Île de Man - Définition

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Introduction

L’île de Man, Isle of Man en anglais, Ellan Vannin en mannois, ou Mann, Mannin en mannois, est un territoire britannique formé d’une île principale et de quelques îlots situés en mer d’Irlande, au centre des îles Britanniques. L’île de Man forme une dépendance de la Couronne britannique, c'est-à-dire que l’île n'appartient ni au Royaume-Uni ni à l’Union européenne mais relève directement de la propriété du souverain britannique, actuellement la reine Élisabeth II. Ce statut n’en fait toutefois pas un État reconnu indépendant mais celui-ci dispose d’une large autonomie politique et économique.

L’île de Man est une terre celte depuis la protohistoire, puis devient un royaume viking au Moyen Âge, soumis à l’influence anglo-saxonne. Les dominateurs scandinaves y ont fondé un système politique fondé sur le principe des « citoyens libres » et s’organisant autour du Tynwald qui serait le plus ancien parlement en fonctionnement continu du monde.

L’île de Man fait aujourd'hui partie des six nations celtiques (avec l'Irlande, les Cornouailles, la Bretagne, l'Écosse et le Pays de Galles) reconnues par le Congrès celtique et la Ligue celtique.

Les habitants de l’île de Man sont les Mannois et les Mannoises.

Géographie

Carte de l’île de Man
L'île de Man - Ramsey, Kirk Michael
Le mont Snaefell, point culminant de l'île de Man

L’île de Man est située dans la mer d’Irlande, à égale distance des côtes d’Irlande, d’Angleterre et d’Écosse.

L’île de Man est relativement grande (572 km2, 53 km de long sur 21 de large) mais peu élevée avec 621 m d’altitude maximale au Snaefell. Elle est entourée par quelques petites îles comme Calf of Man et Saint-Patrick. Sa végétation est principalement formée de landes et de prairies.

Comme l'Écosse, elle repose sur un vieux socle hercynien constitué de schistes. Rehaussée par un mouvement tectonique puis rabotée par les glaces du quaternaire, l'île culmine au mont Snaefell à 621 m. Les moraines ont engendré une plaine triangulaire au nord qui contraste avec les montagnes de l'intérieur.

Histoire

Préhistoire

Des recherches récentes tendraient à démontrer qu'avant 8500 av. , Man était reliée à la Cumbrie au moyen d'une bande de terre qui a progressivement été envahie par la mer. Il n'existe pas de preuve pourtant qu'à cette époque Man était habitée.

L'arrivée de groupes humains sur l'île de Man semble toutefois antérieure d'au moins mille années aux principaux vestiges du Néolithique que l'on trouve sur plusieurs sites.

C'est le Néolithique qui a laissé le plus de vestiges sur l'île de Man. Le site de Minorca, près de la petite ville de Laxey, abrite un cairn, dénommé la « Tombe du roi Orry » et attribué à tort au héros mannois Godred Crovan (mort en 1095). Cette tombe de 12 mètres de long lui est très antérieure et date de -4000 environ. On date de la même période le site de Mull Hill, au sud de l'île, cercle de pierres de 18 mètres de diamètre. Le site de Cashtal yn Ard, dans la paroisse de Maughold, lui, est plus récent (-2000).

Cette époque marque aussi le début des structures militaires défensives, comme sur la colline de South Barrule. Deux remparts circulaires fortifiés laissent supposer que la communauté y ressentait la nécessité de s'unir pour faire face à l'adversité.

Période celte

Ruines de la cathédrale Saint-German, sur l'île de Saint-Patrick.

L’installation des peuples celtes remonte vers 500 av. J.-C.. La langue mannoise, appartenant à la branche gaélique des langues celtiques, ne se différenciera de l'erse qu'à partir du XVe siècle.

Il est communément admis que le christianisme fut importé sur l’île de Man par le moine irlandais Patrick d'Irlande et que, par la suite, des moines venus de pays celtiques, et de l’Irlande en particulier, effectuèrent des voyages missionnaires à partir de l’an 500.

Ces missionnaires contribuèrent à l’édification de petites chapelles dans lesquelles ils priaient. Mais l'exiguïté des lieux obligeait à pratiquer les baptêmes et la prédication à l’extérieur.

