Le dialecte d'Ikaria présente d'importantes spécificités. Selon le linguiste grec Chatzidakes, le dialecte d'Ikaria appartient au groupe du Sud et est proche de celui des îles du Dodécanèse, particulièrement Leros, Rhodes, Kalymnos. Il maintient ainsi certains archaïsmes.
On peut distinguer trois grandes catégories d'habitations durant la période d'« obscurité », le XIXe siècle et la première partie du XXe siècle. Le premier type de maison tout à fait original est le kamares (voûte), construit dans les rochers ou louri (énormes rochers de granit). Ce type d'habitation s'est développé à l'ouest de l'île en raison de la géomorphologie de la région. On en trouve à Mavri, Karkinari, Vrakades notamment. Les habitants les appellent theoktista ou katikitiria. On en trouve aussi à Magganites et Pezi. Au début du XIXe siècle, un autre type de maison à une pièce apparaît. Il s'agit d'une petite maison « anti-pirates », qui a subi peu de modifications jusqu'au XXe siècle. Ces maisons ont toujours un muret construit devant la façade, avec parfois un banc, qui camoufle l'entrée de la maison. Les maisons de Raches, Koumaro, du sud de Pezi sont caractéristiques de ce type. Au début du XXe siècle, le danger des pirates est écarté et ces maisons sont utilisées comme résidence secondaire. Aujourd'hui, elles servent souvent de remises et d'étable pour le bétail. Un nouveau type d'habitat apparaît de même qu'une autre occupation de l'espace. Des maisons à deux pièces et deux étages sont construites. On les appelle pyrgos (tour) ou pyrgami. Selon la tradition, à la fin du XVIIIe siècle, des populations de Mani seraient venues s'installer à Ikaria et y auraient apporté leur architecture typique, les tours ou les pyrgi. Jusqu'en 1930, les Ikariens évitent de s'installer sur la côte. Le changement survient au milieu du XXe siècle avec le développement du commerce et de la pêche. C'est à cette époque que se développe Agios Kirykos, qui ne comptait que 20 maisons en 1841. Après la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles maisons sont construites, offrant le confort moderne. Ce sont des maisons à deux étages, avec des toits à quatre côtés, des balcons, des corniches... Les modèles viennent d'autres îles ou de l'Asie mineure.
Au XIXe siècle, Epameinondas Stamatiadis (Ikarika, Samos 1893) rapporte : "Les Ikariens sont des grands amis des fêtes, se rassemblant partout où on peut fêter quelque saint ou quelque église, d'abord en raison de leur piété, ensuite pour aider financièrement les célébrations religieuses." Aujourd'hui, le profane a pris le pas sur le religieux. Les fêtes, les paniyiria (πανηγύρια) sont généralement organisées en l'honneur d'un saint et souvent au pied d'une église ou chapelle, mais les bénéfices servent à financer des projets collectifs, comme l'aménagement de routes. En général, on y mange de la viande de chevreau grillé, accompagnée de salades et de vin local. Ensuite, au son d'un orchestre traditionnel, les gens dansent jusqu'aux petites heures.
L’Ikariotikos est une danse traditionnelle de l'île. Autrefois, c'était une danse très lente, mais aujourd'hui l'Ikariotikos est une danse très rapide. Certains spécialistes estiment que cette version rapide s'appelle en fait Ballos. Les danses et les musiques traditionnelles sont bien vivantes à Ikaria et font partie de la vie quotidienne. Tout au long de l'année, les Ikariens organisent des baptêmes, mariages et fêtes où l'on danse au son de la musique traditionnelle. L'orchestre traditionnel ikariote utilise des instruments comme le violon, la tsabouna (sorte de cornemuse) et le pidavli (sorte de flûte).
Depuis 2006, les trois municipalités de l'île s'associent pour organiser le Icarus Festival. Il s'agit d'un festival de musique, danse, théâtre "de dialogue entre les cultures. Le festival s'identifie au mythe d'Icare qui a survolé les frontières, s'est envolé pour la liberté et a agi avec audace à n'importe quel prix."