il y a généralement des hôpitaux et des centres de soin publics ainsi que des cliniques privées. Dans les endroits reculés, ce sont les puskesmas, cliniques gérées par des groupes religieux, qui accueillent les patients. L'accès aux soins est gratuit dans les centres publics mais pas les médicaments ou la nourriture durant la période des soins.

La qualité des soins dans le pays est dépendante de l'aide internationale. L’Organisation mondiale de la santé et le gouvernement ont mis en place une campagne de vaccination contre la tuberculose qui tue 175 000 personnes par an. L'Indonésie est le deuxième pays d'Asie ayant le plus grand nombre de nouveaux cas de lèpre par an. La propagation du SIDA y est actuellement très rapide. Les problèmes d'eau potable et de qualité de l'air ont un effet très néfaste sur la santé. Entre 2004 et 2007, des mesures importantes ont été mises en place contre la grippe aviaire.

Le tabagisme est très répandu en Indonésie et pèse commercialement pour 1,2 % du produit intérieur brut. Les Indonésiens consacrent en moyenne 3,2 fois plus d'argent au tabac qu'au dépense de santé, entre autres pour l'achat des cigarettes locales : les kreteks aromatisés au clou de girofle.

La médecine traditionnelle a encore une place prépondérante dans la société indonésienne. La mortalité infantile est élevée dans l'archipel (57 %) même si une politique de formation de sages-femmes a été mise en place. L'espérance de vie en Indonésie est de 63 ans.

Arts et culture

Les différents groupes ethniques d'Indonésie possèdent chacun une riche tradition. Le régime de Soeharto s'est efforcé de construire des « cultures régionales » (kebudayaan daerah) sur la base des provinces. Cette action créait des artifices comme la « culture du Java oriental », la « culture du Kalimantan oriental » ou la « culture du Sulawesi du Nord », sans tenir compte d'une réalité culturelle plus complexe. En effet, une même province peut abriter différentes cultures traditionnelles, comme au Java oriental, où on peut au moins distinguer, si l'on se limite au critère linguistique, une culture de Banten, une culture betawi (Jakartanais « autochtones »), une culture sundanaise et une culture de Cirebon. Inversement, une même culture peut couvrir plus d'une province, comme la culture malaise, qu'on trouve dans les provinces de Sumatra du Nord, Riau et Jambi à Sumatra ainsi qu'à Kalimantan occidental et du Sud à Bornéo.

Depuis la démission de Soeharto en 1998, diverses régions d'Indonésie essaient de promouvoir leur culture traditionnelle, en ne prenant plus comme référence le cadre administratif mais tout simplement le nom de la suku (« ethnie »). Il existe ainsi maintenant des organisations comme l'Institut de la culture minahasa, nom dans lequel se reconnaît un groupe de populations de la province de Sulawesi du Nord.

Architecture

L'architecture indonésienne, à l'instar des autres aspects de la culture indonésienne, a emprunté à de nombreuses sources : indienne puis chinoise et arabe et enfin européenne, tout en gardant son génie propre. À Java, l'architecture religieuse s'est développée dès le VIIIe siècle, laissant des monuments, imposants témoignages du passé, comme Borobudur (temple bouddhiste) ou Prambanan (complexe de temples hindouistes).

C'est à partir du XVe siècle que les mosquées sont apparues et se sont répandues dans le pays. Il existe également en Indonésie, et particulièrement sur Java, de nombreux palais royaux (kraton) ou princiers (puro ou dalem). L'architecture coloniale se développe à partir du XVIe siècle.

Certaines architectures sont néanmoins traditionnelles et n'ont été que peu influencées par l'extérieur : chez les Bataks, les Minangkabaus, les Dayaks, les Torajas ou encore les Danis.

Aujourd'hui, le modernisme architectural a fait son entrée en Indonésie. Il fut introduit par Soekarno, ingénieur civil de formation, qui approuva et lança de grands projets architecturaux comme la mosquée Istiqlal, le Bung Karno Stadium ou le Monumen Nasional.

