Ikaria - Définition

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Introduction

Ikaría
Ικαρία (el)
GR Ikaria.PNG
Géographie
Pays Grèce Grèce
Archipel Sporades
Localisation Mer Égée (mer Méditerranée)
Coordonnées
Superficie 660 km2
Point culminant Pic Melissa (1 040 m)
Administration
Grèce Grèce
Périphérie Égée-Septentrionale
Nome Nome de Samos
Démographie
Population 9 860 hab. (2001)
Densité 14,94 hab./km2
Autres informations
Fuseau horaire UTC+2
Greece location map.svg
Ikaría
Îles de Grèce

Ikaría (en grec moderne : Ικαρία), en français Icarie, appelée localement Nikaria or Nicaria (Νικαριά), avec pour ancien nom Dolíchē (Δολίχη), est une île grecque de la mer Égée orientale. Elle tire son nom d’Icare, le fils de Dédale dans la mythologie grecque, qui serait tombé dans la mer proche de l’île.

Étymologie et mythologie

Deux origines sont proposées pour le nom de l'île. Il pourrait provenir du phénicien « Ikor » qui ferait référence à l'abondance de poissons se trouvant dans les eaux environnant Ikaria. L'interprétation la plus répandue est celle de la légende d'Icare, fils de Dédale, qui serait tombé dans les eaux proches de l'île lorsque les ailes qui lui avaient permis de s'échapper du labyrinthe fondirent car il s'était approché trop près du soleil.

Histoire

Préhistoire et période archaïque

Certains vestiges néolithiques ont été trouvés dans divers sites de la région de Kambos, datant d'environ 7 000 ans avant J.C. Dans la région d'Agios Kyrikos, des vestiges de fondations d'habitations ont été découverts. Et dans divers endroits de l'île, des outils et d'autres objets ont été trouvés. Il est prouvé que l'île était habitée durant la période géométrique. Près de l'acropole de Katafygi (région d'Agios Kyrikos), des tombes de cette période ont été découvertes. Sur le site de Nas, des poteries du VIIe siècle av. J.-C. ont été retrouvées.

Au cours des guerres médiques, Ikaria était sous la domination perse. Elle est ensuite devenue une des premières alliées d'Athènes au cours de la Première Alliance Athénienne. Après la Guerre du Péloponnèse, dans les années 405 - 394 avant J.C., l'île est tombée sous le contrôle de Sparte. Au cours du IVe siècle av. J.-C., les cités de l'île formaient une confédération sous le nom d'Ikaria.

Période hellénistique et romaine

Durant la période hellénistique, à l'époque des luttes entre les successeurs d'Alexandre le Grand, Ikaria a été successivement conquise par Ptolémée Ier , Démétrios Poliorcète, Antioche, le roi de Pergame pour, finalement, être incorporée dans l'Empire romain en 133 avant J.C. Certaines sources mentionnent qu'au Ier siècle av. J.-C., l'île était désolée et que les habitants de Samos l'utilisaient comme pâturage pour leur bétail.

L'ancienne cité d'Ini a pu être localisée par les ruines découvertes près de Kambos. De nombreux fragments, des anciennes sculptures et des inscriptions sont encore visibles dans les murs des édifices. Sur la colline d'Agia Irini, les vestiges d'un mur de fortification ont été découverts. Dans la même région ainsi qu'à Raches, des cimetières du Ve ‑ IVe siècles av. J.-C. ont été découverts sur la côte. Les recherches sur les inscriptions ont confirmé que l'île avait adopté le culte d'Artemis Tauropolos, une déesse d'origine orientale, particulièrement à Nas. Près de Katafygio se trouve une importante acropole et non loin un cimetière du début de la période classique a été découvert.

Le village de Therma, au sud de l'île, est devenu florissant par la présence de ses sources thérapeutiques.

Période byzantine

Le village d'Ini, au nord de l'île, est devenu célèbre. Au cours des VIIe et VIIIe siècle, Ikaria, comme d'autres îles de la Mer Égée, sont constamment attaquées par des pirates, notamment les Sarrasins. Afin de se protéger contre leurs incursions, les habitants construisent les fameuses maisons « anti-pirates », toutes en pierre, invisibles depuis la mer.

