La première expédition documentée de l'île de Sable fut effectuée par l'explorateur portugais João Álvares Fagundes qui parcourut la zone en 1520-1521. Une tentative de colonisation par la France à la fin du XVIe siècle a échoué (voir : Troilus de Mesgouez). Le 15 janvier 1634, la Compagnie de la Nouvelle-France concède à l’île à Claude de Launay-Rasilly, qui la vendit avec ses autres concessions acadiennes à Charles de Menou d'Aulnay, le 16 janvier 1642.
Selon le Dictionnaire généalogique du Canada, on aurait demandé à Isaac de Razilly de venir au secours de naufragés réfugiés sur cette île. Cependant le document du XVIIIe siècle qui en fait état ne semble pas très fiable.
Un phare fut construit dans les années 1790 par le gouvernement britannique et l'équipe chargée de sa maintenance constitua les premiers habitants permanents de l'île. Au début du XXe siècle, la compagnie Marconi y établit une station de télégraphie sans fil et le gouvernement canadien une station météorologique.
Cette station météo est justifiée par le fait que l'île n'est pas très éloignée des grandes routes maritimes entre Londres et Boston et reste exposée à des conditions météo délicates, en plus d'être entourée de hauts-fonds. Les pêcheurs de Nouvelle-Écosse vont souvent sur le banc de l'île de Sable, moins poissonneux que celui de Terre-Neuve mais appréciable.
L'île est dans la zone de friction potentielle entre les courants du Gulf Stream et du Labrador, ce qui l'expose à des brumes épaisses et des tempêtes violentes. Les bateaux, alors, s'égaraient et venaient s'ensabler sur les côtes de l'île, qui est le sommet d'un erg sous-marin. Le gouvernement canadien a recensé près de 500 naufrages tout autour de l'île et dressé une carte répertoriant chacun d'entre eux.
Jusqu'au début du XXIe siècle, l'île possédait deux phares, l'un à l'ouest, l'autre à l'est, et abritait les familles des gardiens respectifs, ainsi que l'équipe d'un poste de secours. Les phares sont désormais automatiques, mais les services des ministères d'Environnement Canada et de Pêches et Océans Canada effectuent des mesures météorologiques et atmosphériques dans une station occupée en permanence, du fait de la situation unique de l'île de Sable.
La constitution du Canada précise que l'île est sous la responsabilité du gouvernement fédéral. L'île est administrativement une partie de la municipalité régionale et du district électoral d'Halifax, bien qu'Halifax soit distante de 300 km.
Afin de préserver l'écologie fragile de l'île, l'autorisation spécifique de la Garde côtière canadienne est nécessaire pour y débarquer. Les forces armées canadiennes patrouillent en continu la zone, en partie à cause de la présence de gaz naturel et donc de plate-forme pétrolières et d'un gazoduc sous-marin. L'héliport de l'île peut servir de base d'urgence pour d'éventuelles opérations de secours en mer.
Refuge d'oiseaux de l'Île-de-Sable | |
---|---|
Catégorie IUCN | Ia |
Pays |
![]() |
Superficie | 23,5 km2 |
Création | 1977 |
Administration | Service canadien de la faune |
modifier |
L'île a été reconnu en 1977 comme refuge d'oiseaux migrateurs en vertu de la loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs.
En 2008, le gouvernement fédéral a suggéré de changer le statut du refuge pour celui de réserve nationale de faune. le 25 janvier 2010, le gouvernement fédéral a conclu une entente avec la Nouvelle-Écosse dans le but de donner le statut de parc national ou de réserve nationale de faune à l'île. Ils tiendront des consultations publiques en 2010 avant de choisir le statut le plus approprié pour l'île.