Hypnose - Définition

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Introduction

Le terme hypnose désigne un état modifié de conscience ainsi que les techniques permettant de créer cet état et les pratiques thérapeutiques utilisées pendant cet état.

Principe de l'hypnose

L'hypnose est un état modifié de la conscience qui s'apparente beaucoup à celui du sommeil. Ainsi que l'ont compris les médecins du sommeil c'est la notion de tension ou de relâchement de l'esprit qui permet d'expliquer ces deux processus semblables par le principe. Comprenons que la tension de l'esprit se retrouve dans la tension du regard, dans la "sensation des yeux". Ainsi, lorsque les paupières se ferment la tension psychique (tension qui épuise petit à petit le système nerveux mais permet de faire face à la vie de tous les jours) diminue, et ce jusqu'à perdre le sens du réel. L'esprit visualise alors des images, images qui deviendront de plus en plus réalistes jusqu'au point où l'on peut considérer que l'individu rêve véritablement.

En fait les images du rêve sont un support pour l'esprit en ce sens qu'il se repose dessus (ces images ne sont en effet pas crées volontairement et dans l'effort), et elles donnent à la conscience cette sensation, et fondamentalement l'hypnose est un état sensitif du psychisme , que l'esprit n'a plus rien à rechercher. Or c'est quand l'esprit ne recherche plus rien qu'il se détend. On voit ainsi en quoi les images du rêve présentent un caractère hypnotique, et ceci permet de comprendre sur quoi repose le mécanisme de l'hypnose.

L'unique différence entre le sommeil et l'hypnose étant bien sûr le fait que sous hypnose l'individu garde une faible conscience du réel et se trouve donc capable de communiquer avec l'extérieur.

L'hypnose comme état de conscience

L'hypnose est un état modifié de conscience différent de celui produit par la relaxation ou la méditation. Cet état peut être léger (rêverie, transe hypnotique légère, hypnagogique), hypnopompique ou plus profond.

« L'hypnose offre tant au patient qu'au thérapeute un accès aisé à l'esprit inconscient du patient. Elle permet de s'occuper directement de ces forces inconscientes qui sont sous-jacentes aux perturbations de la personnalité, et elle autorise l'identification de ces éléments de l'expérience de vie d'un individu qui ont de l'importance pour la personnalité et auxquels on doit accorder toute l'attention requise si l'on souhaite obtenir des résultats thérapeutiques. Seule l'hypnose peut donner un accès aisé, rapide et large à l'inconscient, inconscient que l'histoire de la psychothérapie a montré être d'une telle importance dans le traitement des désordres aigus de la personnalité. » Milton Erickson

Léon Chertok considère l'hypnose comme un "quatrième état de l'organisme actuellement non objectivable" dont les racines profondes vont jusqu'à l'hypnose animale. Cet état renverrait aux "relations pré-langagières d'attachement de l'enfant". Il se manifesterait électivement dans toutes les situations de perturbation entre le sujet et son environnement. (L'hypnose, Payot, petite bibliothèque payot, Leon Chertok, 1989. Paris. Page 313).

Histoire de l'hypnose

Séance d'hypnose, par Richard Bergh, 1887

Les termes « hypnologie » et « hypnotique » apparaissent dans le Dictionnaire de l'Académie Française en 1814 et les termes « hypnotisme » et « hypnose » sont proposés par Étienne Félix d'Henin de Cuvillers dès 1820. On attribue souvent l'invention du terme hypnose au médecin écossais James Braid en 1843. En référence au médecin allemand Mesmer, on utilise parfois le terme mesmériser pour signifier hypnotiser, bien que ce verbe soit un anglicisme encore inconnu des dictionnaires, calqué sur l'anglais to mesmerize.

L'histoire de l'hypnose dépasse de beaucoup celle de la psychothérapie. Cette vieille pratique a toujours négocié avec les frontières : sciences, occultisme, spectacle, thérapie, etc. si bien que son utilisation dans un cadre thérapeutique a toujours été source de controverses, sans doute parce que la thérapeutique elle-même est prise dans ce même jeu des frontières : entre thérapeutiques officielles "scientifiques", thérapeutiques traditionnelles, thérapeutiques spirituelles, etc. Une des controverses passionnantes qui ont traversé les pratiques hypnotiques est rapportée par Bertrand Méheust dans son travail sur le courant du magnétisme animal (Mesmer, Puységur, ...). Pour résumer, ont émergé deux grands courants de pensée chez les praticiens de la transe : les partisans du magnétisme animal, pour qui la transe est une amplification du champ de conscience du Moi ; les partisans du courant hypnotique pour qui l'hypnose est une restriction du champ de conscience et l'accès aux automatismes inconscients. Il semble en tous cas que les sujets en transe ont su répondre avec habileté aux expériences des uns et des autres en donnant raison... aux deux ! se montrant tantôt d'une manière, tantôt d'une autre, en fonction des attentes des expérimentateurs et des croyances culturelles de l'époque. L'histoire a surtout retenu la seconde version et les partisans du magnétisme animal (qui comptaient des personnes illustres comme Bergson) sont tombés dans l'oubli. Cependant, ces deux courants de pensée (l'hypnose comme amplificateur de conscience et hypnose comme réduction de la conscience) continuent de traverser les débats entre praticiens et théoriciens.

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