le H-4 Hercules dit "Spruce Goose", projet aéronautique d'hydravion transatlantique de Hughes, superlatif en termes de records comme en échec
Passionné d'aviation, Howard Hugues prend ses premiers cours de pilotage à 14 ans. Au début des années 1930, il fonda Hughes Aircraft Company en tant que filiale de Toolco. Son premier projet fut le H-1 racer qu'il pilota et avec lequel il battit plusieurs records de vitesse vers 1935. C'était un appareil dont les lignes épurées et le train d'atterrissage rétractable favorisaient la stabilité et la vitesse. Il battit aussi des record d'endurance. Le 10 juillet 1938, il acheva un tour du monde à bord de son Lockheed L-14 Super ElectraSpirit of J&B dans le temps record, pour l'époque, de 91 heures et 14 minutes. Lors de ce tour du monde, il traversa par surprise l'Allemagne nazie malgré l'interdiction d'Adolf Hitler. Il essayait lui-même les prototypes de la Hughes Aircraft Company. De 1929 à sa mort, il allait totaliser quatorze blessures graves à la tête, traumatisant gravement son squelette et son système nerveux.
En 1939, il devint le principal actionnaire de TWA (alors Transcontinental & Western Air, Inc.) une des Big Four -les quatre principales compagnies aériennes américaines- pour 15 millions de dollars. Le projet et le financement du BoeingStratoliner et du Lockheed L-1049 Constellation qu'il acheta pour TWA. Lorsque le Constellation fut prêt pour son vol de test en 1944, Hughes fit peindre l'avion sous les couleurs rouges de TWA et vola, non-stop, à travers les États-Unis en battant le record de 7 heures qu'il détenait depuis 1937. Bien que les vols réguliers ne fussent pas directs, le Constellation marqua une étape cruciale dans le service aérien qui permettait d'aller d'un océan à l'autre, réduisant la traversée des États-Unis d'environ 8 heures.
Il créa un groupe d'entreprises qui construisirent des avions militaires, des hélicoptères de combat, des missiles et des satellites, mais aussi des systèmes radar et des équipements militaires et de télécommunication. Sa société Hughes Aircraft Company développa l'hélicoptère de combat Apache et fut finalement rachetée par McDonnell Douglas en 1984.
Fin de vie
Hughes passa les huit dernières années de sa vie alité toute la journée en regardant des films, vivant nu, drogué à la morphine puis à la codéine (on lui avait prescrit de la codéine pour soigner des douleurs squelettiques liées à un grave accident dans un avion qu'il pilotait). Il ne coupait jamais ni sa barbe, ni ses cheveux, ni ses ongles.
À 70 ans, il avait perdu dix centimètres en taille et ne pesait plus que quarante kilos, souffrant d’insuffisance rénale, de malnutrition, et atteint d’une syphilis tertiaire qui lui avait endommagé irrémédiablement le cerveau. Sa mort fut annoncée le 5 avril 1976. On ne put l'identifier que par ses empreintes digitales, complétées de témoignages sur l'honneur de son personnel.
Dans les œuvres de fiction
Au cinéma :
Les Ambitieux (The Carpetbaggers) (1964), film d'Edward Dmytryk
les diamants sont éternels 1971 le septième james bond au cinéma, dans lequel le milliardaire Willard Whyte n'a pas été vu depuis plusieurs années et ne communique que par telex ou téléphone.Le H.H. a été remplacé par W.W., et le prénom fini toujours par "ard"
Jimmy Dean (VF : Francis Lax) : Willard Whyte
Vérités et mensonges (1975) d'Orson Welles.
Hughes and Harlow: Angels in Hell (1977) , film de Larry Buchanan
Melvin and Howard (1980), film de Jonathan Demme
Tucker: The Man and His Dream (1988), film de Francis Ford Coppola où Hughes est interprété par Dean Stockwell.
The Rocketeer (1991), film de fiction qui le fait intervenir également.
Aviator (The Aviator) (2004), est une biographie de Howard Hughes filmée par Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio dans le rôle d'Howard Hughes.
Faussaire (The Hoax) (2006), réalisé par Lasse Hallström, relate l'histoire de Clifford Irving auteur d'une biographie fantaisiste de Hughes, interprété par Richard Gere.
C'est aussi Howard Hugues qui a inspiré le créateur de Marvel en créant son personnage Ironman, un homme riche puissant, atteint d`une maladie et donc plus humain et le seul des personnages à être "humain" et sans mutations. D'autre part le personnage de Tony Stark est un grand séducteur tout comme Howard Hugues.
À la télévision :
Howard Hughes se retrouve aussi symboliquement dans le personnage de Victor Newman pilier central de la célèbre série américaine Les Feux de l'amour.
Une référence à Howard Hughes est également à voir dans le 10e épisode de la 5esaison de la série animée Les Simpson (L'Enfer du jeu). M. Burns ouvre un casino à Springfield et y vit reclus dans une chambre, se laissant pousser la barbe et les ongles et réagissant de façon paranoïaque à de supposées attaques de microbes. Dans l'épisode où tout Springfield doit s'approvisionner en médicaments au Canada (Papy fait de la contrebande), M. Burns prête son avion gigantesque, le Plywood Pelican (une référence directe au Spruce Goose), pour aller chercher des médicaments et ainsi sauver Smither.
Dans les bandes dessinées :
Les aventures de Paulette de Pichard et Wolinski, Howard Hughes est représenté sous le nom de Oardiug dans la bande dessinée
Dans la série Pin up, scénario de Yann et dessin de Philippe Berthet - éd. Dargaud - Howard Hugues est présent dans plusieurs aventures dont Blackbird (1998), Colonel Abel (1999) et Gladys (2000).
Dans la série Arcane majeur, scénario de Jean-Pierre Pécau et dessin de Damien - éd. Delcourt - Howard Hugues est un personnage central du premier cycle.
Dans les chansons :
Howard chanson interprétée par Dominique Gozzi en 1988, face b du disqueT'aimer comme ça, paroles et musique de Didier Barbelivien.
Howard Hugues, paroles d'Élisa Point, musique de Jean-Michel Jarry, chanté par Élisa Point en 1996 sur son album L'Assassine.
Howard Hughes interprété par le groupe gothique Rasputina, sur l'album Thanks for the Ether.
Dans la littérature :
Howard Hugues est un personnage récurrent des romans noirs de James Ellroy, jouant notamment un rôle important dans sa trilogie Underworld USA.
Notes
On se rappellera que l'époque était aux études de guerre bactériologique, et que Sinatra ne faisait pas mystère non plus de ses relations avec les milieux parallèles
Bibliographie
À Howard Hugues : Une modeste proposition (To Howard Hugues: A modest proposal, in 1974), dans Le livre d'or de Joe Haldeman - éd. Presses Pocket
Citizen Hughes' de Michael Drosnin - éd. Presses de la Renaissance 1984 - 550 pages
François Forestier, Howard Hughes : l'homme aux secrets. Paris : le Grand livre du mois, 2005. 459 p.-[8] p. de pl., 24 cm. .
James Phelan, Howard Hughes : les années cachées. Montréal : Stanké, 1977. 270 p.-, 21 cm. .