Illettrisme - Définition

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Introduction

L'illettrisme désigne l'état d'une personne qui a bénéficié d'apprentissages, mais qui n'a pas acquis, ou a perdu, la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul. L'illettrisme est donc à distinguer de l'analphabétisme qui résulte d'une absence d'apprentissage.

L'illettrisme relève de l'accès au sens des écrits, car le texte que l'illettré ne comprend pas, lui est accessible lorsqu'il lui est lu.

Histoire

Le mot illettrisme (venant du latin illitteratus signifiant "ignorant") est un néologisme créé en 1981 par la Fondation ATD Quart Monde afin de désigner les seuls français, sortis en situation d'échec de l'école, avec une connaissance insuffisante de l'écrit, vite perdue faute d'un emploi régulier, et de les différencier de ces autres catégories d'illettrés. Auparavant, la définition de l'UNESCO de l'analphabétisme ne permettait pas de faire cette distinction.

Prévalence

En France

En France, selon une étude l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) réalisée entre 2002 et 2005, 9% (3 100 000 personnes) de la population française est en situation d'illettrisme.

L'illettrisme touche plus les hommes (59%) que les femmes (41%). Et ce taux est le plus bas chez les jeunes et augmente avec l'âge. Cet important taux d'illettrisme n'empêche pas certaines de ces personnes d'avoir un emploi, car 57% sont dans la vie active et 21% au chômage, en formation ou en inactivité. Cependant, 26% des allocataires du revenu minimum d'insertion (RMI) sont en situation d'illettrisme.

Concernant la répartition géographique, il n'y a pas de différence notable entre les zones rurales et urbaines, même si dans les zones urbaines sensibles, le taux d'illettrisme est deux fois plus important (18%) que dans la population générale (9%).

En Belgique

Une série d'indices montrent qu'en Belgique le taux de personnes analphabètes (ou illettrées) tourne autour de 10% mais il n'y a pas d'étude d'ampleur des compétences des adultes. Une chose est certaine, la situation en Belgique est la même que dans tous les pays industrialisés. Néanmoins, la Belgique présente des particularités liées aux langues (français, néerlandais et allemand) officielles. Cet aspect doit amener à étudier le phénomène de l'illettrisme en considérant la communauté linguistique dans laquelle il se présente.

Comparaisons internationales

Il existe très peu de comparaisons internationales sur l'illettrisme.

Selon une étude de l'OCDE du 6 décembre 1995, intitulée Littéracie, économie et société, effectuée dans plusieurs pays développés, la proportion de personnes de 16 à 65 ans éprouvant des difficultés pour l'écriture, la lecture, ou l'utilisation des informations, serait de 40,1% en France, 20,7% aux États-Unis, 16,6% au Canada, 14,4% en Allemagne, 10,5% aux Pays-Bas, et 7,5% en Suède. La France serait avant-dernière juste devant la Pologne. Cette étude n'a pas été diffusée par les autorités publiques en France. Cependant, cette étude ne porte pas exactement sur l'illettrisme, mais sur la littératie, c'est-à-dire de façon plus générale sur « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d'étendre ses connaissances et ses capacités. »

En prison

Le taux d'illettrisme dans la population carcérale est estimé, en France, à 40%. En Belgique, 75% des détenus sont sans diplôme, ou avec pour unique diplôme le certificat d'études de base (fin du cycle primaire).

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