Hôtel de Lillebonne | |
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Présentation | |
Période ou style | renaissance |
Type | Hôtel particulier |
Date de construction | XVI° |
Protection | Monument historique |
Géographie | |
Latitude Longitude | |
Pays |
![]() Lorraine |
Localité | Nancy |
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L'hôtel de Lillebonne est un hôtel particulier de la ville de Nancy. C'est une construction du XVIe siècle, de style Renaissance, située au numéro 14 de la rue du Cheval Blanc, à l'angle avec la rue de la Source, en Ville-Vieille. Aujourd'hui, l'hôtel fait partie d'un ensemble de bâtiments qui abrite une maison des jeunes et de la culture (MJC Lillebonne-Saint-Epvre) ainsi qu'un espace d'art contemporain, la Galerie Lillebonne.
Occupant l'emplacement de l'ancienne « Maison des étuves municipales », cet hôtel particulier fut construit pour Claude de Beauvau par l'architecte Nicolas La Hiere en 1580. Ce serait une œuvre de jeunesse de cet architecte qui sera plus tard architecte du duc.
Au Moyen Âge, les « étuves » sont des bains publics. Ce type d'établissement était concédé à un « étuviste », « étuvier » ou « étuveur » qui l'exploitait moyennant rétribution. On venait à ces bains pour des raisons d'hygiène et aussi pour le plaisir et la détente. L'existence d'une « estuve » à cet endroit (rue des Étuves / rue de la Source) est attestée en 1531.
Quand Claude de Beauvau est nommé en 1577 à la cour du duc de Lorraine, il a le besoin d'un pied à terre proche du Palais ducal, son château de Manonville étant trop éloigné. Par lettres patentes du 15 mars 1578, le duc autorisa la ville à vendre la maison de la rue des Étuves « à son très cher et féal messire Claude de Beauvau ».
La maison est en très mauvais état, Claude de Beauvau la fait détruire pour entreprendre la construction du bâtiment que nous connaissons et qui prit le nom d'hôtel de Beauvau.
Son petit-fils Henri Ier de Beauvau hérite de la maison au décès de son grand-père en 1597. Malgré la volonté testamentaire de son grand-père qui voulait que l'hôtel reste dans la famille et comme il passait peu de temps en Lorraine, il le vend en 1621 au duc de Lorraine, Henri II. L'hôtel restera dans la famille ducale jusqu'en 1740.
Henri II de Lorraine a acheté cette demeure pour la donner à un de ses fils naturels, Henri de Bainville. Sans héritier mâle légitime, le duc de Lorraine « avait trois bâtards, qu'il affectionnait tout particulièrement et qu'il comblait de ses largesses ».
Henri de Bainville, abbé de Saint-Mihiel, a d'autres intentions et échange cet hôtel contre un maison en Ville-Neuve également propriété du duc de Lorraine, proche de l'abbaye bénédictine qu'il avait fondé.
Henri II de Lorraine y loge alors son second fils naturel, Charles de Briey. Quand Charles de Briey, ecclésiastique comme son frère, devient commandeur de l'Ordre de Malte, l'hôtel de la rue de la Source prend le nom d'hôtel de Malte.
Pendant trente ans, entre 1633 et 1663, Nancy subit l'occupation française et on perd les traces des occupants successifs de l'hôtel.
Charles IV de Lorraine retrouve ensuite son duché et, en 1665, sa fille Anne de Lorraine et son époux François-Marie, prince de Lillebonne, s'installent à l'hôtel de Malte.
Ils y vécurent peu de temps : les Français occupent à nouveau la Lorraine et on ne sait ce que devient l'hôtel durant cette période.
La princesse de Lillebonne ne retrouvera son hôtel qu'en 1699. À sa mort en 1720, sa fille Marie-Elisabeth, princesse d'Épinoy, occupe l'hôtel par intermittence ; elle le vend en 1740 quand elle quitte définitivement la Lorraine.
Entre cette date et 1826, l'hôtel de la rue de la Source va changer sept fois de mains. Le nom d'hôtel de Lillebonne apparait pour la première fois sur un acte de vente daté de 1750.
En 1826, la congrégation des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul achète l'hôtel pour compléter le grand ensemble immobilier qu'elles possédaient entre la rue de la Source et la rue de la Charité. L'hôtel de Lillebonne devint alors partie intégrante de la « Maison de la Providence » où les sœurs distribuaient des secours dans la paroisse de Saint-Epvre, soignaient les indigents et donnaient une éducation gratuite à des jeunes filles. L'hôtel proprement-dit fut destiné à abriter la communauté des sœurs et une chapelle. Celle-ci fut d'abord installée au rez-de-chaussée avec une entrée par la rue de la Source encore visible aujourd'hui. Plus tard la chapelle sera transportée au premier étage de l'hôtel.
Au cours du XXe siècle, les sœurs perdent peu à peu un rôle social alors dévolu à l'État et leur effectif diminue par la crise des vocations ; elles durent vendre les immeubles dont la charge était trop lourde pour elles.
En 1972, La ville de Nancy se porte acquéreur de l'ensemble immobilier constitué par les sœurs pour y accueillir la MJC Saint-Epvre qui l'occupe aujourd'hui (et englobant également l'hôtel de Lay-Saint-Christophe).