Aucune des caractéristiques de la Honda 750 n'est unique :
En dehors du frein à disque hydraulique, révolution pour l'époque (de nombreux pilotes de compétition monteront sur leur moto un frein d'origine de 750 Honda de tourisme, comme Christian Ravel, sur sa Kawasaki H1R), les autres caractéristiques sont connues.
Alors, pourquoi la Honda 750 aura-t-elle un tel prestige ?
Probablement parce que c'est la première fois qu'autant de qualités sont réunies sur une même moto : une moto capable de monter à presque 200 km/h, mais facile à démarrer, sans vibrations excessives, propre, avec un équipement de qualité (compteurs, clignotants, comodos, etc.), une finition irréprochable, une esthétique attrayante, des chromes de qualité, un système électrique puissant et complet, des rétroviseurs utilisables, etc.
Contrairement aux deux temps japonais, la quatre pattes ne fume pas, ne grille pas ses bougies à tous les coins de rue, n'engloutit pas son réservoir entre deux stations service, bref, elle reste utilisable.
De plus, le marketing fera bien son travail, par exemple en imposant quatre échappements séparés pour bien marquer la différence avec les autres motos de son époque.
Cependant, elle possède aussi des inconvénients. Une tenue de route hésitante, un freinage bien en deçà des normes actuelles (mais le meilleur de l'époque), un éclairage faiblard, des pneus d'origine innommables, une chaîne de transmission secondaire fragile, etc.
Mais, les qualités de base de cette moto -esthétique entre autres- la placent tellement au-dessus des autres que les accessoiristes vont se précipiter pour lui donner les qualités manquantes : pneus européens, phares à iode, deuxième frein à disque à l'avant (la fourche est prévue pour accueillir un deuxième disque sans modification), kits chaîne duplex, etc.
Certains ateliers, comme Japauto, commercialiseront des kits 969 cm3. Ainsi équipée, la Honda CB 750 se dénommera Honda Japauto CB 950 SS dans un premier temps, puis Honda Japauto 1000 VX suite à des transformations d'ordre esthétique plus radicales.Ces machines engagées en endurance remporteront des courses prestigieuses comme le Bol d'Or.
Il faudra attendre quatre ans, avec la Kawasaki 900 Z1 pour voir sur nos routes une machine plus prestigieuse.