Incinération - Définition

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Introduction

L'incinération est une technique de transformation par l'action du feu. Incinérer signifie « réduire en cendres » ou, dit autrement, qu'on brûle complètement les matières à incinérer.

L'incinération est utilisée dans deux principaux domaines :

  • funéraire ; on parle alors plutôt de crémation quand le cadavre humain est complètement réduit en cendres (les ossuaires villanoviens contiennent des restes de l'incinération mélangeant cendres et os incomplètement brûlés).
  • comme technique pour le traitement d'une grande variété de déchets: urbains, industriels, hospitaliers... L’incinération des déchets fait partie des techniques de traitement thermique des déchets. A leur tour, ces techniques font partie des différentes techniques de gestion des déchets.

Incinération des « ordures ménagères » et résidus urbains

Cette technique s'est développée dans les agglomérations urbaines à partir des années 1960, en l'absence de politique de tri des déchets, compostage et recyclage des matériaux, et en raison d'une offre nouvelle de matériel d'incinération capable de traiter des quantités importantes de déchets, et de la difficulté croissante de trouver des sites de décharge.

Brefs aspects techniques

En 2009, lorsqu'on parle d'un « incinérateur » ou d'une UIOM (usine d'incinération d'ordures ménagères), cela comprend au minimum un four (lieu de la combustion du déchet,), une chaudière (récupération d'énergie) et un traitement des fumées (captation des polluants avant rejet à l'atmosphère). En effet, par loi, il est interdit d'incinérer des déchets sans valoriser l'énergie et les rejets à l'atmosphère sont soumis aux limitations imposées par la directive n° 94/67/CE du 16/12/94, rendue plus stricte depuis 2005. La diversité des techniques est trop importante pour les exposer dans le cadre de cet article, mais les fonctions importantes sont les suivantes :

  • Incinération : la combustion des déchets est auto-alimentée, c'est-à-dire qu'aucun autre combustible n'est nécessaire au maintien de la combustion. Toutefois, un bruleur (alimenté au gaz ou au fioul la plupart du temps) est toujours nécessaire pour assurer 3 fonctions :
  1. montée en température jusqu'aux conditions d'incinération (850 °C pendant au moins 2 secondes après la dernière injection d'air) ;
  2. maintien des conditions d'incinération au cas où les déchets seuls ne le permettent pas (rare en France) ;
  3. arrêt du four et descente en température (qui doit être progressive).
  • Récupération d'énergie : la chaleur des fumées issues de la combustion (température entre 850 °C et 1 000 °C) est transférée à un fluide calo-porteur (en général de l'eau) dans une chaudière. Dans les UIOM, le plus souvent, l'eau est transformée en vapeur et distribuée à un réseau de chaleur (chauffage urbain) et/ou à une turbine pour générer de l'électricité.
  • Traitement des fumées : différents modes de traitements existent : humide, semi-humide, semi-sec, sec. Le choix du traitement dépend des réactifs disponibles et des technologies souhaitées. Des analyseurs mesurent en continu certains gaz (CO, HCl, SO, NOx...) et permettent le contrôle de la combustion et la régulation du procédé de traitement.

Acceptabilité

La construction d'incinérateurs, tout comme l'implantation de décharges ou même parfois d'une déchèterie, fait presque toujours l'objet de vives polémiques. Elle est de plus en plus mal acceptée, non seulement par les riverains, mais par le monde agricole et certaines entreprises agroalimentaires (la conserverie Bonduelle par exemple dans le Nord de la France, qui proteste contre l'installation d'un grand incinérateur (« Flamoval ») "au vent" de ses principales zones de production légumière). L'incinération permet de limiter le recours à la décharge, mais faute de réduction des déchets à la source, le tonnage incinéré ne cesse d'augmenter, ainsi donc que le volume de résidus, d'autant plus toxiques que l'efficacité de la filtration a été améliorée.
Dans les années 1980 et 1990, les pouvoirs publics, dans les pays riches ont souvent mis l'incinération sur le même plan que la décharge, laissant les pouvoirs locaux se déterminer pour l'une ou l'autre de ces solutions, tout en encourageant de plus en plus le tri sélectif des déchets pour diminuer les tonnages incinérés, et en limiter la teneur en eau (déchets alimentaires, bouteilles non vidées..).

Certaines collectivités évitent toute incinération, mais au prix du recours à l’enfouissement (ou stockage) d'une partie des déchets, même après un tri poussé. Le développement d'écoproduits pourrait à l'avenir permettre un taux bien plus élevé de recyclage ou réutilisation.
Notamment pour respecter le protocole de Kyoto, les autorités tendent à encourager le tri-recyclage, mais aussi parfois à renforcer les filières de valorisation énergétique ; méthanisation (encore très marginale en France) et/ou incinération, la méthanisation permettant aussi la valorisation de la matière organique, comme le compostage, mais nécessitant des déchets exempts de contaminants non biodégradables ou biocides. La valorisation-matière permet de fortement limiter les quantités de déchets à mettre en décharge ou à incinérer.
L'incinération reste promue en cas de crise sanitaire (Cf. élimination de déchets à risque, contaminés (vaches folles, grippe aviaire…) ou pour le traitement de certains déchets hospitaliers, avec les précautions adéquates. Cette méthode ne convient pas pour les crises de type Tchernobyl.

La crémation des cadavres jouit d'une forte acceptabilité dans le public, mais semble également pouvoir poser des problèmes environnementaux que ses promoteurs n'avaient pas pris en compte. Elle est, de plus, moins normée et moins contrôlée.

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