Île Sainte-Marguerite | ||
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Géographie | ||
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Pays |
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Archipel | Îles de Lérins | |
Localisation | Mer Méditerranée | |
Coordonnées | ||
Superficie | 2,1 km2 | |
Géologie | Île continentale | |
Administration | ||
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Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | |
Département | Alpes-Maritimes | |
Commune | Cannes | |
Démographie | ||
Population | 10 hab. | |
Densité | 4,76 hab./km2 | |
Autres informations | ||
Découverte | Préhistoire | |
Fuseau horaire | UTC+1 | |
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Îles de France |
L'île Sainte-Marguerite est la plus grande des quatre îles de Lérins, en face de Cannes. Elle a servi de prison au légendaire Masque de fer.
Elle est séparée du continent par un détroit de 1 100 m peu profond. Elle s'étend d'ouest en est sur une longueur de 3 km, et sa largeur est de 900 m environ. On y trouve de très beaux bois d'eucalyptus, les plus anciens d'Europe, et de pins. La majorité de l'île est couverte par la forêt, domaine protégé appartenant à l'État ; c'est la deuxième forêt la plus visitée de France.
L'île est d'abord occupée par une population celto-ligure, dont les premières traces remontent au VIe siècle av. J.-C.. Les Ligures sont chassés par les romains, chassés à leur tour par une catastrophe naturelle provoquant un affaissement des îles de plusieurs mètres dans la mer. L'île Sainte-Marguerite s'appelait alors Lero (et Saint-Honorat, Lerina), du nom d'un demi-dieu ligure vénéré sur l'île, Lerôn.
L'île est mentionnée dès l'antiquité par les historiens. Pline le Jeune parlait d'une cité romaine comprenant un port. De fait, les fouilles entreprises autour du fort Royal ont révélé d'importants vestiges : maisons, peintures murales, mosaïques, céramiques datées du IIIe siècle av. J.-C. au Ier siècle de notre ère. En outre, les fondations d'un port et les épaves découvertes à l'Ouest de l'île semblent prouver que les navires romains faisaient escale à Lero.
Le nom donné à l'île serait celui d'une sœur de Honorat d'Arles (Saint Honorat), Marguerite. Au Ve siècle elle dirige une communauté de religieuses. Son frère qui vit dans l'île voisine ne peut la voir car l'île est interdite aux femmes. Le saint lui annonce alors qu'il ne viendra la voir qu'une fois l'an, à la floraison des amandiers, Marguerite adresse à Dieu de si ferventes prières qu'un amandier planté sur le rivage se met à fleurir tous les mois. Devant ce miracle, saint Honorat sent fondre sa rigueur ascétique.
Une autre légende qu’Honorat et sa sœur Marguerite ont combattu un dragon sur cette île qui, mortellement blessé, s’est envolé pour aller mourir dans les collines de l’arrière pays, sur le lieu du village aujourd’hui nommé Draguignan.
Une dernière légende relate l'arrivée d'Honorat sur les îles infestées de vermines et de serpents. Pour les rendre habitables, il déclenche un raz-de-marée, et reste lui-même au-dessus de la vague en se perchant en haut d'un palmier. C'est cette légende qui est à l'origine de la palme du blason de la ville de Cannes.
Bien entendu, au Ve siècle, ni les palmiers ni les amandiers n'étaient encore implantés sur les îles de Lérins. Saint Honorat n'a pas eu de sœur connue, sainte Marguerite était une martyre d’Antioche sans lien avec saint Honorat.
Le monastère fondé par saint Honorat sur l’île de Lerina est le plus ancien d’Occident.
![]() Allée sur l'île Sainte-Marguerite | Étang du Batéguier |
Pendant la guerre de Trente Ans, les Espagnols se sont emparés des îles et les ont occupées de 1635 à 1637. Pour les reprendre, le gouverneur de Provence, le maréchal de Vitry, rassemble des milices sur la côte tandis que Richelieu envoie une flotte sous le commandement de Sourdis, archevêque de Bordeaux, et le comte d'Harcourt. Les îles sont finalement reprises. Les drapeaux espagnols sont saisis pour être exposés à la cathédrale Notre-Dame où un Te Deum célébra la victoire française.
En 1687, le fort de Sainte-Marguerite, prison d'État, reçoit le fameux Masque de fer. Le masque était sans doute en cuir ou en velours. Son identité n'a jamais été établie. Tour à tour un frère adultérin de Louis XIV, un secrétaire du duc de Mantoue, un dévoyé de haute noblesse complice de l'empoisonneuse la Brinvilliers, Molière, Fouquet, un espion italien, etc.
Saint-Mars, chargé de la surveillance du Masque de fer, s'ennuyant à mourir à Sainte-Marguerite, finit par obtenir en 1698 la charge de gouverneur de la Bastille. Il emmène avec lui son prisonnier qui meurt en 1703.
Claude François Paparel meurt selon la rumeur dans la misère en 1725. En réalité, il finit ses jours dans l'Île Sainte-Marguerite, en Provence, avec une pension de 1 000 francs, ce qui correspond à la solde d'un lieutenant, plusieurs domestiques... pas vraiment la mendicité et est réhabilité et meurt à Paris, certes en 1725, mais avec une pension de 8 000 livres.