Île de Clipperton - Définition

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Des ressources intérieures inexistantes

Le phosphate a été exploité de 1898 à 1917. Les ressources de guano sont également épuisées. Aujourd'hui inhabité, l'îlot n'abrite même plus de station météorologique.

Écosystèmes

Une cocoteraie sur l'île de Clipperton.

Le lagon (de 5 mètres de fond en moyenne, 90 mètres au maximum (profondeur mesurée à hauteur du « trou sans fond »), eau de surface faiblement salée) est clos (ni passe ni hoa).
L'eau marine y entre par les vagues qui franchissent le cordon lors des tempêtes, mais il se dégrade : nombreux récifs et coraux morts au sud (sur 14 espèces de coraux encore présentes en 1958, il n'en restait que 8 en 1994, dominées par 3 espèces Pocillopora, Pavona et Porites).

On a aussi assisté à une dégradation de l’herbier à Ruppia maritima (phanérogames) qui couvrait 45 % du lagon, eutrophisation exacerbée par un apport de guano estimé à 650 t/an, par des nombreux oiseaux marins qui y trouvent une escale puisque l’île étant la seule terre émergée entre le continent et les plus proches archipels polynésiens (la présence de ces nombreux oiseaux rend délicate l'utilisation de la piste d’atterrissage sur l'île, ou les transbordements par hélicoptère depuis un navire). Et le nombre de cocotiers est en diminution.

Le paysage terrestre uniforme n’offre qu’un petit nombre d’habitats. À la suite d'un naufrage daté de l'an 2000, des rats ont été introduits dans cet écosystème fragile qui s'en est trouvé profondément bouleversé. La flore est très rare, constituant essentiellement en quelques bouquets de cocotiers poussant sur un sol exposé à une forte insolation, et aux cyclones sur un substrat pauvre et peu diversifié (sables et graviers coralliens) qui - dans la région nord-ouest de l’île - a été dégradé par l'exploitation du limon phosphaté (de 1892 à 1917).

Faune

Malgré des ressources limitées la faune comprend de nombreux individus vivant cependant sur l’île :

  • crustacés : des crabes : 11 millions de crabes orange de la famille des Gecarcinadae (selon l'UICN, 2008) ;
  • oiseaux : l'île est le seul lieu de ponte possible au milieu d'une surface d'océan de plusieurs millions de km2. Elle abrite la plus grande colonie de fous masqués au monde (110 000 individus dénombrés en 1997 et 2001 par C. Jost, confirmé en 2005).
    Au moins 11 espèces vivaient autrefois sur l'île, dont 10 oiseaux marins. En 1980, 6 espèces étaient encore présentes dont les fous (principalement Sula leucogaster et Sula dactylatra) constituant plus de 95 % des populations. Leur nombre a augmenté suite à - en 1958 - l'éradication des porcs introduits en 1897 par les exploitants de phosphate (D’autres porcs introduits en 1966 furent tués par une mission française en 1968).
    Fulica americana, la seule espèce nicheuse terrestre avait déjà disparu en 1980. Sur 11 espèces, 5 avaient disparu en 1980 et deux régressaient.
  • reptiles : Un lézard (Emoia cyanura) est répertorié, et un gecko (Gehyra mutilata) y est peut-être présent, selon l'IUCN. En 1832, des tortues vertes venaient pondre sur l'île. Elles n'ont pas été signalées depuis. Le serpent marin Pelamis platurus est encore présent.
  • poissons : Au moins deux espèces de poissons étaient jadis présentes dans le lagon (disparues en 1980), mais 112 espèces sont répertoriées hors du lagon, dont 5 ou 6 endémiques. Les requins abondent dans les eaux voisines.
  • mammifères : Les dauphins sont fréquents autour de l'atoll, dont Stenella longirostris, Stenella attenuata, mais aussi Tursiops truncatus, Stenella coeruleaolaba et Delphinus delphis.

Flore

  • 54 espèces d'algues sont répertoriées sur l'atoll. Les herbiers aquatiques se dégradent.
  • La flore de graminées et de vivaces est dominée par 4 espèces.
    Elle était en 2007 composée de 26 phanérogames, 3 mousses, quelques lichens et champignons identifiés, pour l'essentiel probablement introduit par l'homme. Le tapis d'Ipomoea pes-caprae encore présent en 1958 était déjà relictuel en 1980 (suite à un excès d’apport azoté par les oiseaux ?). Quelques vasières, mares et fossés abritent près du lagon des Cypéracées (en régression). Une espèce de cocotier a été introduite par l’homme, actuellement en expansion sous forme de quelques bosquets.

Pollution

Les écosystèmes de l'île de Clipperton (bosquets, sols dénudés, lagon et fonds marins proches) sont également régulièrement recouverts par des déchets dérivants, qui forment une pollution inquiétante.

Il reste, éparpillées sur l’île, des munitions vides et de nombreuses carcasses de moteurs laissées après l'occupation américaine de 1944 et par l'ancienne exploitation du guano au début du XXe siècle. Les anciennes baraques sont en état de délabrement. Toutefois ces déchets constituent des abris artificiels pour les populations de crustacés aux heures les plus chaudes.

L’île a été recommandée par l’Oceania Program de l’Asian Wetland Bureau pour inscription en Zone humide Ramsar en 1994. Elles est toujours sur la liste des sites susceptibles d’être désignées au titre de la Convention de Ramsar.

Le 10 février 2010, le chimiquier Sichem Osprey de la compagnie norvégienne Eitzen s'échoue sur les récifs entourant l'île avec dans sa cale notamment 10 000 tonnes de xylène et des huiles animales et végétales. Des opérations de pompage doivent être mises en place pour prévenir d'éventuelles fuites de xylène (le navire est toutefois à double coque) et alléger le navire qui trois semaines plus tard est toujours échoué. Le navire est remis à flot le 5 mars 2010 sans qu'il n'y ait eu de pollution à déplorer.

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