Historique de l'évolution démographique de la Charente-Maritime - Définition

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Le renouveau démographique de la période contemporaine

C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que la population a recommencé à augmenter en Charente-Maritime et que le département a enregistré de nouveaux records démographiques, dont celui de dépasser le cap symbolique du demi million d’habitants après 1975.

Évolution démographique
1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
416 187 447 973 470 897 483 622 497 859 513 220 527 146 557 024 605 410


L'évolution démographique contemporaine qui commence au lendemain de la Seconde Guerre mondiale fait apparaître plus d'un demi siècle de croissance ininterrompue comme le montre le graphique ci-dessous.

Tableau de l'évolution démographique de la Charente-Maritime de 1946 à 2007 : plus d'un demi siècle de croissance ininterrompue

Depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux premières années du XXIe siècle, trois périodes distinctes caractérisent ce renouveau démographique assez remarquable et soutenu en Charente-Maritime.

1946 – 1962 : la période de la reconstruction

Dynamisé par l’essor économique d’après-guerre, et fortement appuyé par les villes et le littoral alors en plein renouveau, le département de la Charente-Maritime a connu une forte augmentation de sa population, entre 1946 et 1962, gagnant en moins de 15 années plus de 54 000 habitants.

La densité de population du département qui avait chuté à 61 hab/km² en 1946 passe à 69 hab/km² en 1962. Le département est alors encore profondément rural, le taux de population urbaine est faible mais il s’accroît rapidement, passant de 38,4 % en 1946 à 44,5  % en 1962.

Cette croissance démographique a touché autant les campagnes que les villes. Mais dans cette période, les villes ont enregistré des croissances importantes, surtout La Rochelle et Royan, un peu moins Saintes, tandis que Rochefort est entrée dans une période difficile de mutation urbaine due aux problèmes de restructuration de l’armée. Les petites villes sont également en voie de modernisation et participent également à cet effort de reconstruction.

Les tours de Port-Neuf à La Rochelle, héritages d'une urbanisation caractéristique des années cinquante

Ce qui caractérise fortement cette période, c'est le phénomène d'une urbanisation rapide qui touche en premier lieu les quatre premières villes du département qui sont La Rochelle, Rochefort, Saintes et Royan mais également quelques petites villes en pleine expansion urbaine comme Saint-Jean-d'Angély, Tonnay-Charente, Surgères et même Pons et Marennes. Ces villes voient alors s'ériger progressivement des constructions toutes neuves, caractérisées par des immeubles de type tour et barre, qui sont établies en périphérie des cœurs urbains et qui reçoivent l'appellation générique de cités.

Port-Neuf, une nouvelle cité à La Rochelle, avec au fond les tours de Mireuil

A La Rochelle s'élève la Cité de Port-Neuf en bordure de l'océan, nouveau quartier construit « à la va-vite » et établi entre la vieille ville historique et La Pallice. Ce qui n'était encore qu'un vaste espace de prés salés et de marais devient une nouvelle cité abritant plus de 5 000 habitants. Cette cité, avec ses tours et ses immeubles barres si caractéristiques des années 1950/1960, passait pour l'époque pour un quartier moderne. La cité de Port-Neuf ouvre ainsi la voie à une urbanisation rapide à La Rochelle ayant commencé dans la décennie des années cinquante. Cette fièvre de construction va se perpétuer dans la décennie suivante où une nouvelle cité populaire surgit de terre au nord-ouest de La Rochelle. Cette dernière est alors dotée d'un ambitieux plan d'urbanisation où le nouveau quartier de Mireuil est programmé pour accueillir au moins 20 000 habitants.

C'est également dans cette période de forte croissance urbaine que les villes commencent à déborder de leurs cadres territoriaux et à former des banlieues résidentielles et industrielles. C'est ce qui est notamment le cas de La Rochelle qui finit par toucher les villes voisines de Lagord au nord et surtout d'Aytré au sud. Il en est de même pour Rochefort et Tonnay-Charente qui forment une seule et même agglomération ainsi que Royan avec Saint-Georges-de-Didonne où est en gestation la future conurbation touristique des bords de la rive droite de la Gironde. Les villes deviennent dès lors dévoreuses d'espaces et leur étalement urbain va s'accélérer dans les décennies suivantes.

1962 – 1982 : le département franchit le cap du demi million d’habitants

Les immeubles de la Cité de Mireuil, créée dans les années soixante, visibles depuis les toits de Port-Neuf à La Rochelle

Dans cette période de renouveau démographique qui se poursuit entre 1962 et 1982, la Charente-Maritime passe par une croissance plus modérée, tout en étant régulière.

