Implant cochléaire - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Fillette porteuse d'un implant cochléaire

L'implant cochléaire est un appareillage qui vise à restaurer un certain niveau d'audition pour certaines personnes sourdes (surdités endocochléaires profondes) et pour des personnes souffrant d'acouphènes, en stimulant directement les terminaisons nerveuses de l'audition situées dans la cochlée, au moyen d'électrodes implantées chirurgicalement.

Historique

En 1957, Charles Eyriès, otologiste et André Djourno, professeur de physique médicale, pratiquent la première opération assimilable à un implant cochléaire, ils redonnent de l'audition à un sourd total en stimulant grâce à une bobine d'induction les fibres nerveuses acoustiques de son oreille interne. Le système permet d'entendre certains sons, par exemple sous la forme de "cris de grillons". Toutefois le prototype tombe en panne après quelques semaines et n'est pas réparé.

En 1961 William House, otologiste américain, reprend les travaux d'Eyriès et implante un système fiable, progressivement proposé à des patients de plus en plus nombreux. Il s'agit là encore d'un système monoélectrode, ne permettant de reconnaître que les rythmes de la parole, et donc un simple complément à la lecture labiale.

Bien que les premiers essais d'implants multi-électrodes remontent à 1964, le premier implant cochléaire fonctionnel remonte à 1978, implanté par l'australien Graeme Clark de l'université de Melbourne.

L'utilisation chez l'adulte en a été approuvée aux États-Unis par la Food and Drug Administration en 1984 chez les adultes et en 1990 chez l'enfant.

Mais de nombreux sourds profonds refusent cette technique de l'implantation cochléaire par peur d'une double Schizophrénie du fait d'être un handicapé auditif qui se sent exclu parmi les gens de son entourage. Alors le fait d'être un sourd ET le fait d'être un "cyborg" risquent d'augmenter le sentiment d'étrangeté chez les entendants. la démarche peut être assimilée à une trahison de la culture sourde et de la langue des signes.

Coût

En France, le coût de l'implantation est compris, en 2004, entre 34 000 € (enfants) et 32 000 € (adultes), l'implant cochléaire coûtant 22 000 €, l'opération 2 à 3 000 € et la réhabilitation 4 à 6 000 €. Toutefois, selon la même source, les chiffres de prise en charge totaux dans différents pays vont de 25 à 64 000 € (valeur 2001).

Les différentes études coûts/utilité (QALY) de l'opération de pose d'implants cochléaire sont toutes positives, même chez les patients âgés jusqu'à 82 ans. Pour les enfants, les économies réalisées par la suite sur le coût de l'enseignement compensent à eux seuls un quart des coûts d'implantation.

Les fabricants d'implants cochléaires reconnus en France sont Advanced bionics SARL, Cochlear France SARL, Neurelec-MXM, Vibrant MED-EL Hearing technology.

Fonctionnement

Schéma d'implant cochléaire

Les informations sonores reçues par un appareil installé derrière le pavillon (oreille externe), sont traitées par un microprocesseur inclus dans cet appareil. Le signal électrique est envoyé vers la cochlée, par un fil reliant une antenne (posée sous la peau du sujet) qui transmet le signal aux électrodes implantées dans la cochlée (jusqu'à 22 électrodes).

Les sensations sonores perçues par le sujet peuvent au début ne pas correspondre aux sensations de l'audition normale, ni à celles de l'audition appareillée de façon externe. C'est la raison pour laquelle une éducation auditive spécifique pratiquée avec un orthophoniste est presque toujours nécessaire à sa bonne intégration par le sujet qui la porte.

Après une période d'adaptation, les résultats deviennent très souvent excellents : de très nombreux adultes devenus sourds ou enfants implantés très précocement sont par exemple capables d'utiliser le téléphone. Les publications récentes indiquent qu'approximativement un tiers des enfants implantés obtient d'excellents résultats avec une compréhension équivalente à celle d'enfants normo-entendants, qu'un autre tiers acquiert une compréhension de la parole correcte, et que le dernier tiers rencontre des difficultés (très souvent corrélées avec une implantation tardive ou la présence d'autres troubles que la surdité).

Page générée en 0.079 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise