Une planète ne peut avoir de tectonique des plaques que si sa composition chimique le permet. La seule source de longue durée connue fournissant la chaleur nécessaire est la radioactivité qui se produit dans les profondeurs de la planète. Les continents doivent aussi être constitués de roches granitiques qui flottent sur des roches basaltiques plus denses. Taylor souligne que les zones de subduction (une partie essentielle des plaques tectoniques) exige l'action lubrificatrice d'amples quantités d'eau ; sur Terre de telles zones existent uniquement au fonds des océans.
Il y a assez de preuves que le taux de dérive des continents durant l'explosion cambrienne était anormalement élevé. En fait, les continents se sont déplacés de l'Arctique vers l'équateur et inversement en 15 millions d'annés ou moins. Kirschvink et al. ont proposé l'explication suivante, sujette à controverse : un changement de 90° de l'axe de rotation de la Terre, provoqué par un déséquilibre des masses continentales par rapport à l'axe. Le résultat en fut un énorme changement sur le plan du climat, des courants océaniques, et ainsi de suite, se produisant en très peu de temps et affectant la totalité de la Terre. Ils désignèrent leur explication comme « l'épisode du bouleversement inertiel ».
Ce scénario n'a pas encore été entériné par la communauté scientifique, mais si un tel évènement s'est vraiment produit, alors, il a été très invraisemblable, et s'il était une nécessité pour que l'évolution d'une vie animale plus complexe que les éponges de mer ou les récifs coraliens, alors nous obtenons encore une nouvelle raison pour que la vie (complexe ?) soit rare dans l'univers.
Les critiques à l'égard de l'Hypothèse de la Terre rare adoptent des formes variées.
Plus de 300 exoplanètes sont connues (début 2009), et l'on continue d'en découvrir. Le Dr Alan Boss du Carnegie Institution of Science estime qu'il peut y avoir « 100 milliards » de planètes « terrestre » dans notre seule Galaxie. Le Dr Boss pense que nombre d'entre elles peuvent abriter des formes de vie simples et il pourrait y avoir des centaines de civilisations dans notre galaxie. Le Dr Boss devine que chaque étoile similaire au Soleil a une moyenne d'une planète similaire à la Terre.
Des travaux récents à l'Université d'Edimbourg ont tenté de quantifier combien il pouvait y exister de civilisations intelligentes. La recherche a conclu qu'il pouvait y en avoir des milliers.
Au centre de l'Hypothèse de la Terre rare se place l'exigence relative à la biologie de l'évolution selon laquelle, alors que des microbes de toutes sortes pourraient très bien être courants dans l'univers, l'existence de la vie complexe est peu vraisemblable. Pourtant, à ce jour, le seul biologiste de l'évolution s'étant exprimé sur ce point est Simon Conway-Morris en 2003. L'hypothèse conclut, plus ou moins, que la vie complexe est rare parce qu'elle ne peut évoluer qu'à la surface d'une planète similaire à la Terre ou un satellite adéquat d'une planète. Certains biologistes, tels que Jack Cohen pensent cette affirmation trop restrictive et sans imagination : il le voient comme une forme de raisonnement circulaire (voir Biochimies hypothétiques, une biochimie spéculative sur des formes de vie étrangères). Les planètes similaires à la Terre peuvent effectivement être très rares, mais l'émergence d'une vie complexe non basée sur la chimie du carbone pourrait survenir dans d'autres environnements.
D'après Darling, l'Hypothèse de la terre rare n'est ni une hypothèse, ni une prédiction, mais à peine une description de la façon dont la vie est apparue sur Terre. A ses yeux , Ward and Brownlee n'ont rien fait de plus que la sélection des facteurs qui convenaient le mieux à leur hypothèse :
Ce qui importe n'est pas de savoir s'il y a quelque chose d'inhabituel à propos de la Terre : il y aura des aspects idiosyncratiques pour chacune des planètes de l'espace. Ce qui importe est de définir si l'une des circonstances est non seulement inhabituelle mais aussi essentielle pour la vie complexe. Jusqu'ici, nous n'avons rien vu qui le suggère.
Il y a réellement beaucoup de planètes et certaines seront inévitablement similaires à la Terre :
—Richard Dawkins, The God Delusion