Situé sur la place Victor Hassebroucq, l'Hôtel de Ville est à deux pas de la Grand'Place et de l'église paroissiale Saint-Christophe. Il est également aligné avec l'ancienne Chambre de Commerce, ou Beffroi de Tourcoing, qui lui fait face à près de deux cents mètres de distance.
L'Hôtel de Ville est accessible à pied, en voiture, en bus, en tramway ainsi qu'en métro.
Proche de la station de métro : Tourcoing - Centre. |
Description de la façade principale :
Ce bâtiment comporte trois niveaux d'élévation et cinq travées. Celles du centre sont un avant-corps surmonté d'un dôme et dont le troisième niveau correspond au toit des pavillons latéraux.
Le premier niveau, d'abord, est composé d'un grand escalier à degré adouci avec retours, de neuf marches - la cinquième formant palier -. Le haut soubassement en pierre de Soignies donne l'impression de caves, en appareil simple, régulier, et plein-sur-joint. Les demi-colonnes supérieures s'appuient sur des ressauts dans le mur. Une moulure régnante composée d'une doucine, d'un canal plat et d'une doucine renversée, sépare les niveaux qui ne correspondent pas aux étages.
Aux trois travées de l'avant-corps, au premier niveau, correspondent trois portes. Le mur y est en grand appareil régulier, comme sur les ailes traitées entre elles de la même manière ; avec une fenêtre rectangulaire encadrée de chaque côté par une colonne semi-engagée supportant un entablement décroché.
Sur tout l'avant-corps, la baie délimitée par deux demi-colonnes sur les ailes, et l'angle du bâtiment, s'alternent un bossage en table troué et le nu du mur. Des bagues sur les demi-colonnes poursuivent les cordons ainsi dessinés, tandis que sur leurs parties nues, ces colonnes sont cannelées.
On remarque qu'elles relèvent de l'ordre ionique français avec base à tores et scoties, chapiteau à volutes entre-lesquelles se déroule un ovolo, et qui retiennent des motifs de guirlandes végétales.Les angles de l'avant-corps ne possèdent pas de colonnes mais des contreforts corniers, toujours à bossages alternés, qui font ressortir cet avant-corps.
Trois portes sont percées dans trois grandes arcades en plein-cintre à simple rouleau ; on peut penser de par leur nombre à un arc de triomphe, ou aux portails des cathédrales. La clé de la porte principale est ornée de deux angelots s'appuyant sur un cu aux armoiries de Tourcoing. Au-dessus des deux portes latérales, un décor de palmettes se déploie autour d'un médaillon à trois trèfles à trois feuilles. Entre les portes s'adosse une demi-colonne, ainsi que sur les contreforts.
Les fenêtres ne sont pas en reste : au-dessus de l'allège supérieure, une modénature supporte deux putti couchés sur le ventre, tenant un "T" pour Tourcoing, le couronnant de lauriers, et de l'autre main rejetant en arrière une branche de lauriers retombant symétriquement sur leur genou plié. Enfin, un frise de guirlandes végétales se déploie juste au-dessous de la moulure très saillante servant de corniche.
Le deuxième niveau suit la même structure que le niveau inférieur, mais le traitement des décors suit une progression logique vers le haut : l'avant-corps possède toujours trois baies en plein-cintre mais moins hautes et vitrées, simples fenêtres, qui évoquent néanmoins l'essor du verre et des grandes verrières à cette époque. Un cordon mouluré règne avec les appuis des croisées et leur balustrade peu haute, faite de balustres carrés en poire. La clé d'arc des fenêtres est ornée d'un médaillon muet entouré d'un décor végétal (acanthes) qui se poursuit sur les moulures des intrados.
Ces fenêtres sont aussi séparées par des demi-colonnes, mais leur fût est entièrement cannelé et leur chapiteau est corinthien (rangées de feuilles d'acanthes, volutes angulaires et médianes, fleuron axial...), on a donc superposition des ordres entre les deux niveaux. L'entablement se décroche clairement au-dessus de la fenêtre axiale pour former une embrasure rectangulaire autour de cette baie, et un ressaut supplémentaire sur l'avant-corps.