Artisanat

L'artisanat, à l'instar de l'art indonésien, reflète la diversité du pays. Certains auteurs distinguent les trois catégories suivantes :

  • l'artisanat issu d'un art tribal dans lequel les ouvrages ont une dimension religieuse ;
  • l'artisanat de Java et Bali, mélange d'art bouddhique et d'art hindouiste ;
  • l'artisanat influencé par l'islam, qui a beaucoup influencé les arts locaux mais qui reste moins important étant donné que les représentations humaines et animales y sont interdites.

Il est plus simple de parler d'un artisanat traditionnel dans lequel les gens produisent les objets nécessaires à leur vie quotidienne, matérielle et spirituelle.

Un kriss et son étui.

La plupart des œuvres ont aujourd'hui perdu leur dimension spirituelle au profit d'une dimension économique et touristique.

Garuda balinais en bois.

La forme artisanale la plus répandue d'Indonésie est celle du textile : l’ikat (tissage d'étoffes avec des motifs originaire de Nusa Tenggara mais répandu dans tout l'archipel), le songket (étoffe de soie entremêlées de fils d'or et d'argent), le tapis de Lampung ou encore le fameux batik (dessin avec de la cire et de la teinture sur les étoffes) javanais. La poterie indonésienne est brute et naïve sur Lombok, très influencée par la céramique chinoise dans la région de Singkawang. Elle très influencée par l'Occident et vernie sur Bali. La vannerie est très développée sur Lombok et chez les Dayaks avec des techniques de tissage du rotin traditionnelles. Les Torajas pratiquent le travail des perles alors que chez les Dayaks et sur Lombok, on travail les cauris, petits coquillages de grande valeur.

La sculpture sur bois est également très répandue en Indonésie. Ces sculptures avaient originellement pour but de protéger les maisons contre les mauvais esprits. Cette fonction est toujours présente. À Java par exemple, il existe un couple de figurines en bois, les loro blonyo, qu'on expose lors d'un mariage à l'écart des mariés pour attirer sur eux les esprits malfaisants, ou à l'entrée d'une maison pour accueillir les visiteurs. À Nias, Sumba, dans le pays toraja et dans les villages ngaju et dusun à Kalimantan, les statues de bois représentant les ancêtres participent encore pleinement à la vie religieuse des communautés. Sur de nombreuses îles, des objets utilitaires sont sculptés en bois : des récipients en bambou aux Célèbes ou des bols en bois laqué à Sumatra par exemple. À Bali et Java en particulier, la fabrication de meubles ornés est très développée, notamment les meubles en teck (jati), très recherchés. Les masques en bois sculptés sont très fréquemment utilisés lors de rites communautaires ou dans le théâtre.

Le travail du bronze en Indonésie a été introduit par la culture Dong Son (e-e siècles avant J.-C.). L'apparition du travail du fer est plus tardif, en partie en raison de la rareté du minerai local, essentiellement d'origine météorique. À Java et dans les autres îles de l'ouest de l'archipel, on fabrique des kriss, dagues d'apparat à la lame droite ou sinueuse richement travaillées. La région d'Aceh est spécialisée dans la bijouterie, surtout dans le travail de l'or. À Bali, les bijoux sont davantage en argent. Le quartier de Kota Gede à Yogyakarta, à Java, est spécialisée dans la création d'argenterie et principalement, d'argenterie de table.

Cinéma
Le réalisateur indonésien Nurman Hakim (g.) au festival du film asiatique de Vesoul en 2009

Le premier film réalisé en Indonésie était un film muet, Loetoeng Kasaroeng, réalisé en 1926 par les réalisateurs néerlandais G. Kruger et L. Heuveldorp. Il fut tourné à Bandung avec des acteurs locaux. Depuis lors, des centaines de films ont été produits par l'Indonésie. Durant l'occupation japonaise, l'industrie cinématographique indonésienne a été réquisitionné comme outil de propagande. Le gouvernement de Soekarno, le cinéma était utilisé pour diffuser des messages nationalistes et anti-Occident. L'importation de films étrangers était illégale. Durant l'ère Soeharto, la censure régissait la diffusion d'œuvres cinématographiques.