Le solde migratoire devient nettement négatif jusqu’en 1975 et le solde naturel commence à fortement baisser. C’est dans cette période charnière de la démographie actuelle du département que le solde migratoire redevient franchement positif. A partir de 1975, la Charente-Maritime fait partie des départements les plus attractifs de France.

C’est en 1982 que la Charente-Maritime a franchi officiellement et pour la première fois de son histoire démographique, le cap du demi million d’habitants, atteignant à cette date 513 220 habitants. La densité de population s’établit alors à 75 hab/km² et le clivage entre les arrondissements littoraux et les arrondissements de l’intérieur du département commence à s’accentuer de plus en plus.

Les immeubles de la cité des Boiffiers à Saintes caractéristiques de la période d'urbanisation des années soixante et soixante-dix

C’est également dans cette période que beaucoup de villes atteignent leur maximum démographique « intra muros » et que commence à se développer le phénomène de la rurbanisation. C’est en 1968 que la population urbaine de la Charente-Maritime atteint la barre des 50 %.

En 1975, La Rochelle forme une agglomération urbaine qui, pour la première fois, franchit le cap des 100 000 habitants, atteignant alors 100 649 habitants et se classant au troisième rang régional après Angoulême et Poitiers.

1990–2007 : un département en pleine mutation

De profondes mutations ont touché le département depuis les quinze dernières années.

Tout d'abord, la croissance démographique s’est fortement accélérée depuis 1990, passant de 527 146 habitants en 1990 à 557 024 en 1999 et à 605 410 en 2007.

Cet essor démographique sans précédent est imputable au solde migratoire qui compense largement un solde naturel légèrement négatif.

Le vieillissement de la population est un phénomène qui s’est accentué depuis les années 1990, où le littoral s’est transformé progressivement en une grande zone de villégiature pour les retraités. Ces derniers, qui contribuent massivement au solde migratoire, sont soit des natifs du département qui sont revenus « au pays », soit des touristes qui ont décidé de passer leur retraite en Charente-Maritime.

L’accroissement démographique a profité aux villes comme aux campagnes, mais aujourd’hui, trois habitants sur cinq résident dans une unité urbaine.

La population tend à se concentrer de plus en plus dans les communes de plus de 2 000 habitants. En 2007, plus de 60 % des habitants vivent dans les 60 communes de plus de 2 000 habitants, contre seulement 40 % en 1946 où 23 communes avaient plus de 2 000 habitants.

Le département recense en 2007 18 villes de plus de 5 000 habitants, contre seulement 5 en 1946. Entre ces deux dates, le nombre de communes de plus de 5 000 habitants a donc plus que triplé et concerne aujourd’hui largement plus du tiers de la population départementale (38,5 % en 2006).

Ce phénomène de concentration de la population dans les communes les plus peuplées s’accentue de recensement en recensement et les principales aires urbaines tendent à se joindre.

Le nouveau quartier des Minimes à La Rochelle, symbole de l'urbanisation moderne de la ville au début du XXIe siècle.
  • Tout d’abord, La Rochelle et Rochefort forment un bipôle urbain dont les liens interurbains sont renforcés par les communications routières et ferroviaires. Cet ensemble urbain regroupe plus de 200 000 habitants, soit le 1/3 de la population totale du département. L’influence urbaine de La Rochelle s’étend nettement au-delà des 30 km de la ville-centre. C’est de loin la deuxième aire urbaine de Poitou-Charentes, après l’axe Poitiers-Châtellerault.
  • Un second axe interurbain est en train de se former depuis les années 1980. Il s’est accéléré depuis l’ouverture de la 2x2 voies entre Saintes et Saujon sur l’axe Saintes-Royan. Cet ensemble interurbain en pleine mutation rassemble plus de 120 000 habitants. Il constitue dorénavant le cinquième pôle interurbain de Poitou-Charentes.
  • Les petites villes sont redevenues attractives, autant celles qui sont situées sur le littoral que les villes de l’intérieur. Elles sont devenues des pôles d’attraction urbaine remarquablement bien équipés et exercent leur influence bien au-delà des limites de leur seul canton. C’est le cas de Saint-Pierre-d'Oléron qui exerce son attraction sur toute l’île d'Oléron, de Marennes sur le bassin de la Seudre qu’elle partage avec La Tremblade, de Surgères sur une partie de la plaine d’Aunis, de Saint-Jean-d'Angély sur pratiquement tout son arrondissement, de Pons dont l’influence déborde sur les cantons voisins de Gémozac et de Saint-Genis-de-Saintonge, enfin de Jonzac sur la partie centrale de son arrondissement.

Depuis le début du nouveau siècle, le sud du département connaît un renouveau démographique grâce à la proximité de Bordeaux, grande métropole du Sud-Ouest, dont l'aire urbaine tend à s'étendre sur un rayon d'environ 30 à 50 km.

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