Ce motif architectural est repris sur les deux ailes : là où s'élèvent toujours deux paires de demi-colonnes autour d'une fenêtre apparaît une niche constituée d'une façade à arcade en plein-cintre aux piédroits à impostes saillantes et rectangulaires, et à fronton triangulaire. À l'aplomb de cette niche ressort une pierre de taille à bossage fouillé, preuve de l'horreur du vide de ce style architectural. Là aussi, les colonnes sont corinthiennes, et les bossages ne sont plus alternés que sur les contreforts corniers et aux angles de la façade ; le bossage qui ressort est vermiculé.
Les fenêtres sont toujours rectangulaires et décorées, mais au-dessus du médaillon s'élève un petit fronton triangulaire qui l'encadre, répétant le motif de la quadrature du cercle. On peut remarquer près de toutes les bases des demi-colonnes la présence d'une bague qui les allonge, et surhausse donc l'entresol du bâtiment. Les moulures supérieures ressemblent à des entablements ioniques/corinthiens à fasces. Les frises sont chargées de consoles sculptées et de guirlandes, et la corniche est soutenue par des modillons d'aplomb.
Le dernier niveau d'élévation combine un mur architecturé sur l'avant-corps et un toit mansardé percé de deux fenêtres symétriques qui donnent sur les archives. L'avant-corps est un étage-attique ; c'est-à-dire qu'il termine une élévation, sépare les niveaux d'une importante corniche, et que son ordre est attique donc fait de courts pilastres. Seuls les contreforts corniers cette fois gardent leur bossage alterné, à table, et leur base comporte un bandeau qui s'étendra comme un leitmotiv sous les baies et l'horloge. Un solide chapiteau de plan carré les couronne, lui-même supportant le socle d'une statue nue, debout.
Deux fenêtres rectangulaires comme celles des ailes encadrent l'horloge. Des moulures ornent leurs tableaux puis retombent en palmettes et volutes en adoptant la forme d'une triangle rectangle de chaque côté. Elles possèdent un fronton à S à volutes, motif plus complexe que les frontons rectangulaires vus jusque-là. Au même aplomb ce fronton trouve son écho dans une tête d'ange comme nimbée par un fronton en segment dont retombent deux guirlandes et de nombreux ornements floraux. Le décor, d'inspiration classique Louis XIV, amortit la verticale.
Le cadre de l'horloge est sculpté comme les médaillons des fenêtres mais en beaucoup plus large. On s'aperçoit alors que c'est une arcade en plein-cintre à clé en haut-relief. Ses piédroits sont également en S à volutes, mais l'impression d'un médaillon circulaire est donnée par la sculpture de sablier ailé prêt à s'envoler - image du temps qui passe -, qui ferme le cadre de l'horloge. Celle-ci est encadrée de deux cariatides en chiton antique représentant le jour et la nuit, encore symboles du temps.
De grosses feuilles d'acanthe se rejoignent sur la clé de l'arc, et ne s'arrêtent pas à la corniche à cavet, rainure d'onglet et bandeau mais se poursuivent autour de l'écu aux armes de Tourcoing en branches touffues de chêne (pour la longévité, la force) et d'olivier (la paix). Le blason est d'argent à la croix de sable chargée de cinq besants d'or, et une couronne également dorée le surplombe en suivant la courbe du fronton en segment reposant sur deux impostes ornées d'un fleuron. Le fronton supporte lui aussi des statues nues assises ou allongées, œuvre de Huidiez.
Enfin, il est nécessaire de parler du dôme à pans, en ardoise ; un mur bahut en son sommet porte des balustrades autour du campanile octogonal percé d'arcades aux piédroits à colonnettes. De petits arcs-boutants s'étoilent autour de cet ensemble, dont la charge est un obélisque trapu. Enfin, le toit bulbeux repose sur huit frontons triangulaires à l'aplomb des arcades. La hampe du drapeau qui termine la composition (également para-tonnerre) repose sur une boule et donne un peu plus de hauteur à l'hôtel de ville lorsqu'il est pavoisé.