Dans les années 1980, le cinéma indonésien connaît son âge d'or avec entre autres le succès des comédies de la Warkop. Le début de l'import de films étrangers dans les années 1990 fit perdre une partie de leur succès aux films locaux. Le nombre de films locaux produits passa de 115 en 1990 à 37 en 1993. L'essor de la contrefaçon et de la télévision contribuèrent également à ce déclin. Les films alors produits sont surtout des séries B pour adultes, des vidéofilms et des téléfilms.

Dans l'Indonésie post-Soeharto, le cinéma indépendant connaît un nouveau départ. Le premier vidéofilm d'animation indonésien, Beauty and Warrior, sort en 2002. En 1998, le festival international du film de Jakarta (JiFFest) voit le jour.

Il existe quelques complexes cinématographiques en Indonésie ainsi que de nombreuses salles indépendantes. Le film étranger le plus célèbre se passant en Indonésie est le film australien L'Année de tous les dangers de Peter Weir sorti en 1982.

Danse
Danseuse représentant Sita dans le ballet du Ramayana dans le temple de Prambanan à Java

Quand on parle de « danse indonésienne », il faut distinguer deux choses : les danses traditionnelles (religieuses, protocolaires, rituelles ou de cérémonies), qui sont propres à un groupe donné, et la danse au sens moderne, qui touche l'ensemble de l'Indonésie.

Parmi les danses modernes, on trouve le dangdut et le poco-poco. À Bali comme à Java, les danses traditionnelles peuvent avoir une fonction religieuse mais aussi cérémonielle. Ainsi, le pendet balinais ou le bedhaya javanais ont une fonction spirituelle, alors que le legong balinais ou le serimpi javanais ont un rôle cérémoniel. Les Minahasa du nord de Célèbes pratiquent des danses en partie d'origine européenne comme le katrili ou quadrille et la polineis ou polonaise, résultat d'une influence qui remonte à l'époque de la colonisation de l'archipel.

À Java, on reconnaît quatre écoles de danses de cour : celles du kraton de Surakarta, du kraton de Yogyakarta, du Puro Mangkunegaran (cour princière « mineure » de Surakarta) et du Puro Pakualaman (cour mineure de Yogyakarta).

La danse est souvent mêlée au théâtre de marionnettes et à la musique dans les spectacles indonésiens.

Gastronomie
Sambal

La gastronomie indonésienne n'existe pas en tant que telle, il s'agit plutôt d'un ensemble de gastronomies régionales. L'influence des cuisines étrangères a fait changer la cuisine indonésienne au fil du temps. C'est tout d'abord la cuisine indienne qui l'a influencée, puis la cuisine chinoise. Enfin, ce sont les cuisines espagnole et portugaise puis finalement néerlandaise qui l'ont influencée. Elle est assez proche de la cuisine malaisienne.

Le riz compose la base de la cuisine indonésienne. Parmi les préparations indonésiennes les plus connues, on trouve les saté, le rendang, le bakso ou encore les krupuk. De nombreux ingrédients locaux agrémentent la cuisine indonésienne : le lait de coco, le piment (sambal), la cacahuète (sauce saté), le soja (tofu et tempeh). Les fruits locaux y sont consommés tels quels ou préparés : le mangoustan, le ramboutan, le fruit du jacquier, le durian et la banane.

Les Indonésiens consomment peu de porc (babi) étant donné la prédominance de la religion musulmane dans le pays. Les plats avec du poulet (ayam), du canard (bebek), du bœuf (sapi) ou du poisson (ikan) sont, eux, très communs.

Théâtre
Wayang kulit côté spectateur

Le théâtre indonésien traditionnel englobe les spectacles de danse scénarisée, le théâtre masqué balinais et plus généralement le wayang.

