La façade du corps de logis principal est divisée en trois travées percées chacune de trois baies et s'élevant sur trois niveaux. La travée centrale, légèrement plus haute que les travées latérales, est encadrée par des pilastres en bossage plat sur lesquels repose une corniche dont les supports sont sculptés. Au dernier niveau, le fronton est couronné d'un arc très faiblement cintré, souligné par une corniche dont les bases sont constituées de volutes gravées à chaque angle. Au rez-de-chaussée, toutes les baies, en arc surbaissé, sont couronnées d'une clé de style rocaille, alors qu'à l'étage noble seules les trois ouvertures centrales sont traitées de cette manière ; les baies des travées latérales du premier étage sont simplement rectangulaires. L'attique est composé d'une toiture à la Mansart ; les travées latérales sont percées de lucarnes. Une corniche sculptée sépare chaque niveau des travées latérales.
L'ordonnancement symétrique de cette façade est représentative de la construction civile urbaine à l'époque classique. Les façades et les toitures ont donc été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 29 août 2002.
Avec la démolition des deux ailes en retour dans la deuxième moitié du XXe siècle, la cour d'honneur a cependant perdu son unité. Le foyer pour personnages âgées a été construit dans un style caractéristique des immeubles de la Reconstruction, sans tentative de raccord esthétique avec le corps de logis principal ; seul le passage permettant l'accès à la cour en voiture rappelle la porte cochère qui existait auparavant. En revanche , l'architecte du nouveau bâtiment en fond de cour, construit dans les années 1970, s'est davantage inspiré du style originel de l'hôtel en scandant la toiture de lucarnes de style classique.
L'intérêt principal de l'hôtel de Blangy réside dans la décoration intérieure des deux salons du premier étage. On y accède par le grand escalier dont le garde-corps rampant en fer forgé est orné de motifs isolés portant des F croisés en référence à Pierre François de Blangy.
La première pièce est agrémentée de panneaux à ornement, tantôt en rectangles au-dessus des portes, tantôt en ovales verticaux au-dessus des miroirs. Les motifs en relief des panneaux représentent des instruments de musique mêlés à des branchages dans les rectangles et des corbeilles de fleurs sur lesquelles viennent se poser des oiseaux dans les médaillons.
La deuxième pièce, le Grand salon, offre un bel exemple de l'architecture intérieure du début du XVIIIe siècle. Comme dans le salon précédent, les couronnements de glaces sont ornés de panneaux en médaillon dont les motifs représentent cette fois-ci des instruments de musique. Au-dessus des quatre portes à deux vantaux, des compositions allégoriques peintes par Charles-Joseph Natoire représentent l'Histoire, la Poésie, la Peinture et la Sculpture. Le couronnement du trumeau de la haute glace fixée entre les deux fenêtres sur cour est orné d'une toile représentant un vase d'orfèvrerie débordant de fleurs, peinte par Jean-Baptiste Monnoyer ou Jean-Baptiste Belin de Fontenay.
Mais ce sont surtout les chinoiseries ornant ce salon qui confèrent tout son attrait à cette pièce. Ces peintures de facture française, mais s'inspirant des traditions picturales chinoises étaient très en vogue à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Les paysages s'inspirent des shanshui, mais les personnages, par leurs physionomies, leurs costumes et leurs coiffures, sont typiquement français. Ils semblent être empruntés parfois à des compositions d'Antoine Watteau. D'un panneau à l'autre, la composition générale offre des similitudes : un sentier est tracé au milieu des rochers inscrits en relief ; de chaque côté de ce chemin, des pavillons ajourés et des bouquets d'arbres en relief également vont en diminuant avec la hauteur offrant ainsi une perspective à plat.
Ces six panneaux ont probablement été réalisés à Paris par les ateliers des frères Martin. Ils ont été exécutés en six étapes :
Ces œuvres ont été restaurées en 1970. Ces restaurations maladroites ont été reprises en 2000 et complétées en 2002.
Le décor (lambris, peintures) des deux salons du premier étage a été classé à titre d'objet le 3 août 1919. Ce classement a été abrogé et remplacé par un arrêté du 21 novembre 2003 qui classe les deux salons du premier étage avec leur décor, ainsi que l'escalier avec sa cage.