Homo sapiens - Définition

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Place dans le monde vivant

Classification biologique

Les espèces actuellement les plus proches de l'humain sont les deux espèces de chimpanzé : Pan troglodytes (le chimpanzé commun) et Pan paniscus (le bonobo). Par leur proximité phylogénétique avec l’homme, viennent ensuite le gorille et l'orang-outan. Le génome des humains ne diffère que de 0,27 % de celui des chimpanzés et de 0,65 % de celui des gorilles. Ces chiffres conduisent à estimer que notre lignée s'est séparée de celle des chimpanzés il y a environ cinq millions d'années, et des gorilles il y a environ sept millions d'années.

La démarche phylogénétique part de l'idée que la vie évolue des formes les plus simples aux plus organisées, avec acquisition de plus en plus de caractéristiques nouvelles, même si des pertes secondaires de caractères peuvent se produire au sein des lignées. Ainsi, l'espèce humaine fait partie, comme toute autre espèce du vivant, de plusieurs groupes emboîtés dont chacun est caractérisé par un caractère nouveau, qui se rajoute à ceux déjà accumulés. Notre espèce est classée dans :

  • le groupe des eucaryotes (cellules avec un noyau), au même titre qu'un végétal ;
  • le règne animal, au même titre qu'une limace ;
  • les vertébrés (présence de vertèbres…), au même titre qu'une grenouille ;
  • les mammifères (poils, allaitement…), au même titre qu'une souris ;
  • les primates (pouce opposable…), au même titre que les Lémuriens.

Dans le groupe des primates, Homo sapiens fait partie des :

  • Haplorhiniens (plus de rhinarium, mais un nez), au même titre que les tarsiers ;
  • Simiiformes (arrière des orbites crâniennes fermées), au même titre que les ouistitis ;
  • Catarhiniens (narines dirigées vers le bas), au même titre que les colobes ou les babouins ;
  • Hominoïdes (pas de queue), au même titre que les gibbons ou singes hurleurs ;
  • Hominoïdés, au même titre que l'orang-outan ;
  • Hominidés, au même titre que les gorilles ;
  • Homininés, au même titre que les chimpanzés et bonobos ;
  • Hominines, au même titre que les Australopithèques , Ardipithèques et Paranthropus  ;

Homo sapiens appartient au genre Homo au même titre qu’Homo habilis, Homo erectus, l'homme de Néandertal ou l'homme de Flores .

Bien que le terme de race chez les humains soit encore employé, et que les notions de sous-espèce ou de variété soient utilisées dans le monde vivant, il n'existe aucune subdivision biologique à l'intérieur de l'espèce humaine.

Préjugé anthropocentrique

On entend souvent : « l'homme descend du singe ». Cette phrase est en fait fausse : l'humain partage avec les singes actuels des ancêtres communs, qu'on ne connaît pas encore. Homo sapiens serait en fait l'espèce actuelle la plus proche des chimpanzés, et inversement. Donc, parmi toutes les espèces vivantes actuelles, il n'existe aucun ancêtre, mais simplement des espèces qui sont plus ou moins apparentées entre elles. Du point de vue scientifique, les humains ne sont pas « plus évolués » que les chimpanzés. Ils ne sont pas « supérieurs » aux autres êtres vivants, ni aux singes, ni aux bactéries ; chaque espèce est adaptée à son milieu. Parler en termes de supériorité d’une espèce relève de jugements de valeur.

Selon Jean-Marie Schaeffer, on a longtemps estimé, en sociologie et en philosophie, que l'espèce humaine était à part dans le monde vivant. Dans son ouvrage La fin de l'exception humaine, il estime que l'espèce humaine doit être considérée de la même manière que les autres espèces « pour appréhender la complexité de notre psychisme et de nos relations sociales ».

Le propre de l'homme ?

Rembrandt, La leçon d'anatomie du professeur Tulp ou la diversité des émotions de l'homme

La notion de propre de l'homme relève à la fois de la philosophie et de la science, notamment de la paléoanthropologie et de la sociobiologie. Elle a également une grande importance religieuse.

Les plus anciennes traces de réflexion sur la spécificité de l'homme remontent à l'Antiquité. Par la suite, à de nombreuses reprises, les scientifiques et les penseurs ont tenté de définir le propre de l'homme par des caractéristiques anthropocentriques aujourd'hui dépassées :

«  Ainsi, même dans le cadre des théories modernes de l'évolution, qu'on appelle néodarwinisme ou théorie synthétique de l'évolution - terme inventé pas Julian Huxley - et qui domine la pensée évolutionniste entre 1947 et 1977, les évolutionnistes s'efforcent de réserver une place à part à l'homme, étant entendu que si son corps a évolué, il reste que ce qui fait l'humain échappe aux lois de l'évolution. »

Durant les développements de la science moderne, les spécificités avancées comme étant propres à l'homme ont tour à tour été remise en question. Ainsi, il fut avancé que le propre de l'homme était l'usage de l'outil, et il fut aussi question de la culture, qui semblait seulement exister chez notre espèce. Toutefois, les découvertes récentes montrent que les grands singes manient eux aussi des outils, et sont capables de transmettre des éléments d'ordre culturel. Le caractère bipède exclusif de l'homme est lui aussi remis en question : la bipédie aurait pu préexister chez l'ancêtre commun des hominoïdes, auquel cas ce n'est pas la lignée humaine qui aurait acquis la bipédie, mais ce seraient les lignées existantes de grands singes qui l'auraient perdue. Le rire a lui aussi été souvent présenté comme étant le propre de l'Homme mais de nombreuses recherches montrent qu'il est également présent chez les grands singes et même chez les rats.

Du point de vue de la biologie, cette question peut sembler peu pertinente si l'on prend l'angle d'approche de la sociobiologie : elle est « évidente » par sa présence. En revanche, la paléoanthropologie apporte une réponse intéressante à la question, tout en se concentrant sur les aspects biologiques d’Homo sapiens. Une citation de Pascal Picq résume cette position scientifique :

«  L'humain est bien une invention des hommes, qui repose sur notre héritage évolutif partagé, mais n'est pas une évidence pour autant. Homo sapiens n'est pas humain de fait. »

Selon Rolf Schäppi, les caractéristiques distinguant l'homme des autres primates sont à chercher chez la femme. La femelle humaine présente en effet diverses caractéristiques anatomiques tout à fait exceptionnelles : forme étroite du bassin, existence d'une ménopause, nombreux caractères sexuels secondaires, en particulier une chevelure démesurément longue, pilosité particulièrement ténue, faible pigmentation relative de la peau par rapport aux hommes, etc.

Selon Pascal Picq, deux de ces spécificités ont fait souffrir les femmes du genre Homo. Leur bassin est devenu plus étroit pour s’adapter à la bipédie et, dans le même temps, le cerveau des bébés était de plus en plus gros. La sélection naturelle a éliminé les femmes qui ne pouvaient accoucher de bébés au crâne volumineux.

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