Îles Canaries (es) Islas Canarias | |
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Drapeau | Blason |
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Pays |
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Capitale | Santa Cruz de Tenerife, Las Palmas de Gran Canaria |
Superficie – total – % de l'Espagne | 13e rang 7 447 km² 1,5 % |
Population – Totale (2007) – % de l'Espagne – Densité | 8er rang 2 025 951 hab. 4,48 % 272,0 hab./km² |
Gentilé – Français – Espagnol | Canarien(ne) canario/a |
Statut d'autonomie | 16 août 1982 |
ISO 3166-2:ES | ES-CN |
Sièges au Parlement | 15 députés 13 sénateurs |
Président | Paulino Rivero Baute (CC/PP) |
Localisation | |
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Les îles Canaries (en espagnol Islas Canarias) sont une des dix-sept communautés autonomes espagnoles, située dans un archipel atlantique, au nord-ouest du Sahara occidental. Elles sont divisées en deux provinces : Las Palmas et Santa Cruz de Tenerife. Elles font partie des régions ultrapériphériques de l'Union européenne.
Les îles Canaries ne font pas partie de la plate-forme continentale africaine mais sont un archipel volcanique de l'Océan Atlantique. Dans la mythologie grecque, elles étaient associées au jardin des Hespérides. Une partie de son territoire est couvert par une végétation typique de la région, la laurisylve.
Jusqu'en 1927, Santa Cruz de Tenerife est la seule capitale de l'archipel. Cette ville doit, à partir de cette année-là, partager cette fonction avec Las Palmas de Gran Canaria.
Les îles Canaries tirent leur nom du latin Canariae Insulae (îles aux chiens), nom appliqué initialement à la seule Grande Canarie (Canaria Insula). Il provient des grands chiens sauvages (canes) que les premiers explorateurs ont découverts sur l'île, à moins que ce ne soit à cause des phoques, également désignés sous le nom de « chiens de mer ».
La mythologie gréco-romaine situe aux îles les limites du monde connu (l'« Écoumène »). L'imagination des classiques situe sur les îles les Champs Elysées, le jardin des Héspérides et l'Atlantide de Platon. Les îles Canaries sont connues depuis l'antiquité sous le nom d'« îles Fortunées » ou « îles des bienheureux » . Elles seront redécouvertes par les Européens au XIIe siècle.
Les îles Canaries étaient connues des Phéniciens et des Carthaginois. Cependant, dans les écrits phéniciens, pas un mot ne traite des aborigènes des îles Canaries, si ce n'est pour décrire les exactions perpétrées par les explorateurs sur les Guanches.
Il est pour le moment impossible de déterminer avec certitude quand et par qui furent découverts les Canariens. Mais les Amazighes (Berbère) sont sans doute les premiers a habiter les îles selon les données historiques, linguistiques et archéologiques connues à nos jours. Certains disent les Portugais, d'autres encore les Génois… Il paraît qu'en 1335 débarquèrent à Lisbonne 2 bateaux contenant 4 prisonniers guanches. Ces bateaux étaient affrétés par le roi du Portugal avec un équipage florentin, génois et espagnol. Ces bateaux auraient atteint les îles en juillet de l'année 1341 sous le commandement du Florentin Angiolino del Teggihia de Corbizzi, avec comme pilote le Génois Niccoloso da Recco. Ils y restèrent 5 mois et, à leur retour à Lisbonne, ils apportèrent tant de choses intéressantes que Boccace en personne prit sa plume pour écrire un portrait des Guanches en se fondant sur les données apportées par Recco. Selon ce que rapporte Boccace, les îles Canaries « sont des terres rocailleuses sans aucun type de cultures agricoles, mais riches en chèvres et autres animaux et remplies d'hommes et de femmes dénudés s'apparentant à des sauvages. Certains de ces hommes semblent avoir du pouvoir sur les autres et s'habillent de peaux de chèvres teintes à l'aide de safran et de colorants rouges. Ces peaux ont l'air fines et sont cousues avec soin grâce à des fils faits en tripes d'animaux. […] Leur langage est très doux, et leur façon de parler très vive et rapide rappelle l'italien ». Boccace posa le problème qui intrigue toujours ceux qui étudient les Guanches, c'est-à-dire comment est-il possible que dans les îles Canaries coexistent aux côtés de troglodytes, des gens de cultures supérieures qui ont des maisons avec potagers remplis de légumes ? Ces Guanches plus civilisés des îles orientales vivaient aussi dénudés ou presque. En revanche, ils cultivaient le blé et vivaient dans des villes. Ils avaient des rois, des prêtres et une noblesse, ils adoraient une divinité féminine et embaumaient leurs morts. Les deux groupes, les troglodytes et les agriculteurs civilisés, étaient blonds aux yeux bleus et très grands, comme des individus de type germanique. Les Guanches étaient des hommes de plus de 2 mètres, à la peau claire, vivant de l'élevage et de l'agriculture avant la venue des colons espagnols.
Dans les années qui suivirent, les îles furent le lieu de prédilection pour les chasseurs d'esclaves de tous les horizons qui capturaient les grands blonds afin de les revendre aux seigneurs d'Afrique du Nord. Et ceci jusqu'en 1402 et l'arrivée du navigateur dieppois Jean de Béthencourt accompagné d'émigrants français. Béthencourt, qui avait pour but la christianisation des îles, parvint à s'établir à Lanzarote, puis à Fuerteventura et à El Hierro. Il fut reconnu roi des Canaries par Henri III de Castille, mais ne mit jamais pied sur les autres îles, beaucoup plus peuplées et dont les habitants étaient de farouches guerriers. Jean de Béthencourt est né en 1362 en pays de Caux, à Grainville-la-Teinturière. Les tisserands de Grainville-la-Teinturière tirent leur fortune d'un colorant issu d'un lichen (l'orseille Roccella tinctoria). Ce lichen est très présent sur les îles Canaries où il est utilisé depuis les temps les plus reculés pour teindre la laine d'une couleur pourpre. Il est donc fort probable que Jean de Béthencourt avait également des visées lucratives lors de la conquête des îles Canaries.
Pendant des dizaines d'années, Portugais et Espagnols se disputèrent la possession des terres. L'archipel, étape importante sur les routes maritimes conduisant vers l'Afrique australe, l'Asie et l'Amérique, fut finalement attribué à l'Espagne en 1479 par le traité d’Alcáçovas.
La conquête des dernières îles ne se fit qu'en 1491 pour La Palma et en 1496 pour Tenerife.
Massacrés, emmenés en esclavage ou assimilés par les colons, les différents peuples Guanches disparurent, ainsi que leurs langues et leur culture.
Christophe Colomb y vécut et y fit escale pendant son voyage de découverte de l'Amérique.