En 1191, le Génois Benoît Premier conquiert l'île. Celle-ci passe ensuite dans les mains de Byzance, puis à nouveau des Génois. Durant la période byzantine, Ikaria était placée sous l'autorité génoise de Chios. La résistance des Ikariens est décrite ainsi: « Les nantis ont quitté l'île et sont allés à Chios, en Crimée et en Afrique (Egypte), tandis que les pauvres ont pris les montagnes. ».

C'est surtout pour fuir les pirates que les habitants quittent la côte et s'installent à l'intérieur du pays. Le XVe siècle est en effet marqué par les incursions des pirates, dont le célèbre Barberousse qui sème la terreur dans les îles de la mer Égée. Les habitants trouvent alors refuge dans les montagnes. Le village de Lagada date de cette époque. Il est situé dans une vallée abritée dans les montagnes, à l'extrémité ouest de l'île.

Occupation ottomane

L'île passa définitivement sous domination ottomane en 1524.

De 1835 à 1869, Ikaria, Leros, Kalymnos et Patmos constituèrent la province ottomane autonome de Tétranèse, dirigée par quatre Anciens. Les Ikariens résistent également à l'occupation en jetant le premier agha turc d'un rocher avec son palanquin « et ses cloches qui tintaient » prenant l'entière responsabilité de leur acte : « Nous l'avons tous fait, Maître » ont-ils dit .

Finalement, durant des années, l'île était considérée comme inhabitée de sorte que ni les pirates, ni les Turcs n'occupent l'île durant le premier siècle de la domination ottomane.

À partir du XVIIIe siècle, de petites communautés s'installent sur les côtes et construisent des villages. Au XIXe siècle, le commerce se développe avec les marchands venus de Smyrne et l'île produit du charbon de bois, des raisins et du vin. La plupart des constructions publiques, des églises, des écoles, ainsi que des routes et certains ponts de pierre datent de cette période.

L'État indépendant

L'île d'Ikaria a proclamé unilatéralement son indépendance de l'Empire ottoman le 17 juillet 1912, profitant d'une des guerres balkaniques qui accaparait l'attention des autorités ottomanes. Durant cinq mois, Ikaria est un État indépendant, avec ses forces armées, son drapeau, ses timbres et son hymne. Ioannis Malahias a été le seul président de ce bref État. Ce furent des mois difficiles, avec des pénuries alimentaires, un isolement maritime et le risque d'une agression italienne. Le 28 octobre, une assemblée populaire proclame l'Enosis (union avec la Grèce). La flotte grecque arrive dans l'île le 4 novembre, pour soutenir la sécession et empêcher l'Italie de s'en emparer. L'île est officiellement rattachée à la Grèce en juin 1913.

Seconde Guerre mondiale

L'île a connu de lourdes pertes matérielles et humaines durant la Seconde Guerre mondiale, sous l'occupation italienne ensuite allemande. Le nombre exact des victimes n'est pas connu, mais dans le seul village de Karavostamo, plus de 100 personnes sont mortes de faim.

Au cours de la guerre civile, en 1945-1949, près de 13 000 communistes ont été déportés à Ikaria par l'État grec mis en place par les Américano-britanniques. Durant trois ans, le nombre des déportés dépasse largement celui des habitants. Ces derniers se sont comportés davantage en hôtes amicaux qu'en gardes chiourme envers les déportés et des liens encore vivaces ont été tissés. C'est depuis cette époque que les habitants d'Ikaria sont favorables au communisme et que l'île est surnommée l'« île rouge », (« Kokkino Nisi », Κόκκινο νησί) ou le « rocher rouge » (« Kokkinos Vrahos », Κόκκινος Βράχος).

Époque moderne

Le niveau de vie s'est fortement amélioré après les années soixante, quand le gouvernement grec a commencé à investir dans les infrastructures de l'île afin d'encourager le tourisme. Aujourd'hui, Ikaria est considérée comme une des cinq "Zones bleues" (Blue Zones). La population y vit jusqu'à un âge très avancé (une personne sur trois atteint les 90 ans), "avec un taux de cancer de 20% plus bas et un taux de maladies cardiaques de 50% plus bas et pratiquement aucune démence."

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