Le wayang est un spectacle de marionnettes traditionnelles. Le wayang kulit est un théâtre d'ombre avec des marionnettes plates en cuir. Il a un aspect rituel et dure plusieurs heures (initialement toute une nuit) lors d'évènements importants : fête du village, mariages... Il est surtout présent sur Java. Le wayang golek est un spectacle de marionnettes en bois vraisemblablement apparu vers le XVIIe siècle dans les royaumes musulmans certainement sous l'influence chinoise.

Suite au processus de démocratisation, un théâtre à l'occidentale commence à se développer dans le pays.

Littérature et poésie
Le bissu Puang Matoa, qui a participé au spectacle de Bob Wilson, La Galigo

De nombreux peuples d'Indonésie ont une littérature relativement ancienne.

Les Balinais et les Javanais ont une tradition commune au moins jusqu'au XVIe siècle. Avant le XVe siècle, cette littérature est écrite dans une langue qu'on appelle vieux-javanais. Le texte le plus important de cette période est le Nagarakertagama, une épopée écrite par Mpu Prapanca en 1365 qui fait l'éloge du roi Hayam Wuruk de Majapahit. Au XVIe siècle, cette littérature s'écrit dans une langue qu'on appelle moyen-javanais. Le principal texte de l'époque est le Pararaton, une chronique qui décline la généalogie des rois de Singasari et Majapahit.

À la fin du XVIIIe siècle, la conversion à l'islam du dernier prince hindou de Blambangan sous la pression des Hollandais sépare Bali de Java. À cette époque, la langue javanaise a déjà sa forme moderne. Les quelque 70 années de paix relative qui sépare la fin des guerres de successions javanaises de la guerre de Java (1825-30) vont voir éclore dans les cours royales et princières un renouveau littéraire. Le monument littéraire de cette époque est la Serat Centhini, épopée mystique et paillarde de 200 000 vers écrite aux alentours de 1814 à la demande d'un prince de Surakarta.

Dans l'ouest de Java, les Sundanais possèdent une littérature dans leur propre langue. Les Bugis et les Makassar du sud de Célèbes ont une tradition littéraire surtout faite d'épopées, dont le célèbre La Galigo (littérature Bugis) mis en scène par Bob Wilson en 2004.

Dans l'ouest de l'archipel indonésien, l'essor de l'islam au XVe et au XVIe siècle se traduit par la floraison d'une littérature en malais d'inspiration religieuse, mais aussi héroïque. La poésie en malais s'est constituée autour de la forme du pantun.

L'auteur contemporain le plus connu d'Indonésie est certainement Pramoedya Ananta Toer qui a reçu en 1995 un prix Ramon Magsaysay. Parmi les écrivains indonésiens modernes connus internationalement, on peut citer Chairil Anwar (poète de l’Angkatan '45 ou « Génération 45 »), Taufiq Ismail (poète de l’Angkatan '66 ou « Génération 66 »), Mochtar Lubis (auteur de Twilight in Djakarta), Ayu Utami (auteur de Saman et lauréate d'un prix du Prince Claus) et Eka Kurniawan (journaliste et nouvelliste).

Musique
Gamelan traditionnel

Il existe des centaines de formes différentes de musique en Indonésie. Celle-ci est souvent utilisée pour accompagner le théâtre et la danse. La forme de musique la plus emblématique d'Indonésie est le gamelan, un ensemble d'instruments de percussion métalliques, surtout présent sur Java.

L'arrivée des portugais au XVIe siècle en Indonésie fut marquée par la diffusion de la musique kroncong. Au milieu du XXe siècle, sous l'occupation néerlandaise, le tembang et le kacapi suling apparaissent en pays Sunda.

À Surakarta, dans les années 1920, le kroncong et le gamelan ont fusionné pour former le langgam jawa. Dans les années 1960, la culture musicale occidentale n'entre pas dans le pays et les cultures locales sont remises sur le devant de la scène. Gugum Gumbira modernise et popularise une musique locale, le jaipong. Dans les années 1970, influencé par la musique filmi apparaît le dangdut dont Elvy Sukaesih et Rhoma Irama sont les célèbres représentants.

