Les îles Éparses, ou îles Éparses de l’océan Indien selon la nomenclature du Code officiel géographique français, sont des petites îles du Sud-ouest de l'océan Indien situées autour de Madagascar. On distingue généralement cinq entités au sein de cet ensemble éclaté : l’île Europa, l’île Bassas-da-India, l’île Juan-de-Nova, les Îles Glorieuses, composées par l’île Grande Glorieuse et l’île du Lys, et enfin l'île Tromelin, cette dernière étant la seule située hors du canal du Mozambique.
Les îles Éparses constituent l'un des cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises, un territoire d'outre-mer français qui ne compte aucune population permanente. Quatorze militaires et un gendarme se relaient tous les quarante-cinq jours sur les principales îles, sauf sur Tromelin, occupée par des météorologues. Cette dernière est revendiquée par la République de Maurice alors que toutes les autres, dans le canal, le sont par Madagascar.
Les îles Éparses sont situées :
En outre,
Île | Terres émergées | Lagon | ZEE | Coordonnées |
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Île Bassas-da-India | <1 km² | 79,8 km² | 123 700 km² | |
Île Europa | 30 km² | 9 km² | 127 300 km² | |
Îles Glorieuses | 7 km² | 29,6 km² | 48 350 km² | |
Île Juan-de-Nova | 5 km² | 61 050 km² | ||
Île Tromelin | 1 km² | 280 000 km² | ||
Îles Éparses | 44 km2 | 118,4 km2 | 640 400 km2 |
Les îles Éparses sont toutes d’origine coralliennes, comme en témoigne leur morphologie, sous forme d’atoll pour l’île Bassas-da-India, les îles Glorieuses, l’île Juan-de-Nova et l’île Europa, ou sous forme d'atoll surélevé pour l’île Tromelin. Cumulant 44 km2 de superficie, le point culminant ne dépasse pas quelques mètres d’altitude. La plus grande des îles est celle d’Europa avec 30 km2 tandis que la plus petite est l’île Bassas-da-India qui se retrouve quasiment totalement submergée à marée haute.
Situées à des latitudes comprises entre 22° sud pour l’île Europa et 11° sud pour l’île du Lys des îles Glorieuses, les îles Éparses sont soumises à un climat tropical et situées sur la trajectoire des cyclones provenant du nord-est. L’absence de relief limite toutefois les précipitations sur ces îles au regard d’une île montagneuse qui bloque les nuages.
La végétation tropicale des îles Éparses est disparate d’une île à l’autre : totalement absente sur l’île Bassas-da-India, elle est relativement luxuriante sur l’île Europa avec une forêt d’euphorbes et une mangrove et sur les îles Glorieuses, composée uniquement de cocotiers et de filaos sur l’île Juan-de-Nova et d’herbacées et d’arbustes sur l’île Tromelin. Cette végétation relativement pauvre pour des îles situées sous les tropiques s’explique par la nature essentiellement calcaire du sol des différentes îles ce qui ne permet pas une bonne rétention des eaux de pluie.
La faune est en revanche très riche et diversifiée dans les îles Éparses. La faune sous-marine est notamment représentée par des coraux qui forment les barrières coralliennes entourant chacune des îles et des tortues de mer venant pondre périodiquement à l’île Europa et l’île Tromelin. L’avifaune est représentée par des colonies d’oiseaux de mer comme des frégates et des fous à l’île Europa, des sternes à l’île Europa et aux îles Glorieuses la plus grande colonie de sternes fuligineuses de l’océan Indien et une des plus importantes au monde à l’île Juan-de-Nova mais aussi des flamants roses à l’île Europa. Enfin, des chèvres sauvages vivent sur l’île d’Europa qui est envahie de moustiques au coucher du soleil.
De par leur éloignement relatif vis-à-vis d’elles-même et des pays et territoires voisins, la zone économique exclusive des îles Éparses est très étendue avec 640 400 km2 au total. L’exploitation de ses ressources halieutiques est soumise à la loi du 18 juin 1966 s’appliquant aux Terres australes et antarctiques françaises, ce qui signifie que, dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive, seuls les navires de pêche s’étant signalés aux autorités peuvent y entrer et que seuls ceux autorisés peuvent y pratiquer la pêche.
À l’exception de l’île Bassas-da-India, toutes les îles sont habitées par au moins un gendarme (sauf l’île Tromelin), des météorologues et parfois des scientifiques.