Les témoignages décrivant le Solitaire de la Réunion sont imprécis et parfois contradictoires, aussi l'identité de cet oiseau a fait l'objet de nombreuses controverses. Le témoignage de Bontekoe, ainsi une vague ressemblance entre les descriptions du Solitaire et celles du Dodo de l'île Maurice ou du Solitaire de Rodrigues, ont fait supposer, depuis Buffon, que le Solitaire de la Réunion leur était apparenté.
Le Solitaire avait été plusieurs fois décrit comme étant de couleur blanche. Aussi, la découverte en Europe, à partir de 1856, de peintures du 17ème siècle représentant des Dodos blancs sembla conforter cette hypothèse.
Toutefois, aucun reste de Dodo n'a jamais été découvert sur l'île de la Réunion, et l'origine des oiseaux figurant sur les peintures de Dodos blancs n'y est pas spécifiée.
Entre 1974 et 1994, des fouilles réalisées à Saint-Paul et à l'Hermitage, dans l'Ouest de l'île de la Réunion, permirent la découverte d'un ibis endémique, jusqu'alors inconnu. La morphologie de cet oiseau, déduite de l'étude des ossements, laisse apparaître des analogies avec certaines des descriptions du Solitaire, en particulier celle de Dubois. Aussi dès 1987, l'hypothèse que cet ibis ait pu être le Solitaire de la Réunion fut avancée.
En 1995, l'Ibis de la Réunion fut rebaptisé Threskiornis solitarius.
En septembre 2006, à l'occasion des journées européennes du patrimoine, le Muséum d’histoire naturelle de La Réunion et l'ILOI - Institut de l'image de l'océan Indien ont rendues publiques leurs recherches sur l'ibis de Bourbon. Une simulation 3D animée de l'oiseau a été réalisée montrant ses caractéristiques physiques et ses comportements déduits de son anatomie [1].
En 1704, les Solitaires sont encore assez nombreux, mais se sont réfugiés dans les hauts de l'île, encore inhabités, comme en témoigne Feuilley :
Le Solitaire est mentionné pour la dernière fois en 1708 par Hébert.
En 1751, d’Héguerty, qui était commandant de Bourbon entre 1739 et 1743, fait une description du gibier de l'île mais ne parle pas du Solitaire.
En 1778, Morel, qui travaillait dans les hôpitaux de l'île Maurice, apprend l'existence du Solitaire et du Dodo en lisant Buffon. Il affirme que personne sur les îles n'a jamais entendu parler de ces oiseaux.
En 1802, le naturaliste Bory de Saint-Vincent explora l'île de la Réunion pendant cinq mois et rechercha le Solitaire, sans succès. L'oiseau avait disparu et les habitants de l'île, même les plus vieux, n'en avaient pas conservé le souvenir.
L'Ibis-Solitaire mesurait environ 70 cm. Il était morphologiquement très proche de l'Ibis Sacré (Threskiornis aethiopicus), à l'exception du bec, plus court et plus droit, et du poids : Le diamètre de la patte était plus épais que celui de l'Ibis Sacré, et le poids du Solitaire a été estimé à environ 3 kg. Les ailes n'étaient pas atrophiées, mais la configuration des ossements montre que l'oiseau volait peu ou mal.