Île Sainte-Marie - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Île Sainte-Marie
Île Sainte-Marie
Administration
Pays Flag of Madagascar.svg  Madagascar
Région Analanjirofo
Province Tamatave
District District de Sainte-Marie

L'île Sainte-Marie autrefois nommée Nossi-Ibrahim devenu aujourd'hui en malgache Nosy Boraha (peu usité), est une île de la région d'Analanjirofo, dont les côtes sont à 5 à 12 kilomètres des rivages Nord-Est de Madagascar, dans l'océan Indien. De forme très allongée, elle mesure 49 km de long sur 5 km de large avec une orientation S-SW/N-NE. Au sud, l'île aux Nattes (2,5 km sur 1,5 km) est séparée de l'île Sainte-Marie par un bras de mer d'environ 400 m de large. Un lagon entoure ces deux îles.

Le village principal est Ambodifotatra, à environ 10 km du sud de l'île. L'aéroport est situé à la pointe sud de l'île et est desservi par Air Madagascar depuis Antananarivo et Toamasina. De nombreux hôtels se situent essentiellement entre l'aéroport et Ambodifotatra.

L'église de Sainte-Marie, située à proximité d'Ambodifotatra, construite en 1857, est la plus vieille église de Madagascar.

L'île est au voisinage d'anses et baies remarquables. Les célèbres baies d'Antongil et de Tintingue ont été des repaires de pirates des mers du Sud, l'activité des flibustiers et forbans y connaissant une croissance à l'époque classique entre 1620 et 1680.

L'île, pacifiée par la marine royale et déjà occupée par des ressortissants français dès 1750, est devenue une colonie française vers 1820-1822. L'exploitation du bois, la culture de la canne à sucre et du riz, l'élevage des bœufs à des fins d'exportation ont contribué à l'essor de la petite ville capitale Port-Louis. À la fin des années 1860, l'île s'étend d'après un cadastre local sur 90 995 hectares et compte 5 900 habitants. Elle fait partie du gouvernement de Mayotte et n'est rattachée à la grande île de Madagascar qu'à la fin du siècle.

Destination touristique, elle est connue pour son caractère authentique et préservé, ses regroupements de baleines à bosse, son histoire romanesque et l'accueil de ses habitants.

Localisation de l'île Sainte-Marie

Une histoire romanesque

Vers 1506, des navigateurs portugais découvrirent l'île, le jour de l’assomption, tout en échappant à un naufrage. Comme il était d’usage, ils donnèrent à l’endroit découvert le nom du saint du jour : « Santa Maria ». A cette époque, de Constantin fait la description suivante de l’île : « Les hommes avaient quatre javelines garnies de pointe d’argent. (...) n’avaient qu’un vêtement fort adroitement tissé de quelques herbes de diverses couleurs. Ils portaient chacun un roseau avec de l’eau salée. C’étaient de grands hommes, puissants, tels que sont communément tous ceux de cette île. Ils ont de grands boucliers de bois ils se couvrent tout entier lorsqu’ils se baissent, en sorte qu’on ne peut voir qu’une partie de leurs pieds. L'île a de longueur du nord au sud environ un degré. Le paysage est agréable. Elle est remplie de grands arbres très beaux et très verts. Le terrain est fort haut, mais en naviguant le long de la côte, on vit qu'elle était séparée en deux îles.»

Un ancien repaire de pirates

« La petite islete de Ste Marie où l'on carène les vaisseaux » (dessin du XVIIe siècle)

Non loin des voies maritimes où transitaient des navires revenant des Indes les cales débordantes de richesses, pourvue de baies et de criques protégées des tempêtes et abondant en fruits et en eau douce, Sainte Marie devint une base populaire pour les pirates au long cours du XVIIe au XVIIIe siècles. L'île aux Forbans, située au cœur de la baie d'Ambodifotatra, la capitale de Sainte Marie, verra séjourner des figures légendaires de la piraterie telles que : John Avery, Christophe Condent, Thomas Tew, William Kidd, et Olivier Le Vasseur. Beaucoup d'entre eux feront souche. De nombreux vestiges de cette histoire subsistent à Sainte Marie. Par exemple, dans la baie des Forbans gisent encore, à quelques mètres de fond, plusieurs dizaines d'authentiques vaisseaux pirates.

Sainte Marie est située sur deux importantes routes commerciales du XVIIe siècle : celle de la Mer Rouge et celle de l’Océan Indien. A l’époque déjà, la population y était accueillante, la nourriture abondante et aucune puissance européenne ne tenait l’île. La proche région devint au cours du siècle particulièrement prisée des pirates alors que les caraïbes, jusque alors lieu de regroupement privilégié de la flibuste internationale, diminuait en popularité.

Les allées et venues des galions espagnols chargés de trésors se faisaient plus rares dans les Caraïbes. Sous le contrôle des français, l’Île de la Tortue devenait, peu à peu, un port tranquille et fréquentable. D’autre part, l’affluence des boucaniers à Port Royal, autrefois forte, ne se relevait pas du tremblement de terre Jamaïcain de 1692. Plus généralement, les nations européennes ne tolérant plus la piraterie, encourageaient la chasse aux pirates par leur patrouilles navales dans les eaux caribéennes.

Cimetière de pirates

Aux alentours de 1700, l’île Sainte Marie devint ainsi le port d’attache d’une vingtaine de vaisseaux et le lieu d’habitation d’un millier de forbans.

La rumeur des fortunes faciles qui s’y firent envahit les mers. A l’image de la république démocratique de Libertalia, il semblait s’y concrétiser des idéaux d’égalité, de liberté et de fraternité. L’engouement pour ce havre était tel que les nations européennes commencèrent à se soucier de l’impact et du rôle commercial et géopolitique de cette zone qu’ils ne contrôlaient pas et offrirent l’amnistie aux pirates qui se repentiraient et retourneraient au pays.

On trouve encore sur l'île de nombreux cimetières de forbans.

Page générée en 0.115 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise