Ill | |
---|---|
![]() | |
Caractéristiques | |
Longueur | 223 km |
Bassin | 4 760,5 km2 |
Bassin collecteur | Rhin |
Débit moyen | 58 m3⋅s-1 (Strasbourg) |
Régime | pluvial |
Cours | |
Se jette dans | Rhin |
Géographie | |
Pays traversés |
![]() |
L’Ill est une rivière française qui baigne la plaine d’Alsace. C’est un important affluent du Rhin, qui coule dans les départements du Haut-Rhin (68) et du Bas-Rhin (67). L’Ill a donné son nom à l’Alsace : Elsass en langues germaniques signifie Pays de l’Ill.
La longueur de son cours d'eau est de 223 km. L’Ill prend sa source dans le Jura alsacien à Winkel avec une résurgence à Ligsdorf. Il contourne alors Ferrette par l’est. La Largue (autre rivière sundgauvienne) se jette dans l’Ill à Illfurth. L’Ill bifurque vers le nord et se jette dans le Rhin en aval de Strasbourg après la chute de Gambsheim.
Long de deux cent vingt-trois kilomètres, il arrose successivement Altkirch, Mulhouse, Colmar et Sélestat.
À Mulhouse, l’Ill se divisait originellement en deux bras pour former une petite île sur laquelle, selon la légende, se serait implanté un moulin à eau, autour duquel se serait bâtie la ville de Mulhouse. Ces bras ont ensuite, au cours du Moyen Âge, été aménagés et divisés pour servir de douves aux remparts de la ville. De nos jours, la plupart des douves ont été comblées. Seuls deux bras subsistent, tous deux recouverts :
À son entrée dans Mulhouse, l’Ill se déverse en grande partie dans le canal de décharge, qui dévie le débit de l’Ill dans la Doller et protége le centre historique de Mulhouse des inondations.
Au niveau d’Erstein, l’Ill est reliée à un canal de décharge et un canal d’alimentation qui permettent d’en contrôler le débit à l’entrée de Strasbourg. Dans la traversée de Strasbourg, il se divise en plusieurs bras et concourt à la renommée touristique du quartier de la Petite France. Dans les péniches, on trouve bistrots, restaurants et discothèques.
Le nom de la ville Illkirch vient de cette rivière la traversant.
Le régime de l’Ill est pluvio-océanique, caractérisé par des hautes eaux en hiver et au début du printemps, et des basses eaux en été ainsi qu'au début de l’automne.
Le débit de l'Ill a été observé pendant une période de 35 ans (1974-2008), à la station hydrométrique de Chasseur-Froid, commune de Strasbourg, chef-lieu du département, situé peu avant le confluent de l'Ill avec le Rhin. La surface étudiée à cet endroit est de 4 600 km² soit près de 97 % de la totalité du bassin versant de la rivière qui est de 4 760,5 km².
Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Strasbourg est de 58,2 m³ par seconde.
L'Ill présente des fluctuations saisonnières de débit fort peu importantes. Les hautes eaux se déroulent en hiver et sont caractérisées par des débits mensuels moyens allant de 66,2 à 68,6 m³ par seconde, de décembre à mars inclus (avec un très léger maximum en février). Dès le mois d'avril, le débit baisse très doucement jusqu'aux basses eaux qui ont lieu en été de juillet à octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusque 48,5 et 48,4 m³ aux mois d'août et de septembre, ce qui reste très abondant. Mais les variations de débit peuvent être plus importantes selon les années.
Débit moyen mensuel (en m³/s) mesuré à la station hydrologique de Strasbourg - données calculées sur 35 ans
Ainsi le VCN3 peut chuter jusque 29 m³, en cas de période quinquennale sèche, soit 29 000 litres par seconde, ce qui doit être considéré comme restant plus que confortable.
Toutefois les crues peuvent être assez importantes, sans être vraiment dévastatrices, d'autant plus que des canaux de décharge existent (avant Strasbourg notamment). Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 140 et 170 m³. Le QIX 10 vaut 200 m³ par seconde, tandis que le QIX 20 se monte à 220 m³ et le QIX 50 à 250 m³ par seconde.
Le débit instantané maximal enregistré à Strasbourg, depuis 1974, a été de 280 m³ par seconde le 17 février 1990, tandis que la valeur journalière maximale avait été de 236 m³ par seconde le jour précédent, 16 février. En comparant le premier de ces chiffres aux valeurs des différents QIX de la rivière, il apparaît que cette crue de février 1990 était supérieure à celle prévue par le QIX 50, et était donc tout à fait exceptionnelle.
Au total, l'Ill est une rivière abondante, puissamment alimentée par les fortes précipitations vosgiennes, partiellement compensées cependant par la faiblesse des précipitations sur la plaine d'Alsace. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de l'Ill est de 398 millimètres annuellement, ce qui est assez élevé, nettement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France (plus ou moins 320 millimètres), et même supérieur à la totalité du bassin du Rhin (375 millimètres environ) bénéficiant pourtant des très importantes précipitations alpines. Le débit spécifique (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre solide de 12,6 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.