On recense sur l’île 35 croix celtiques (nommées keeills) remontant probablement à cette époque, mais il en existait au moins 174 que des documents anciens citent. Ces croix étaient généralement érigées sur des monuments funéraires. De nombreuses églises et chapelles ont été édifiées sur l’emplacement de keeills.

Période scandinave

Le château de Peel.

On peut dissocier deux époques durant la domination scandinave de l’île de Man : avant la conquête de l'île par Godfred IV Crovan, en 1079, et après cette conquête. La première période a été marquée par la guerre, alors que la seconde est plus pacifique.

Entre 800 et 815, les Vikings sont venus à Man essentiellement pour le pillage. Entre 850 et 990, ils s’établissent sur l’île et cette dernière passe sous le contrôle des rois scandinaves de Dublin. Entre 990 et 1079 enfin, l’île est sujette des puissants jarls des Orcades.

Durant toute la période scandinave, l’île a été nominalement sous la suzeraineté des rois de Norvège, mais ces derniers n’ont eu que rarement l’occasion de faire valoir leurs droits, à l’exception de Harald Ier de Norvège en 885, de Magnus III de Norvège, à la fin du XIe siècle, et de Håkon IV de Norvège, à partir de 1217.

Peu de choses sont connues sur Godfred IV, qui a conquis Man en 1079. Il aurait établi sa domination sur Dublin et la plus grande partie du Leinster. Il est resté dans les traditions de l’île de Man sous le nom de Roi Gorse, ou Orry. Les îles placées sous son contrôle sont appelées Sudr-eyjar, les îles du Sud (île de Man et toutes les petites îles à l’ouest de l’Écosse), par opposition aux Nordr-Eyjar, les îles du Nord (Orcades et Shetlands).

Le fils de Godfred IV, Olaf Ier de Man, exerce un pouvoir considérable et son alliance avec les rois d’Irlande et d’Écosse est si bien établie que l’île connaît la paix pendant l’ensemble de son règne (1137-1152). Durant les années 1130, l’Église envoie Wimund sur l’île de Man pour qu’il y fonde le premier évêché. Peu de temps après, il abandonne son épiscopat et se lance dans la piraterie à travers l’Écosse et les îles voisines.

Le fils d’Olaf Ier, Godfred V de Man, règne momentanément sur Dublin, avant de perdre une partie des îles, à l'exception de celles situées sur la côte d’Argyll.

Au début du XIIIe siècle, Ragnald IV de Man prête hommage au roi d’Angleterre Jean sans Terre. C’est la première fois que l’Angleterre s’immisce dans les affaires de l’île. Il faudra toutefois une longue période de domination écossaise avant que l’île ne devienne vraiment anglaise.

Période britannique

James Stanley, 7e comte de Derby, dit « le Grand Stanley », seigneur de Man de 1627 à 1651.

Les décennies qui suivent sont le théâtre de rivalités entre Écosse et Angleterre pour la domination de l'île de Man. Mais la dynastie écossaise s'affaiblissant dès la fin du XIIIe siècle, c'est sans opposition que le roi d'Angleterre Édouard Ier revendique l'île et en prend possession en 1290.

En 1333, le nouveau roi, Édouard III, remet l'île à William Montagu, premier comte de Salisbury. Plusieurs souverains à la solde de l'Angleterre vont dominer l'île de Man, mais il faudra attendre 1405 pour voir une dynastie s'y installer à long terme : les comtes de Derby. Leur représentant emblématique, James Stanley, dotera l'île d'infrastructures défensives et politiques de qualité. La dynastie des Derby se poursuivra jusqu'à James Stanley, 10e comte de Derby, qui mourra le 1er février 1736 sans héritier mâle. Si son titre de comte de Derby passe à son cousin Edward Stanley, celui de seigneur de Man et de Baron Strange reviennent en revanche à la maison d'Atholl, représentée par James Murray.

James Murray meurt en 1764 à Dunkeld (Écosse), sans avoir de descendant mâle survivant. Pour cette raison, c'est son neveu, John Murray qui hérite du titre de duc d'Atholl et de la seigneurie de l'île de Man. L'Angleterre intervient dans la gestion de l'île alors que John Murray est à la tête d'un réseau de trafic illicite de marchandises. Pour cette raison, la Couronne le persuade de vendre l'île de Man pour 70 000 livres sterling (1765). Alors que le quatrième duc d'Atholl mène campagne pour que la Couronne finance davantage la présence de la famille des Atholl sur l'île, celui-ci est subitement nommé gouverneur, ce qui l'apaisera définitivement (1793 à 1828).

