Île du Diable | ||
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Géographie | ||
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Pays |
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Archipel | Îles du Salut | |
Localisation | Océan Atlantique | |
Coordonnées | ||
Superficie | 0,14 km2 | |
Point culminant | non nommé (40 m) | |
Géologie | Île continentale | |
Administration | ||
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Région d'outre-mer | Guyane | |
Département d'outre-mer | Guyane | |
Commune | Kourou | |
Démographie | ||
Population | Aucun habitant | |
Autres informations | ||
Découverte | Préhistoire | |
Fuseau horaire | UTC-3 | |
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Îles de France |
L'île du Diable est l'une des trois îles du Salut, baptisées ainsi par Jean-Baptiste Thibault de Chanvalon (ou Chanvallon) en 1763, lorsqu'il y installe des colons survivants des épidémies qui sévissent sur la côte de Kourou. L'île du Diable aurait été baptisée ainsi par les indiens Galibis, qui ont fait de cet îlot rocheux dépourvu de végétation la résidence de l'Iroucan, c'est-à-dire de l'esprit du mal.
Rattachée administrativement à la commune de Kourou, cette petite île rocheuse, longue de 1 200 mètres et large de 400, aujourd'hui recouverte de palmiers, a servi de bagne pour les prisonniers politiques français et les détenus de droit commun.
Parmi les premiers occupants déportés sur l'île, figure Charles Delescluze, futur dirigeant de la Commune de Paris et condamné en 1849 pour complot. Petit à petit, l'île se peuple puis se dépeuple, soit parce que les déportés sont amnistiés, soit parce qu'ils s'évadent, soit parce qu'ils y meurent. Sur les 329 condamnés qui séjournent dans l'île depuis 1852, 76 sont morts, 177 sont revenus en France, 58 se sont évadés et 17 se sont installés en Guyane après leur libération.
En 1866, il ne reste plus qu'un seul condamné, Tibaldi, envoyé en déportation en 1857 pour complot contre l'empereur. L'île sert alors de léproserie pour les forçats affectés par le bacille, qu'il est nécessaire d'isoler pour éviter les risques de propagation de l'épidémie.
En 1895, la détention d'Alfred Dreyfus lui redonne sa vocation première : un lieu de déportation politique. Lorsque Dreyfus revient en France pour la révision de son procès, l'administration pénitentiaire s'interroge à nouveau sur la fonction à donner à l'île ; il est prévu d'en faire un sanatorium pour le personnel libre de la colonie, mais l'approche de la Première Guerre mondiale lui redonne son statut de bagne pour déportés.
Le bagne sera fermé en 1946, et la majorité des prisonniers retournera en France métropolitaine ; d'autres s'installeront en Guyane. De nos jours, l'île appartient au centre spatial guyanais. Les îles sont aussi ouvertes au grand public, sauf en cas de tir des fusées Ariane.