Hypnose - Définition

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Hypnose et Anesthésiologie

C'est dans le monde anglo-saxon que l'on trouve les précurseurs de l'utilisation de l'hypnose (alors appelée magnétisme animal ou mesmérisme) en anesthésie.

En France, les médecins Eugène Azam et Paul Broca rendent compte devant l'Académie des sciences d'une intervention pratiquée sous anesthésie hypnotique en 1859. En 1860, le chirurgien Alfred Velpeau présente les travaux de Braid à l'Académie des sciences.

En Belgique, l'hypnosédation est couramment utilisée au CHU de Liège pour l'anesthésie-réanimation lors d'interventions chirurgicales bénignes..

L'hypnose peut servir en médecine pour compléter, voire se substituer à l'anesthésie par sédatifs .

Techniques d'induction hypnotique

Il existe des dizaines de techniques d'induction, certaines sont brèves et directives :"Dormez, je le veux !", d'autres plus suggestives et donc progressives.

Ainsi, par exemple : "Vous êtes bien...tranquille...vous respirez profondément, tranquillement... tous vos muscles se détendent...vos paupières sont lourdes...vous les fermez...vous sentez une agréable sensation de lourdeur vous envahir...vous êtes merveilleusement bien...vous glissez lentement, irrésistiblement dans un sommeil réparateur..."

Le thérapeute se doit d'être attentif aux signes qui se manifestent lors de cette phase. Le battement des paupières par exemple, ou la déglutition plus fréquente font partie de ces signes. Certains diront alors : "Vos paupières palpitent, vous ressentez le besoin plus fréquent d'avaler votre salive, voici des signes qui montrent que, rapidement, vous allez entrer en hypnose."

Il existe aussi une "technique de confusion" : on demande à une personne de penser à son pied droit, puis très vite à sa main gauche, très vite encore à la couleur des yeux de son père, etc. Son esprit cohérent se trouve alors rapidement surchargé et préfère se réfugier dans la détente qu'on lui propose par ailleurs.

On peut résumer les deux principales techniques d'inductions par les termes : "induction longue" ou "induction courte". Une induction courte peut ne durer que quelques secondes à quelques minutes (et utiliser notamment la technique de "surcharge des sens" ou de "confusion). L'induction longue (on peut aussi la nommer de "permissive") varie en moyenne entre 20 et 25 minutes. Toutes les inductions sont suivies "d'approfondissement". Il est possible que les inductions longues permettent au sujet de mieux se mettre en hypnose et ainsi de permettre un meilleur travail de visualisation, alors que les inductions courtes sembleraient provoquer chez le sujet un possible blocage ou une possible résistance, mais cela n'est que théorie.

Hypnose et Science

Bien que la science se soit depuis longtemps intéressée à l’hypnose, l’avènement des techniques d’imagerie cérébrale a permis une amélioration des connaissances sur le fonctionnement du cerveau dans ces conditions particulières. Certaines aires cérébrales sont ainsi spécifiquement activées lors de l'hypnose.

Hypnose et douleur

C’est Pierre Rainville, professeur au département de stomatologie à l’Université de Montréal, qui a le premier étudié les relations entre l’hypnose et la douleur grâce à des techniques d’imagerie cérébrale. Il a montré qu’un stimulus de même intensité physique, jugé douloureux par les sujets dans un état de veille normale et non douloureux lorsque ces mêmes sujets étaient sous hypnose, évoque des modifications d’activités dans le cortex cingulaire antérieur, une région médiale du cortex préfrontal. Cette région est connue pour son appartenance, entre autres, à la matrice de la douleur, un ensemble de régions du cerveau dont l’activité augmente lors d’une expérience douloureuse.

Stuart Derbyshire et son équipe ont, quant à eux, utilisé une suggestion hypnotique d’hyperalgésie afin de contraster les activités cérébrales évoquées par une douleur imaginée et celles d’une douleur induite sous hypnose. Ils concluent également que la sensation subjective de douleur et le sentiment désagréable qui lui est associé se reflète dans l’activité du cortex cingulaire antérieur.

Cette étude apporte néanmoins un argument clair en faveur de la véracité d’induire une douleur sans aucun stimulus physique sans que celle-ci soit imaginée ou imaginaire. Cette conclusion doit sensibiliser certains médecins ou praticiens à réviser leur avis sur des douleurs qu’ils qualifiaient jusqu’alors de factices. Cette étude a été enrichie, entre autres, par une étude finlandaise menée par Tuukka Raij et publiée en 2005.

Hofbauer a réalisé une expérience en TEP publiée en 2001, avec une suggestion portant sur la sensation douloureuse et non sur le caractère désagréable de cette sensation comme c’était le cas dans l’étude de Rainville. Il a mis en évidence une modulation de l’activité dans les cortex somato-sensoriels et non dans le cortex cingulaire antérieur mettant ainsi en évidence l'importance de la suggestion.

Hypnose et attention

Les deux études ayant précisément abordé cette question sont celles de Raz et celle de Egner parues toutes les deux en 2005.

La première étude a montré une baisse de l’activité du cortex cingulaire antérieur normalement impliqué dans la détection des conflits alors que la seconde à montré une augmentation de l’activité de cette région en situation de conflit. Ces résultats à première vue contradictoires illustrent l’importance de la suggestion puisque dans le premier cas une suggestion était réalisée sur la tâche (« le texte qui apparaissait était d’une langue inconnue ») tandis que la seconde ne faisait aucune suggestion directe sur la tâche. Ces deux études confirment qu'il n'existe pas une base cérébrale de l'hypnose mais que les activités cérébrales sont dépendantes de la suggestion hypnotique utilisée.

Hypnose et mémoire

Dans une étude récente (2008), Mendelsohn a proposé que certaines régions qui supportent la récupération des informations en mémoire puissent être inhibées lors d’une suggestion hypnotique d’amnésie.

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