Période contemporaine

En 1866, l’île de Man obtient un gouvernement local autonome ; cette autonomie n'est d'abord que formelle, mais a peu à peu été étendue. Pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement britannique interne sur l’île de Man les civils ressortissants des puissances ennemies.

Au début du XXe siècle, on a pu observer un renouveau de la musique et des danses traditionnelles, ainsi que, dans une moindre mesure, de la langue mannoise — ce qui n'empêcha pas le dernier locuteur, Ned Maddrell, de s’éteindre dans les années 1970.

Dans les années 1960–1970, le tourisme en provenance des îles Britanniques commença à péricliter, en partie à cause de l’essor de l’aviation civile et de l’attrait nouveau exercé par l’Espagne. Le gouvernement mannois réagit à cette situation en faisant de l’île un paradis fiscal, ce qui stimula l’économie, en dépit de quelques affaires de corruption.

Depuis les années 1990 et le début du XXIe siècle, la culture mannoise est l’objet d'une plus grande reconnaissance, ce que tend à montrer l’ouverture de la première école primaire dont les cours sont donnés en mannois ; la croissance économique reprend.

Subdivisions

Carte des subdivisions de l’île de Man.

Historiquement, l’île de Man était divisé en 2 zones (nord et sud) modifiées plus tard en côtés (nord-ouest et sud-est) subdivisé en 17 paroisses dites « insulaires » (Insular Parish, encore utilisée de façon traditionnelle, principalement pour les besoins géographiques ou culturels), et qui comprennent 15 anciennes paroisses religieuses et les deux districts actuels). Les limites des paroisses et même de certains sheadings ont varié avec le temps (ainsi les 2 districts actuels étaient des paroisses auparavant).

Sheadings

La subdivision administrative principale actuelle se compose de 6 sheadings, présentés dans l’ordre traditionnel mannois dans le sens des aiguilles d’une montre :

  • du côté nord-ouest (essentiellement rural) :
    • le sheading de Glenfaba (où se situe la ville de Peel),
    • le sheading de Michael (à ne pas confondre avec le village ou district homonyme),
    • le sheading d’Ayre ;
  • du côté sud-est (le plus peuplé aujourd‘hui) :
    • le sheading de Garff (où se situe la ville de Ramsey),
    • le sheading de Middle (où se situe la ville capitale de Douglas),
    • le sheading de Rushen (où se situe la ville de Castletown).

Deux des sheadings actuels, Garff et Middle, sont différents de leur définition historique depuis 1796, date à laquelle la paroisse de Onchan (devenue alors village) a été déplacée du premier vers le second.

Paroisses administratives

Les sheadings sont eux-mêmes subdivisés administrativement en 24 entités généralement désignées par le terme de « paroisses administratives » (pour les distinguer des 17 paroisses traditionnelles) ou très souvent simplement par « paroisses » (parish, au pluriel parishes) ; en fait ces paroisses administratives sont de 4 types différents (en fonction de leur densité de population, et non de leur superficie ou population totale) :

  • 4 villes (towns) (dont la capitale Douglas) parfois appelées aussi « paroisses urbaines » (town parishes) dans certains documents officiels ;
  • 5 villages (villages) (dont les 2 districts, dénomination préférée dans les documents actuels pour les villages les moins peuplés, formés de bourgs ruraux) ;
  • et 15 autres paroisses (parishes) rurales (dont la définition actuelle est parfois différente, plus petite, de celle des anciennes paroisses insulaires, dont ont été exclues les villes actuelles).

Circonscriptions électorales

Pour les besoins électoraux, l’archipel est découpée en 23 circonscriptions électorales (qui peuvent comprendre des parties de plusieurs sheadings) regroupant les entités ci-dessus, sans franchir toutefois l’ancienne division traditionnelle entre les côtés nord-ouest et sud-est :

  • 4 circonscriptions subdivisent la ville capitale (le centre historique est dans la circonscription de Douglas Ouest),
  • 19 autres circonscriptions regroupent les 23 autres subdivisions administratives.

Faune

Une célèbre race de chat originaire de l’île de Man, le manx, a pour caractéristique d’avoir une queue très courte, voire absente.

Autre race typique de l’île, le mouton loaghtan.

Flore

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