Avec la démocratisation, les genres musicaux occidentaux se développent dans le pays et se mêlent avec la musique locale, on voit ainsi apparaître le hip-hop indonésien — Iwa K étant le premier et plus célèbre rappeur du pays — ou encore le jazz indonésien dans lequel le groupe Krakatau a inséré du gamelan.

Jeux

Les loisirs indonésiens, suite à l'ouverture du pays, sont comparables aux loisirs occidentaux : loisirs culturels, sport, jeux vidéo ou encore la musique.

Les jeux de société y ont néanmoins une part très importante. Hormis les échecs, le backgammon ou le mah jong, l'Indonésie possèdent des jeux locaux dont le plus célèbre est le congkak, un jeu mancala. Il y a également en Indonésie une grande tradition de cerfs-volants (layang-layang).

L'industrie des paris est également très développée par exemple, lors des combats de coqs, même si ceux-ci sont bien souvent illégaux.

Sport

Maria Kristin Yulianti (en haut), médaille de bronze de badminton aux J.O. 2008

Les sports sont populaires en Indonésie aussi bien au niveau de la participation que du nombre de spectateurs. Les deux sports les plus populaires en Indonésie sont le football et le badminton.

Les équipes de football sont financés par des entreprises et les sportifs y jouant travaillent dans les dites entreprises pour compléter leurs salaires. La Fédération d'Indonésie de football a été fondée 1930, pendant l'époque coloniale néerlandaise. Le football australien y est également pratiqué.

En badminton, les Indonésiens ont remporté de nombreux titres comme 13 Thomas Cups sur 24. L'un des joueurs de badminton le plus célèbre du pays, Rudy Hartono, a remporté sept fois de suite le championnat All England.

D'autres sports classiques sont pratiqués en Indonésie, principalement le tennis (plusieurs trophées d'Asie remportés), le polo (pratiqué depuis l'époque coloniale) ou encore la course à pied. Bali possède des spots de surf très prisés des Australiens.

Il y a de nombreux sports traditionnels encore pratiqués en Indonésie : l'art martial du pencak silat, le sepak takraw, les courses de taureaux, les courses de bateau ou encore les concours de cerfs-volants.

Les événements sportifs en Indonésie sont organisés par le comité national des sports appelé Komite Olahraga Nasional Indonesia (ou KONI). Le comité a décidé, avec l'appui du gouvernement une Journée nationale des sports le 9 septembre. Des jeux nationaux, les Pekan Olahraga Nasional ont lieu tous les quatre ans.

Indonésie aux Jeux olympiques
Sport image médaille d'or (Jeux Olympiques) image médaille d'argent (Jeux Olympiques) image médaille de bronze (Jeux Olympiques) Total
Badminton 6 6 6 18
Haltérophilie 0 2 4 6
Tir à l'arc 0 0 1 1
Total 6 9 10 25

Médias et communication

La liberté de la presse dans le pays s'est considérablement améliorée avec la démocratisation du pays. Depuis 1998, le nombre de publications a augmenté considérablement. Des centaines de nouveaux magazines, journaux et tabloids sont apparus.

Il existe également 10 chaînes de télévision nationales qui concurrencent la chaîne nationale, TVRI. Elles sont complétées par des chaînes régionales à travers tout le pays. Il en va de même pour la radio dont le service public est Radio Republik Indonesia. Des stations de diffusion pirates fleurissent également dans tout le pays.

Comme dans la plupart des pays d'Asie du Sud-Est, le nombre de lignes fixes dans le pays est assez faible (environ 10 millions) et le téléphone mobile est très répandu (environ 84 millions).

Internet est relativement répandu en Indonésie par 24 fournisseurs d'accès car c'est un moyen de communication efficace pour un archipel si morcelé.

Page générée en 1.290 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise