Hôtel-Dieu de Paris - Définition

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Introduction

Vue de l'Hôtel-Dieu, en 2007

Fondé en 651 par saint Landry, évêque de Paris, l’Hôtel-Dieu de Paris est le plus ancien hôpital de la capitale. Symbole de la charité et de l'hospitalité, il fut le seul hôpital de Paris jusqu'à la Renaissance.

Modeste à l'origine, il est construit sur la rive gauche de l'île de la Cité, du VIIe au XVIIe siècle ; deux bâtiments étaient reliés par le pont au Double.

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Histoire de l'Hôtel-Dieu

Notre-Dame de Paris avec, à droite, l'ancien hôtel-Dieu démoli par Haussmann

L’histoire des hôpitaux parisiens date du Moyen Âge. La pauvreté étant très importante à l’époque, elle devient une occasion de rédemption pour beaucoup de bourgeois et de nobles, qui voient en elle une façon de racheter leurs péchés en leur venant en aide. Les œuvres permettent alors de créer l’Hôpital de la Charité, dont la structure lie immanquablement piété et soins médicaux. L’Église est alors toute puissante, tant d’un point de vue administratif que thérapeutique. La création de l’Hôtel-Dieu de Paris procède de cette tradition de charité, qui dure jusqu’au XIXe siècle, malgré une remise en cause régulière.

Au XVIe siècle, l’Hôtel-Dieu connaît une crise financière, puisqu'il était seulement financé par les aides, subsides ou privilèges. Celle-ci occasionne la création en 1505 d’un Conseil de huit gouverneurs laïcs : les présidents du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides, et le Prévôt des Marchands. L’État intervient progressivement, d’abord par l’intermédiaire du Lieutenant général de police, membre du Bureau de l’Hôtel-Dieu de Paris en 1690, puis par l'intermédiaire de Necker, qui crée au XVIIe siècle les charges d’"Inspecteur général des hôpitaux civils et maison de forces » et de « Commissaire du Roi pour tout ce qui a trait aux hôpitaux ».

À cette période, l’image du pauvre change. Il devient socialement dangereux car marginal. Pour le contrôler, les élites du XVIIe siècle brandissent des arguments moraux et créent des établissements permettant d’enfermer les pauvres. L’hôpital est alors un lieu de réclusion, permettant par la même occasion d’assainir le monde urbain. L’hôpital prend alors le nom de « Hôpital général » ou plus simplement « Hôpital d’enfermement », dont l’Hôtel-Dieu fait partie.

Le rôle de Madame Necker, aux côtés de son mari, modifie progressivement la symbolique de l’hôpital : de la charité, on passe à la bienfaisance. Le malade est mieux considéré. On voit même apparaître des maisons de convalescence. De plus, les idées prônées par le Siècle des Lumières permettent une importante réflexion sur le milieu hospitalier. Mais ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle, que l’hôpital devient une « machine à guérir », où le malade y est soigné et en ressort guéri. Il faut cependant attendre le XIXe siècle, pour que l’hôpital devienne un lieu de pratique de la médecine et de la science, mais aussi, un lieu d’enseignement et de la recherche médicale.

En 1772, un incendie détruit une grande partie de l’Hôtel-Dieu. D’autres plans sont alors construits et de nombreuses modifications sont apportées.

En 1801, les hôpitaux parisiens se dotent d’un cadre administratif nouveau : le Conseil général des hôpitaux et hospices civils de Paris. La volonté d’une meilleure gestion occasionne la création de nouveaux services : Bureau d’admission et Pharmacie centrale, par exemple.

D'autre part, à cette époque, l’Hôtel-Dieu prône la pratique de la vaccination. Le Duc de La Rochefoucauld-Liancourt en est d’ailleurs un fervent partisan. De même les découvertes de René-Théophile-Hyacinthe Laennec permettent d’affiner les méthodes de diagnostic, l’auscultation et l’étiologie des maladies.

Face à ce développement de la médecine, l’Hôtel-Dieu ne peut faire face. De nouveaux hôpitaux parisiens font leur apparition, chacun se spécialisant sur un ou plusieurs cas cliniques. L’Hôpital Saint-Louis devient un grand centre d’études et de soins des maladies de peau ; La Pitié devient un centre d'études et de soins des maladies du système nerveux et des centres de gériatrie, etc. Progressivement, chaque hôpital développe son centre de pédiatrie.

Durant le Second Empire, les bâtiments deviennent exigus pour faire face à l'évolution de la médecine et des missions des hôpitaux. Ils sont remplacés par de nouveaux bâtiments à l'initiative du baron Haussmann dans le périmètre réaménagé de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.

La IIIe République achèvera la construction de l'Hôpital sur son emplacement actuel avec l'entrés principale au 1, place du Parvis, à la fin du XIXe siècle.

Ce n'est qu'en 1908, que les religieuses Augustines quittent définitivement l'Hôtel-Dieu.

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